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L’invitation d’Audemars Piguet à l’art contemporain
Actualités

L’invitation d’Audemars Piguet à l’art contemporain

vendredi, 4 juillet 2014
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Michèle Laird
Journaliste indépendante

“La culture est ce qui demeure dans l’homme lorsqu’il a tout oublié. ”

Édouard Herriot

Michèle Laird devient journaliste après une carrière dans les arts à Paris, New York et Londres auprès d’artistes comme Jean Tinguely, Niki de Saint-Phalle, Patrice Chéreau et Claudio Abbado.

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5 min de lecture

En devenant partenaire associé d’Art Basel et en lançant un programme de commandes d’œuvres auprès de jeunes artistes en voie de confirmation, Audemars Piguet s’invite dans l’art contemporain.

Pour s’assurer une forte visibilité lors des trois éditions annuelles d’Art Basel, en mars à Hong Kong, en juin à Basel et en décembre à Miami Beach, Audemars Piguet s’est doté d’un instrument à la croisée de la Haute Technologie et du design. En confiant le concept d’un Salon des collectionneurs baladeur au designer français Mathieu Lehanneur, dont la carte de visite arbore « Since 1974 », la marque horlogère a visé juste. Comme Mathieu Lehanneur avoue une préférence pour les projets qui le jettent dans l’inconnu, il a d’emblée été sensible aux valeurs exprimées par son mandataire. Et de préciser : « Les valeurs, il vaut mieux ne pas en parler mais les suivre en silence. C’est comme dans l’amour où il n’y a que les preuves qui comptent. J’ai voulu exprimer dans ce stand le contraste entre la violence et la rudesse de la Vallée de Joux et le calme, la concentration et la sophistication des ateliers d’horlogerie. »

Mathieu Lehanneur a ainsi créé un environnement calme et énigmatique qui détonne dans un cadre voué au marché de l’art. Il croit pourtant ne pas être tellement éloigné des intentions des créateurs de la Royal Oak qui ont mis de l’or à l’intérieur de la montre. Du reste, selon lui, Audemars Piguet a bien compris que l’art peut aider à mieux se connaître. Il suggère également que dans le cas présent l’art peut même aider la marque horlogère à revendiquer ses origines dans la Vallée de Joux, par opposition à Genève, une ville à laquelle elle est trop souvent identifiée. Un film commandé à l’artiste vidéo autrichien Kurt Hentschläger, intitulé Measure, est projeté en continu sur une paroi du stand. Les images jouent avec le sentiment d’éternité que distille le Jura et renforcent l’ancrage identitaire de la marque.

Mettre l’accent sur l’expression visuelle et conceptuelle de la complexité, de la précision et de la créativité.
Une œuvre majeure par année

Audemars Piguet aurait très bien pu se contenter d’un partenariat financier avec la plus prestigieuse des foires d’art et surfer sur sa présence médiatique. Il n’en est rien. L’horloger du Brassus en a plutôt profité pour partir dans de nouvelles aires d’investigation. À partir de 2015 et à la fréquence d’une réalisation majeure par année, les trois éditions annuelles d’Art Basel accueilleront à tour de rôle cette œuvre d’art ayant bénéficié du concours d’Audemars Piguet. Seule exigence : « Mettre l’accent sur l’expression visuelle et conceptuelle de la complexité, de la précision et de la créativité ». En d’autres termes, réfléchir à la relation de l’art avec l’art horloger. Non seulement la Maison fournit les fonds, mais elle donne également accès à des savoir-faire et technologies de pointe pour la réalisation de l’ouvrage.

À cet effet, une Commission d’art a été créée pour accompagner le processus et sélectionner les artistes, commission dont la direction sera confiée à tour de rôle à des commissaires de renommée internationale. Marc-Olivier Wahler, reconnu pour l’audace de ses choix dans le cadre de sa Chalet Society, concept d’expositions nomades, et lorsqu’il dirigeait le Palais de Tokyo à Paris, endosse en premier ce costume de directeur. Natif de Neuchâtel, Marc-Olivier Wahler, qui vit entre Paris et Los Angeles, a déjà à son actif plus de 400 expositions dans le monde. Interrogé sur l’intérêt d’un dialogue entre l’horlogerie et l’art qui doit naître de cette collaboration, il répond : « Dans les deux cas, des savoir-faire extraordinaires s’effacent. En fin de compte, une belle montre, c’est comme l’art : sa valeur n’est pas dans ce qui est visible mais dans ce qu’elle contient. »

Un artiste ressemble à un horloger de grandes complications.
Marc-Olivier Wahler
Un risque mesuré

Lorsqu’il a visité Le Brassus à l’invitation d’Audemars Piguet et observé un horloger qui ne réalise que les grandes complications, Marc-Olivier Wahler avoue avoir été fasciné. « Il lui faut 9 à 10 mois pour monter les 700 pièces, 1 mois pour les démonter, 2 mois pour les remonter, encore 1 mois de démontage et ainsi de suite. Un artiste ressemble à un horloger de grandes complications : les deux cherchent la perfection et au bout d’un moment, après un long processus, ils s’arrêtent. » Marc-Olivier Wahler a déjà pensé à 12 artistes qui pourraient profiter d’une telle collaboration mais s’interdit la solution simple qui consisterait à en choisir un qui a déjà réalisé des œuvres monumentales sous la protection d’une galerie réputée. Il parle, ni plus ni moins, de contribuer à l’histoire de l’art en permettant à un projet extraordinaire d’exister grâce à l’initiative d’Audemars Piguet.

« Nous ne fonçons pas tout seuls dans le noir, assure Jasmine Audemars, arrière petite-fille du fondateur et présidente du Conseil d’administration d’Audemars Piguet. Il y a une logique, un parallélisme entre l’horlogerie et l’art contemporain, une énorme créativité et de l’innovation. Nous avons longtemps réfléchi à comment rapprocher ces deux domaines qui ont tellement d’éléments en commun. » Jasmine Audemars ajoute que de nombreux collectionneurs de grandes complications sont également des amateurs d’art contemporain. « Nous voulons permettre à des œuvres qui n’auraient pas existé sans nous d’exister », conclut-elle.

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