Ce que femme veut…
Une montre mécanique pour dame qui s’inscrirait dans une réelle stratégie de développement et de positionnement… Utopique ? À y regarder de plus près, il semblerait que le temps rétrograde où l’on estimait que la femme ne savait apprécier la technique horlogère à sa juste mesure fasse partie du passé. Morceaux choisis au sein d’un Salon international de la Haute Horlogerie à la conquête du sexe faible.
Certes, il est des marques qui s’ingénient encore à dire qu’elles consacrent une partie non négligeable de leur créativité à la gent féminine alors qu’elles ne font que réduire le diamètre de leurs best-sellers masculins et y intégrer de la nacre ou des diamants… D’autres tablent sur ce segment pour asseoir leur identité ou élargir leur présence. En reléguant aux oubliettes les mouvements à quartz. Nul doute que l’expansion du marché chinois, où la mécanique horlogère parle autant aux uns qu’aux unes, y est pour quelque chose.
Arts décoratifs, astrologie et botanique
Comme ce fut le cas l’année dernière, Vacheron Constantin consacre un opus de ses collections Métiers d’Art à la femme, baptisé « Fabuleux Ornements ». Quatre pièces éditées chacune à 20 exemplaires se nourrissent des Arts décoratifs de différentes cultures : l’architecture ottomane, les miniatures colorées des manuscrits indiens, la dentelle à la française et l’art traditionnel de la broderie chinoise. Les univers sont mis en scène par une combinaison de métiers artisanaux, dix au total, qui confèrent aux cadrans un relief saisissant. Pour parfaire cette anatomie, le cœur ne saurait être autre que précieux : Vacheron Constantin lui a dédié un calibre extra-plat en or, squeletté et gravé à la main, visible au travers du cadran. Ces pièces comptent parmi les rares garde-temps féminins à arborer le Poinçon de Genève.
Métiers d’art à l’honneur également chez Van Cleef & Arpels. Le joaillier de la place Vendôme déploie son désormais célèbre temps poétique en insistant cette année sur sa dimension astrale, une thématique apparue dans ses créations horlogères en 2008. Inscrite dans la collection Cadrans Extraordinaires, la nouvelle série Lady Arpels Zodiac à remontage manuel enserre dans ses 38 millimètres de diamètre les signes du zodiaque qui constellent la voûte céleste. Les 12 pièces en édition limitée à 22 exemplaires conjuguent plusieurs savoir-faire manufacturiers. Les constellations stylisées sur les cadrans sont également gravées à la main au dos de la boîte.
Chez Piaget, les amatrices de belle horlogerie mécanique passeront outre les montres de Haute Joaillerie à quartz pour se focaliser sur la Piaget Rose Passion Altiplano. La fleur qui a inspiré Yves Piaget dès les débuts s’épanouit sur le cadran dans un réalisme fascinant, portée par la minutie de l’émaillage. Les 38 millimètres de diamètre accueillent le mouvement mécanique extra-plat Piaget 430P, à remontage manuel.
Métiers rares et arachnides
Jaeger-LeCoultre capitalise sur le succès de la collection pour dame Rendez-Vous lancée en 2012. Imaginée comme la montre complice du quotidien, elle se décline cette année en un diamètre inédit de 27,5 millimètres sur bracelet de métal. C’est le mouvement automatique JLC 966 qui actionne ses heures et sa date dans un guichet. Un guillochis central rappelle le savoir-faire de la marque en matière de ses « métiers rares » comme elle se plaît à les nommer. Les aiguilles bleuies plongent dans le patrimoine d’une horlogerie traditionnelle, en contraste avec le tour d’heure relativement contemporain.
Richard Mille décrète que 2014 est l’année de la femme. Pour preuve, plusieurs nouveautés lui sont dédiées. Notamment une pièce inspirée par Natalie Portman, conçue en étroite collaboration avec l’actrice. Inattendu, le Tourbillon RM 19-01 est prisonnier d’une araignée sertie de diamants dans le boîtier tripartite emblématique. Fonctionnelle, l’arachnide fait partie intégrante du mouvement : son abdomen rigidifie les ponts du tourbillon tandis que ses pattes soutiennent les deux barillets de remontage. La platine de la montre dessine une toile sertie de saphirs noirs. Une édition limitée à 20 exemplaires.
Les diamants, les meilleurs amis…
Parmigiani Fleurier crée une nouvelle collection, Metro, qui s’inscrit dans son entrée de gamme. Côté femme, la Tonda Métropolitaine se réclame urbaine, ancrée dans la réalité. Mue par un mouvement automatique, le calibre 3000, elle se démarque de l’offre habituelle par l’asymétrie de sa ligne : le profil gauche sans couronne, très conventionnel, correspond à la forme d’une goutte qui constitue le code premier de la marque ; le profil droit arbore des cornes particulièrement allongées qui s’étendent jusqu’à la couronne. Ce déséquilibre passerait presque inaperçu. Sans doute est-ce là que la femme s’enveloppe de mystère…
Enfin, est-il utile de rappeler que les diamants demeurent les meilleurs amis de la femme ? Cartier, une des Maisons les plus assimilées aux montres de Haute Joaillerie, confirme la réflexion de Howard Hawks… La marque dévoile un florilège de pièces exceptionnelles qui conjuguent l’art du sertissage avec une liberté de créer fascinante. Notre choix se porte sur la montre ajourée Panthère, appartenant à la ligne L’Heure Envoûtée de Cartier. En clair-obscur, diamants et émail noir, le félin prend possession des heures dans un boîtier de forme « baignoire ». Tous les codes Cartier sont présents. Pour finir, on retiendra d’Audemars Piguet non pas ses éditions féminisées de la Royal Oak mais sa « créature » de Haute Joaillerie inspirée du cosmos et parée de 449 diamants. Étonnante, elle mêle les lignes et les courbes, jouant sur le mystère d’une silhouette fluide et asymétrique. Ses belles heures sont données par un mouvement manuel de manufacture, visible par le fond du boîtier.
