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1969-2019 : la révolution horlogère des « quinquas »
Baselworld

1969-2019 : la révolution horlogère des « quinquas »

samedi, 23 mars 2019
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Marie de Pimodan-Bugnon
Journaliste indépendante

“Il faut absolument être moderne.”

Arthur Rimbaud

De la passion, beaucoup de curiosité et une bonne dose d’émerveillement ! La recette essentielle pour raconter les mille et une facettes de l’horlogerie…

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8 min de lecture

L’année 1969 fut indiscutablement un grand cru horloger. Des mouvements et des montres mythiques sont nés cette année-là. C’était il y a tout juste cinquante ans. Alors, dans les allées de Baselworld et dans les contrées biennoises, on fête comme il se doit ces fringants « quinquas » en pleine force de l’âge.

1969, une grande année. « Érotique » pour Serge Gainsbourg et Jane Birkin, elle fut aussi prolifique que fantastique pour l’horlogerie suisse. Le lancement des premiers chronographes automatiques, la création de montres emblématiques, la naissance d’une marque historique, les premiers pas de l’homme – équipé d’une montre suisse – sur la Lune sont autant d’événements qui ont marqué durablement l’histoire de l’horlogerie. Le point sur les anniversaires de ces cinquantenaires qui ne connaissent pas la crise.

1969, année automatique

La déferlante Flower Power a beau s’emparer des esprits, dans les ateliers d’horlogerie, l’année 1969 n’a rien de peace & love. L’heure est plutôt à la compétition. Un sujet de taille occupe les horlogers : la course au premier chronographe automatique. Dans le plus grand secret, la bataille oppose trois concurrents. Le duo Zenith-Movado, le consortium Chronomatic Group composé de Hamilton-Buren, Breitling, Heuer-Leonidas et Dubois Dépraz, sans oublier à des milliers de kilomètres de là le Japonais Seiko. Le 10 janvier 1969, au Locle, l’année horlogère démarre en trombe par l’annonce, sous le nom de la Holding MZM (Mondia Zenith Movado), de la naissance du « premier chronographe automatique haute fréquence du monde ». Stupeur et tremblements dans le camp du Chronomatic Group devant cet El Primero capable de mesurer le temps au 1/10 de seconde ? Pas vraiment : « Nous avons tout simplement décidé d’ignorer la nouvelle, car une centaine de chronographes automatiques calibre 11 en état de marche nous avaient déjà été livrés », se souvient Jack Heuer, président d’honneur de TAG Heuer, dans ses mémoires The Times of my Life. Le Chrono-Matic calibre 11 fait ainsi son entrée en scène officielle lors d’un lancement presse simultané à Genève et New York, le 3 mars 1969. Une année révolutionnaire, donc, qui se poursuivra deux mois plus tard, en mai, avec le lancement du premier chronographe automatique de Seiko baptisé calibre 6139.

Calibre El Primero 3019 (1969) © Zenith
Calibre El Primero 3019 (1969) © Zenith
2019, année panégyrique

Cinquante ans plus tard, l’heure n’est plus à la compétition. Les médailles ont depuis longtemps été distribuées. Place à la fête et aux célébrations. Zenith retrace les 50 ans de son fameux calibre à travers un coffret anniversaire contenant trois modèles El Primero : une réplique exacte du chronographe El Primero de 1969, une Chronomaster ainsi qu’un chronographe Defy El Primero 21. Une quatrième place est laissée vide pour accueillir un futur descendant de l’El Primero qui affichera le 1/1 000 de seconde. Le projet est dans les cartons, mais aucune date n’a encore été annoncée.

Coffret El Primero 50e anniversaire © Zenith
Coffret El Primero 50e anniversaire © Zenith
1969, année esthétique

Si les calibres révolutionnaires ont marqué au fer rouge cette année 1969, l’habillage des montres n’est pas en reste. La Monaco, alors équipée du tout nouveau calibre 11, débarque dans le paysage horloger en mars. Ses cartes maîtresses ? Un design disruptif et une motorisation performante qui lui confèrent le statut de première montre chronographe automatique carrée et étanche de l’histoire de l’horlogerie. « Nous voulions créer un produit inédit et innovant, quelque chose d’avant-gardiste, souligne Jack Heuer. En voyant ce boîtier carré, j’ai su immédiatement que c’était quelque chose de spécial. » Starisée au poignet de Steve McQueen en 1971 dans le film Le Mans, arrêtée en pleine course à la fin des années 1970 avant d’être relancée sur le marché en 1998, la Monaco aura, tout au long de son histoire, été aussi critiquée que célébrée. On ne révolutionne pas les genres sans faire de vagues…

Monaco 1969 © TAG Heuer
Monaco 1969 © TAG Heuer

Autre fait marquant de 1969, la création de la marque Gérald Genta. Pourvu que l’on s’intéresse un tant soit peu à l’horlogerie, même les moins de 20 ans ont entendu parler de lui. Dans les années 1960-1970, il a apposé sa signature sur la Constellation d’Omega, la Royal Oak d’Audemars Piguet, la Nautilus de Patek Philippe, l’Ingénieur d’IWC ou la 222 de Vacheron Constantin, le modèle précédant l’actuelle Overseas. Sans oublier le dessin aussi sophistiqué que contemporain de l’Octo de Bvlgari. Bref, un génie du design horloger, un esprit visionnaire dont le nom reste une référence immuable.

2019, année dithyrambique

Un demi-siècle après l’entrée en piste de la Monaco, TAG Heuer programme cette année une série d’événements commémoratifs organisés en Europe, aux États-Unis et en Asie avec, chaque fois, une nouvelle Monaco en édition limitée. Pour les inconditionnels, la marque édite également un livre historique, Paradoxical Superstar, disponible en mai online et dans les boutiques TAG Heuer.

Monaco Calibre 11 (2015) © TAG Heuer
Monaco Calibre 11 (2015) © TAG Heuer

Chez Bvlgari, qui a intégré la manufacture Genta en 2000, l’heure est aussi aux célébrations. « La croissance rapide de Bvlgari dans le secteur horloger est indissociable de l’achat judicieux, il y a près de deux décennies, de la manufacture Genta. » Logée dans un boîtier Arena en platine, la montre Gérald Genta 50e Anniversaire affiche les heures sautantes dans un guichet à 12 h et les minutes rétrogrades sur un arc de cercle occupant la moitié supérieure du cadran bleu laqué. Une montre classique qui porte le logo Gérald Genta original bien en évidence sur le cadran.

1969, année astronautique

Le 21 juillet 1969, Neil Armstrong et Buzz Aldrin posent le pied sur la Lune. Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour Omega, qui, depuis 1965, produit la « première montre approuvée pour toutes les missions spatiales habitées » de la Nasa. James Ragan, l’ingénieur de la Nasa ayant homologué la Speedmaster, rappelle : « La montre était un outil de secours. Si la communication des astronautes avec la Terre était rompue ou si leurs chronomètres numériques tombaient en panne sur la Lune, alors il leur resterait la montre Omega attachée à leur poignet. Elle devait venir à leur secours en cas de problème. » En novembre de la même année, lors d’un dîner organisé à Houston en l’honneur des héros de la mission Apollo 11, les astronautes ont reçu une Speedmaster BA145.022 en or jaune surmontée d’une lunette bordeaux et ornée d’une gravure sur le fond : « En hommage à la conquête de l’espace par l’homme, avec l’aide du temps, dans le temps et à temps » (To mark man’s conquest of space with time, through time, on time). Seuls 1’014 modèles de cette édition commémorative ont été produits entre 1969 et 1973.

Speedmaster Apollo 11 Edition Limitée 50e anniversaire © Omega
Speedmaster Apollo 11 Edition Limitée 50e anniversaire © Omega
2019, année fantastique

2019 est indiscutablement l’année de la Moonwatch pour Omega, qui lance en orbite une Speedmaster Apollo 11 Édition limitée 50e Anniversaire en 1’014 exemplaires. Parmi ses principaux attributs : un alliage d’or inédit baptisé Moonshine, un nouveau calibre de chronographe Master Chronometer 3861 à remontage manuel et une lunette bordeaux en céramique, inspirée du modèle original. Sans oublier les dates « 1969-2019 » gravées sur le fond du boîtier. Deux années fantastiques qui témoignent d’une horlogerie mécanique pleine de vitalité. Cinquante ans plus tard, elle est toujours dans la fleur de l’âge.

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