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Les mouvements manufacturés font florès
Baselworld

Les mouvements manufacturés font florès

jeudi, 10 avril 2014
Par Quentin Simonet
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Quentin Simonet

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8 min de lecture

À Baselworld, plusieurs marques ont présenté de nouveaux calibres, parmi lesquelles Oris, TAG Heuer, Breitling, Rolex ainsi que Patek Philippe et Blancpain. Brève présentation de ces motorisations, forcément qualifiées d’inédites.

Une année riche en nouveautés. Comme il se doit, Baselworld 2014 n’a pas déçu, avec un florilège de pièces sorties de l’imagination débordante des horlogers. Toutefois, les innovations et principales créations, du moins les plus stratégiques, n’étaient pas forcément visibles. Il a fallu voyager au cœur de la montre pour découvrir une foison de nouveaux mouvements. Ces calibres, véritables motorisations des garde-temps, donnent aux marques une plus grande marge de manœuvre. Que ce soit dans leur approche industrielle ou commerciale.

Ils permettent aussi de s’affranchir peu ou prou de leurs fournisseurs, le groupe Swatch et sa filiale ETA en tête. Les coups de semonce répétés de la famille Hayek ont-ils enfin été entendus ? C’est que le temps presse… Fin 2019, le Groupe pourra en effet choisir quelles marques il entend garder dans son portefeuille clients. Ou pas. Pour les sociétés horlogères déjà autonomes vis-à-vis du numéro 1 mondial de l’horlogerie, ces nouveaux mouvements leur permettent davantage de différentiation. Passage en revue, forcément non exhaustif, de quelques-uns des calibres présentés à Bâle.

Rolex : le meilleur du silicium

À tout seigneur tout honneur. Rolex, qui produit l’entier de ses mouvements en interne, a ajouté une nouvelle corde à son arc industriel. La marque à la couronne a dévoilé son nouveau calibre 2236 pour modèles féminins doté d’un spiral Syloxi. En silicium, ce dernier a été développé par Rolex, qui lui garantit des performances chronométriques inégalées dans les montres dame. Cumulant cinq nouveaux brevets, ce mouvement mécanique à remontage automatique constitue la première étape d’une nouvelle génération de calibres pour les modèles féminins de la plus importante marque horlogère en termes de chiffre d’affaires.

Sans entrer dans les détails, Rolex, qui est détenue par la Fondation Wilsdorf, estime qu’elle a tiré le meilleur parti de la technologie du silicium, dont une géométrie optimisée du spiral et une conception performante de ses systèmes de fixation. Comme tous les mouvements Perpetual de Rolex, le 2236 est certifié par le Contrôle officiel suisse des chronomètres (COSC). Ce calibre est utilisé pour la première fois et équipe en primeur les nouvelles Oyster Perpetual Datejust Pearlmaster 34 joaillières présentées à Baselworld 2014.

Les nouvelles Oyster Perpetual Datejust Pearlmaster 34 sont les premiers modèles équipés du calibre 2236 doté du nouveau spiral Syloxi en silicium développé par Rolex
Breitling : un quartz multifonction

Alors qu’elle fête cette année son 130e anniversaire, la Maison Breitling prouve une nouvelle fois que son indépendance n’est pas un concept creux. La marque au « B » ailé se rapproche aussi de plus en plus de son autonomie complète en termes de mouvements. « Cette année, Breitling va introduire son propre calibre quartz analogique digital multifonction », témoigne Jean-Paul Girardin, vice-président de la marque. Une partie de la production, en particulier les ébauches – composants en laiton du bâti du mouvement –, se fera sur le site de Breitling Chronométrie à La Chaux-de-Fonds.

C’est en 2010 qu’est né le projet. La marque, célèbre pour ses chronographes mécaniques destinés aux professionnels, voulait des fonctions spécifiques pour ce type de mouvement. Des complications, digitales cette fois, particulièrement adaptées aux pilotes d’avion comme la mesure des temps de vol à l’aide du chronographe ou la mise en mémoire des heures de décollage et d’atterrissage à inscrire dans le carnet de vol. Pour les passagers, plus de problèmes de mise à l’heure lors de changements de fuseau horaire, une simple pression sur un poussoir et l’heure de destination devient automatiquement la nouvelle heure locale de la montre. Un nouveau système d’éclairage contrasté et lumineux, assurant une lisibilité optimale de l’affichage digital, est également de la partie. La batterie est du type rechargeable, assurant une autonomie de 1 à 6 mois selon l’utilisation. L’an dernier, Breitling avait déjà développé, avec un partenaire extérieur, une toute nouvelle batterie rechargeable créée spécialement pour sa montre Emergency. Grâce à son nouveau mouvement, Breitling, basé à Granges (SO), pourra commencer à équiper une partie de ses collections quartz, soit 20 à 25 % de l’ensemble de ses pièces.

TAG Heuer : deuxième calibre chronographe

Et de deux pour TAG Heuer. La marque chaux-de-fonnière aux mains de LVMH a présenté sur les bords du Rhin son nouveau calibre. Lancé en novembre 2013 sous le nom de code « 1969 », ce mouvement a été baptisé « CH 80 », en référence à son site de production de Chevenez inauguré fin 2013 ainsi qu’à ses 80 heures de réserve de marche. D’une finesse de 6,5 mm et doté d’un embrayage vertical, ce calibre garantit puissance et précision, selon la filiale du numéro 1 mondial du luxe. Constitué de 233 composants, le cœur du mouvement bat à 28’800 alternances par heure (4 Hz) pour une moyenne de marche quotidienne de – 4/+ 6 secondes. Manufacturé dans les ateliers de La Chaux-de-Fonds et de Chevenez, le mouvement CH 80 présente des compteurs à 3 h, 6 h et 9 h, un guichet de date et des finitions côtes de Genève notamment. Il est composé d’un échappement et d’un balancier à quatre bras fournis par l’entreprise Atokalpa basée à Alle (JU), aux mains de la Fondation de famille Sandoz.

Pour TAG Heuer, la quête d’une autonomie partielle a cependant son prix. À ce jour, la marque a dépensé CHF 40 millions pour assurer sa verticalisation industrielle. Elle dispose désormais de quatre sites de production en Suisse qui lui permettent de maîtriser la production non seulement de ses deux chronographes, mais aussi de ses boîtiers (Cornol, JU) et de ses cadrans (Tramelan, Berne). À l’horizon 2015, elle devrait être en mesure de produire 100’000 chronographes dotés de ses propres calibres.

Oris franchit le Rubicon

Encore un anniversaire. Pour marquer le coup de sa 110e année d’existence, Oris s’est finalement décidée. La marque indépendante lançait cette année à Baselworld son propre mouvement mécanique, non sans avoir souvent répété ces dernières années ne pas vouloir s’engager sur cette voie. Élaboré à l’interne, en partenariat avec des sous-traitants de l’Arc jurassien et l’École technique du Locle, le projet était pourtant dans l’air depuis une décennie. Tout s’est ensuite accéléré ces cinq dernières années, selon Rolf Studer, vice-président de la marque fondée en 1904. Le calibre viendra équiper dans un premier temps une série limitée de 220 pièces.

Le prix se veut très agressif, non seulement pour attirer les clients mais également pour rester dans le segment tarifaire que s’est assigné la marque. La version avec boîtier acier reviendra à CHF 5’500, tandis que celle en or rose sera disponible à CHF 14’800. « Notre leitmotiv ne change pas. Nous devons produire des montres d’excellente facture avec un très bon rapport qualité/prix », complète Rolf Studer. En fonction du succès de ce premier lancement, la production du calibre devrait monter en volume, explique le vice-président. Au niveau technique, ce mouvement à remontage manuel est doté d’une réserve de marche de 10 jours et d’un affichage non linéaire breveté. Il est équipé d’un barillet simple, avec un ressort mesurant 1,8 m entièrement étiré. Le tout tient dans un boîtier de 43 mm.

Le Calibre 110 anime le nouveau garde-temps, «Oris 110 Years Limited Edition»
L’endurance signée Blancpain

Blancpain n’a pas les soucis de certains de ses concurrents. Pour ses approvisionnements, la marque de la Vallée de Joux peut s’appuyer sur l’outil industriel et les compétences de son propriétaire, le groupe Swatch. Il n’empêche. Dirigée par Marc Alexander Hayek, Blancpain a de nouveau innové cette année grâce à son savoir-faire interne. Un quart de siècle après la création du calibre 23, le premier tourbillon manuel volant pour une montre-bracelet, la marque a perfectionné cette complication visant à s’affranchir des effets de la gravité.

Mis au point dans les ateliers de la manufacture, comme l’ensemble des mouvements de la marque, ce nouveau tourbillon à remontage automatique dispose d’une réserve de marche de… 12 jours, malgré un unique barillet. Avec ses 243 composants, pour une épaisseur de seulement 6,1 mm et un diamètre de 30,6 mm, le mouvement est doté d’un spiral et de cornes d’ancre en silicium avec comme objectif de pallier les effets des champs magnétiques. Côté cadran, la cage de tourbillon excentrée à 12 h a été agrandie afin de mieux voir le nouveau design du balancier et de la roue d’échappement.

Voyage chronométré chez Patek Philippe

Dernier exemple et non des moindres : Patek Philippe. La manufacture genevoise a développé un nouveau calibre, le CH 28-520 C FUS, pour sa Nautilus à complication, une montre comprenant un chronographe et un mécanisme Travel Time. Soit la possibilité de lire l’heure de deux fuseaux horaires différents. Ici, l’affichage de la date couplé avec l’heure a pris la forme d’un quantième à aiguille à 12 h et le compteur à 6 h a été transformé en totalisateur 60 minutes par rapport à la version précédente de la montre. Ces modifications ont exigé l’ajout de 47 composants.

Ils n’ont toutefois augmenté la hauteur du mouvement que d’un anecdotique 0,3 mm. Ce qui s’explique notamment par le nouvel organe régulateur dans lequel le spiral Breguet avec courbe terminale relevée a été remplacé par le spiral breveté Spiromax. Grâce à sa géométrie, ce dernier oscille sur un seul plan, de manière symétrique et isochrone. Le calibre CH 28-520 C FUS présente également, comme tous les mouvements de la manufacture, des finitions avec côtes de Genève sur les ponts anglés à la main et côtes circulaires sur le rotor. Des décorations que l’on peut voir à travers un fond saphir transparent.

Patek Philippe a développé un nouveau calibre, le CH 28-520 C FUS, pour sa Nautilus Nautilus Travel Time Chronograph
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