Le nouveau visage mécanique d’Harry Winston

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les équipes d’Harry Winston n’ont pas chômé cette dernière année, soit un exercice pour la première fois placé sous l’égide du groupe Swatch, son nouveau propriétaire depuis janvier 2013. À Baselworld, le célèbre joaillier est ainsi venu avec une foison de nouveaux modèles dans sa besace qui viennent alimenter pas moins de neuf collections. Autant de pièces originales qui relèvent aussi bien de la Haute Joaillerie, dans la plus pure tradition de la Maison, que des métiers d’art comme la marqueterie et la gravure sur nacre ou l’émail paillonné, sans oublier des complications horlogères de la meilleure facture. On savait déjà que la Maison travaillait avec Greubel Forsey pour sa gamme Histoire de Tourbillon, soit de nouvelles interprétations ébouriffantes de cette complication datant du début du xixe siècle dont la version « 5 » de cette année offre rien de moins qu’un tourbillon à trois axes, une vraie rareté dans la profession. Mais aujourd’hui, Harry Winston a clairement trouvé un relais mécanique de premier ordre auprès de Swatch, premier horloger mondial dont les capacités manufacturières sont à nulle autre pareilles.

Des mouvements de base signés Blancpain

En l’occurrence, la Maison s’est épaulée sur Blancpain, dont les calibres ont servi de base au développement des nouvelles mécaniques venant équiper nombre de ses modèles, tant pour homme que pour femme. Dotés d’un spiral plat en silicium pour une fréquence de 28 800 alternances/heure et d’une réserve de marche de 68 heures, les mouvements et modules additionnels sont assemblés chez Harry Winston à Genève. La collection Midnight, « la » nouveauté Harry Winston de ce Salon de l’horlogerie et de la bijouterie 2014, offre un excellent exemple de cette nouvelle offre à remontage automatique avec trois modèles : la Diamond Second 39 mm, la Retrograde Second Automatic 42 mm et la Moon Phase Automatic 42 mm.

Particularité de la première, qui dispose ses heures et minutes sur un compteur décentré à 12 h, une petite seconde qui reproduit le motif de la collection joaillière Lily Cluster, soit un motif floral qui, au fil de sa rotation, dévoile successivement trois diamants dans une portion en arc de cercle. Sans évidemment avoir la complexité et la profondeur d’un tourbillon, l’astuce de cette petite seconde relève d’une même magie voulant que tout élément mobile sur un cadran ne cesse de fasciner.

Honneur aux affichages rétrogrades

Les deux pièces de 42 mm de diamètre présentent quant à elles une seconde rétrograde pour l’une et une phase de lune associée à un quantième à aiguille rétrograde positionné sous les heures et minutes excentrées pour l’autre. L’Ocean Birétrograde ou encore la Project Z8, en Zalium, un alliage à base de zirconium propre à Harry Winston, avec son second fuseau horaire rétrograde et débrayable dans les deux sens, complètent le tableau des montres nouvellement basées sur des calibres Blancpain. Et il y a fort à parier qu’il s’agit là d’un début. Le « roi des diamants » dispose aujourd’hui d’une base horlogère lui permettant de nourrir toutes les ambitions dans la mesure du temps. La Maison aurait bien tort de les brider !