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Les chemins du luxe convergent vers l’horlogerie
Baselworld

Les chemins du luxe convergent vers l’horlogerie

jeudi, 2 avril 2015
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

À l’origine, l’horlogerie ne figurait pas dans les métiers de base de ces Maisons. Elles y sont donc arrivées relativement tard, non sans afficher aujourd’hui de claires ambitions. Pour Bulgari, Chanel, tout comme Hermès, l’objectif est de figurer au rang des meilleurs. Rencontre.

Pour des Maisons comme Bulgari, Chanel et Hermès, les points communs sont nettement plus nombreux qu’ils n’y paraissent. Du moins pour ce qui est de leur incursion dans l’univers de la mesure du temps. Si l’on devait toutefois les résumer en quelques mots, cela reviendrait à dire que chacune d’entre elles veut intégrer le pinacle horloger. « La philosophie d’Hermès est de ne considérer une nouvelle activité que si nous sommes capable d’amener quelque chose de différent, explique Laurent Dordet, le nouveau CEO de La Montre Hermès rencontré à Baselworld. Si tel est le cas, nous voulons alors nous approcher des meilleurs pour, à terme, en faire partie. C’est exactement ce qui s’est passé dans l’horlogerie, un domaine que nous avons abordé avec des montres féminines à quartz il y a une quarantaine d’années. Il est toutefois devenu évident que si nous voulions gagner nos titres de noblesse, cela devait passer par des garde-temps mécaniques et masculins. Cela fait maintenant une quinzaine d’années que nous y travaillons et notre cheminement va se poursuivre, avec humilité certes mais également avec beaucoup d’ambition. »

Une genèse horlogère relativement récente.
Une jeunesse prometteuse

Jean-Christophe Babin, patron de Bulgari, ne dit pas autre chose : « Notre défi est de continuer à progresser, car nous voulons intégrer le cercle des 10 horlogers les plus importants au niveau mondial de par le chiffre d’affaires. En 2014, selon les estimations disponibles, nous étions à la 15e place et probablement à la 12e cette année. Nous allons donc dans la bonne direction. » Exactement la même que s’est fixée Chanel, en train de se « construire une légitimité horlogère, selon les propos de Nicolas Beau, directeur international de Chanel Horlogerie. Nos premiers pas dans la mesure du temps datent de 1987 avec le lancement de la Première, suivi par ceux de la J12 en 2000 et de la collection Mademoiselle Privé en 2012. En horlogerie, nous faisons donc figure d’adolescent. Mais cette jeunesse est d’ores et déjà prometteuse ».

Autre point commun, donc, entre ces Maisons : une genèse horlogère relativement récente. Même si Hermès et Bulgari ont fait des incursions remarquées dans l’univers des garde-temps dès la fin des années 1930, notamment Bulgari avec la Roma, qui fête ses 40 ans, la création de La Montre Hermès à Bienne date de 1978 et l’installation du joaillier italien à Neuchâtel pour y développer son offre horlogère de 1990. Que de chemin parcouru depuis si l’on en juge par les produits présentés au salon de Bâle 2015 ! Avec sa Slim extra-plate, également conjuguée avec un module de quantième perpétuel, Hermès ajoute un troisième calibre à son tableau de chasse et une quatrième collection à son offre après les Arceau, Cape Code et Dressage. Aujourd’hui toutes équipées majoritairement de mouvements manufacture, elles ont atteint une « masse critique » qui représente une évolution essentielle pour Hermès, selon Laurent Dordet. Bulgari décline également sa Roma anniversaire en une version extra-plate, tout en présentant une Carillon Tourbillon faisant preuve d’une rare maîtrise des complications horlogères. Quant à Chanel, la Maison présente une Première Tourbillon Volant Camelia ajourée et une J12 Tourbillon Volant Squelette, symboles de la créativité parisienne appliquée aux rigueurs mécaniques.

Chanel Mademoiselle Privé Coromandel Glyptique
La maîtrise du moteur

Inutile de prolonger la liste de produits qui mettent en exergue cette autre communauté d’esprit entre des Maisons qui ont bien compris toute l’importance de s’approcher de « motoristes » horlogers d’envergure. Hermès, qui a pris une participation de 25 % dans Vaucher Manufacture en 2006 avant d’intégrer le cadranier Natéber et le fabricant de boîtes Joseph Erard en 2013, travaille régulièrement avec Agenhor, concepteur notamment du module de quantième perpétuel de la Slim. De son côté, Chanel œuvre en étroite collaboration avec Renaud & Papi, une entité appartenant à Audemars Piguet, pour le développement de ses mouvements. Même constat chez Bulgari, repreneur en 2000 des marques Daniel Roth et Gérald Genta, détentrices d’un savoir-faire peu commun en matière de design et de complications horlogères : la Maison a parachevé sa verticalisation, lui permettant de se présenter comme une manufacture parfaitement intégrée répartie désormais sur trois sites, à même de réaliser toute la palette horlogère, des grandes complications aux mouvements trois aiguilles.

La liste des points communs entre ces Maisons ne serait pas complète sans mentionner les métiers d’art. La collection Mademoiselle Privé s’en fait l’écho chez Chanel avec, cette année, la présentation de cadrans faisant honneur à l’or sculpté, à l’émail grand feu et à la technique dite « de la glyptique » ou sculpture de pierre. Pour Hermès, Baselworld a été notamment l’occasion de présenter des cadrans de sa Slim réalisés en porcelaine de Sèvres et peints à la main par un maître japonais selon l’art du Aka-é, soit l’utilisation d’une peinture rouge faite de fer rouillé et de verre pilé qui connut son âge d’or au XIXe siècle. Métiers d’art également chez Bulgari qui s’expriment évidemment dans l’orfèvrerie et le sertissage mais aussi du côté de l’émaillage et de la peinture miniature. Pour Laurent Dordet, pragmatique, dans cette ascension vers les sommets horlogers, les métiers d’art peuvent aider à accélérer le tempo !

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