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À Baselworld, les montres donnent toujours l’heure
Regards de connaisseurs

À Baselworld, les montres donnent toujours l’heure

mardi, 18 avril 2017
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

L’édition 2017 de Baselworld marque un retour de l’horlogerie vers des territoires où la montre n’est plus une question d’exhibitionnisme mais de rentabilité. Cette nouvelle donne induit une approche « fonctionnelle » de la montre et des marchés.

En deux ans, force est de constater que l’horlogerie suisse a perdu une partie de sa superbe. Il y a un lustre à peine, elle semblait pourtant promise à l’Olympe, tant les nouveaux marchés tombaient comme des raisins mûrs dans ses mains promises à distiller le meilleur des nectars. Deux exercices plus tard, de ceux que l’on aimerait vouer aux gémonies, les horlogers sont redescendus de la montagne pour retrouver des courbes de niveau équivalentes à celles de 2011. L’Olympe n’est plus qu’un lointain souvenir. En passant par Hong Kong et ses chutes vertigineuses, le périple est devenu impraticable. La profession s’est donc remise en formation de plaine, équipant ses phalanges d’instruments à la mesure de ses nouveaux défis : précis et fonctionnels, sans «  attirail » superflu. Tout ce qui faisait l’exubérance horlogère des années passées a été « revu et corrigé ». Sans tomber dans un vocable par trop militaire, impossible de ne pas considérer le nouveau diktat de la profession, qui est d’assurer la rentabilité d’une production en souffrance par manque d’une conjoncture favorable mais aussi d’adéquation à la demande des marchés. En termes d’impératif, on ne saurait être plus clair.

Chopard L.U.C XP
Chopard L.U.C XP

Tout ce qui a fait l’exubérance passée des pièces horlogères s’est ainsi vu gommé, comme on a pu s’en rendre compte dans un Baselworld 2017 qui perdait pas moins de 200 exposants. Les nouveautés, tout d’abord, se sont faites plus parcimonieuses. Les modèles, ensuite, s’orientent vers une fonctionnalité retrouvée. Comme si on découvrait que les montres à trois aiguilles recelaient de vertus insoupçonnées. Idem du côté des matériaux, où l’acier, bien évidemment, règne en maître. En un mot, est privilégié tout ce qui rend les pièces plus abordables, avec un créneau d’entrée de gamme qui a la cote. A contrario, les métiers d’art se font plus rares et les grandes complications plus discrètes. Dans ce registre, et comme on avait déjà pu le constater au Salon International de la Haute Horlogerie tenu en janvier à Genève, deux tendances émergent clairement. La première a trait à l’extra-plat, une manière de se distinguer avec des montres « simples » dont le classicisme le dispute à l’élégance. Des Maisons comme Chopard (L.U.C. XP), Hermès (Slim), Patek Philippe (Calatrava Réf. 6000G) ou Blancpain (Villeret Jour Date) se sont toutes livrées à l’exercice, la palme revenant à Bulgari avec son Octo Finissimo Automatique, qui permet à la Maison de battre pour la troisième fois un record de finesse horlogère.

Blancpain Villeret Jour Date
Blancpain Villeret Jour Date
Un peu de glamour dans un monde de…

Deuxième vague, et là on parle d’une véritable lame de fond : le vintage. Tout a déjà été dit et écrit sur cette mode dont peu d’horlogers peuvent se permettre le luxe de rester en marge. Faute d’avoir dans son catalogue la montre historique qui fait frémir les aficionados comme Omega avec sa Speedmaster ou Rolex avec sa Sea-Dweller, les marques se lancent dans le néo-rétro comme Glashütte Original avec son Iconic Sixties Square Collection ou Zenith avec sa Pilot Extra Special, quand elles ne donnent pas à leurs modèles des accents passéistes comme Tudor avec son Heritage Black Bay. Certaines n’hésitent pas davantage à ressusciter les fantômes du passé comme TAG Heuer avec son Autavia. Comme ces pièces ne figurent pas au catalogue des grandes complications, les plus complexes d’entre elles étant généralement des chronographes, elles s’inscrivent dans des gammes de prix tout à fait abordables. Un autre point qui explique cette véritable déferlante.

TAG Heuer Autavia
TAG Heuer Autavia

Dans ce contexte, rares sont les marques comme Hublot et sa Techframe Ferrari Tourbillon Chronographe ou sa MP-09 Tourbillon Bi-Axis qui osent la technicité. Breguet et sa Marine Équation Marchante 5887 ou encore Harry Winston et son Histoire de Tourbillon 8 font également partie du lot, mais on sent bien que le cercle des collectionneurs, amateurs de montres qui décoiffent, n’est pas en train d’accueillir beaucoup de nouveaux membres. Dernière tendance qui, celle-là, prend de l’ampleur : la mécanique pour amatrices d’une horlogerie qui a du « corps ». Il n’est pratiquement plus un registre de montres qui échappe à une déclinaison féminine, hors empierrage bien entendu. On voit ainsi la montre femme devenir plongeuse chez Carl F. Bucherer, squelette chez Chanel ou encore ajourée chez Romain Gauthier. À Baselworld, la gent féminine était d’ailleurs très courtisée, question d’insuffler une touche de glamour dans une manifestation un peu trop « sage ».

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