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Une politique isolationniste
Histoire & Pièces d'exception

Une politique isolationniste

vendredi, 21 mars 2014
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Grégory Gardinetti
Expert et historien en horlogerie

“Il y a la même différence entre les savants et les ignorants qu’entre les vivants et les morts.”

Aristote

Entres expositions thématiques menées à Mexico, Moscou ou Tokyo, conférences autour du globe et articles thématiques, le temps prend toute sa mesure.

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3 min de lecture

Tout comme à Genève, c’est au XVIe siècle que l’horlogerie mécanique arrive pour la première fois au Japon. Mais si, dans la cité de Calvin, le vecteur a été le protestantisme, c’est le catholicisme qui a été celui de l’horlogerie japonaise.

Le premier cadeau d’une horloge à un dignitaire japonais remonte en effet à 1551, un présent du jésuite espagnol saint François-Xavier, proche ami d’Ignace de Loyola, qui voulait obtenir en échange l’autorisation de prêcher sur le territoire. D’autres missionnaires ont fait de même dans les années qui suivirent. Ces présents apportés d’Europe seront le point de départ de l’histoire horlogère à l’empire du Soleil levant, dont la plus vieille horloge encore conservée à ce jour a été offerte par le roi d’Espagne Philippe III au Shogun Tokugawa Ieyasu en 1612.

Dès lors, l’horlogerie va peu à peu se répandre par l’intermédiaire des missionnaires. Le père jésuite italien Alessandro Valignani, dont les premières visites au Japon remontent aux années 1579-1582, y fonde plusieurs collèges et séminaires. Les Japonais pouvaient y suivre des cours dispensés par des missionnaires européens leurs apprenant, entre autres, la construction d’instruments astronomiques et d’horloges mécaniques. Cette période est également celle de la première horloge connue réalisée par un Japonais, à savoir le forgeron Sukezaemon Masayuki. Ce dernier, après avoir réparé et examiné diverses horloges importées d’Europe, crée ses premiers garde-temps au début du XVIIe siècle. Sa renommée sera d’ailleurs telle qu’il deviendra horloger personnel du seigneur de la province d’Owari.

En marge des découvertes scientifiques

La suite de l’histoire horlogère du Japon a été largement conditionnée par la politique isolationniste instaurée durant la première moitié du XVIIe siècle. Le Japon va ainsi rester hermétique aux grandes découvertes scientifiques mondiales. En conséquence, l’horlogerie nippone naissante se voit privée des progrès réalisés en chronométrie comme en horlogerie. Si le mathématicien, astronome et physicien néerlandais Christian Huygens adapte le pendule à l’horloge en 1657, avant de développer le balancier-spiral pour la montre 18 ans plus tard, le Japon n’aura connaissance de ces avancées majeures dans la précision horlogère que durant la seconde moitié du XIXe siècle.

Foliot et échappements à roues de rencontre persistent ainsi sur les « wadokei », les horloges traditionnelles japonaises dont le cadran indique un système d’heures inégales. La journée est en effet séparée en deux, jour et nuit, en fonction du Soleil. Ces deux composantes du temps, elles-mêmes segmentées en six périodes équivalentes, varient ainsi en fonction des saisons, les journées étant plus longues en été qu’en hiver. Cette spécificité des horloges traditionnelles japonaises les démarque des horloges portatives européennes de la même époque, lesquelles n’ont jamais arboré autre chose qu’un écoulement régulier des heures, toutes égales entre elles.

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