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Les exigences infinies de De Bethune
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Les exigences infinies de De Bethune

lundi, 23 février 2015
Par Marco Cattaneo
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Marco Cattaneo

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5 min de lecture

A Genève, la marque a présenté trois nouvelles montres et révèle ses secrets de fabrication : poursuivre la verticalisation et nourrir des amitiés de longue date !

De Bethune a dévoilé trois nouveautés pendant la semaine horlogère genevoise : la DB25T Zodiac – exigeante au plan technique avec son tourbillon, sa seconde morte et cinq jours de réserve de marche – fait la part belle à l’émotion grâce aux signes du zodiac finement gravés sur douze plaquettes d’or massif. La DB28 GS, pour « Grand Sport », avec une boîte en titane et un bracelet caoutchouc. Les ponts typiques de la DB28 sont cette fois guillochés, et la petite lune sphérique bicolore a disparu au profit d’un indicateur de réserve de marche situé à deux heures. Vient enfin la DB28 Maxichrono Titanium, nouvelle version du chronographe monopoussoir présenté l’an dernier à Bâle, habillé de titane pour 2015.

Chez De Bethune, le plan de développement pourrait tenir dans une petite maxime que la marque cite volontiers : ne pas faire plus, mais faire mieux. « C’est en se concentrant sur la qualité qu’on peut construire sur le long terme », explique son CEO Pierre Jacques. L’avenir, c’est l’innovation et la qualité des produits et de leurs composants, plus que le nombre de pièces qui sortent de la manufacture, environ 400 en 2014. Tout repose donc sur la maitrise des étapes de la production et sur le choix du réseau des partenaires.

Une option difficile à accepter pour des sous-traitants dont les marges sont mises sous une pression constante.
A contresens de la logique industrielle

Dès l’origine, la marque réalisait en interne l’essentiel de ses montres, mais elle accélère aujourd’hui ce mouvement. « Depuis deux ans, nous avons énormément verticalisé, témoigne Denis Flageollet, co-fondateur et directeur technique. Si j’ai besoin d’une vis spécifique, je peux désormais la produire quand et comme je veux. » Dans la manufacture de La Chaux l’Auberson, accrochée aux pentes du Jura à quelques kilomètres au-dessus de Sainte-Croix, De Bethune excellait déjà dans le traitement galvanique, le polissage, la décoration. Désormais, elle y produit aussi 100% de ses aiguilles, la plus grande partie de ses cadrans et toutes les pièces nécessaires aux séries limitées.

Même des composants produits par des fournisseurs, les glaces saphir par exemple, sont parfois réalisés sur place pour satisfaire aux critères spécifiques de certaines pièces de commande. Pour mieux l’expliquer, Denis Flageollet tire de la poche intérieure de sa veste une montre dont le centre est occupé par une tête maya, sculptée dans le jade, qui surgit de la glace. Il fallait un saphir avec un trou au milieu pour l’accueillir, et il a été réalisé en interne. Toujours pour cette pièce, « nous nous sommes aussi dotés d’un petit atelier pour tailler les pierres. »

La verticalisation de la production n’est toutefois pas une fin en soi : « Tant que la solution externe me convient, je ne vais pas pousser. Mais dès l’instant où on perd de la qualité, alors là oui, il ne faut pas hésiter à internaliser. Car en soignant chaque détail, en élevant sans cesse notre niveau d’exigences, nous allons à contresens de la logique industrielle dictée par des marques dont le premier enjeu est le volume de production. » Expliquant l’achat d’une décolleteuse, Denis Flageollet souligne aussi la difficulté qu’il y a à faire réaliser certaines pièces en petites quantités. « Nos attentes supposent parfois la présence constante d’un opérateur et ne permettent pas qu’on laisse la machine tourner toute seule. » Une option difficile à accepter pour des sous-traitants dont les marges sont mises sous une pression constante.

DB25T Zodiac

Ce ne sont pas toujours les processus qui sont en cause, mais les matières premières elles-mêmes. Pas facile par exemple, pour un bracelet en alligator, de trouver des peaux de très grande qualité. De Bethune les cherche donc elle-même, avant de confier la fabrication du bracelet à un fournisseur. « C’est un domaine où il y a encore d’excellents professionnels qui prennent le temps de faire du piqué-main propre et défendent un travail de qualité. » Autour de Denis Flageollet, c’est un réseau d’artisans, de connaissances personnelles et d’amitiés bien antérieures à De Bethune qui s’est peu à peu tissé, fondé sur la passion, l’envie, la fascination réciproque pour le travail de l’autre. « Nous avons une qualité de collaboration qu’on ne pourrait jamais atteindre dans le cadre d’une relation client-fournisseur purement commerciale. »

Certains métiers, qui demandent un savoir-faire et une expérience rares, sont en effet confiés à l’extérieur : le guilloché main, le sertissage, le traitement de certains cadrans. Le travail de gravure aussi, essentiel sur la DB25T Zodiac, où il est l’œuvre de Michèle Rothen avec qui Denis Flageollet collabore depuis longtemps. Pour illustrer sa méthode de travail, il fouille parmi les photos de son téléphone portable et retrouve les premières esquisses au crayon qu’elle lui avait envoyées. De l’index, il remonte ensuite dans sa bibliothèque d’images et affiche sa réponse : le même croquis, avec quelques suggestions de corrections au stylo bleu ; l’artiste les interprétera sans les copier mais pour en traduire l’esprit dans un nouveau projet. Et ainsi de suite, de retouche en retouche, jusqu’à la version finale.

Article paru dans le WtheJournal.com

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