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À New York avec une certaine Rolex Daytona
Histoire & Pièces d'exception

À New York avec une certaine Rolex Daytona

mardi, 7 novembre 2017
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Alex Ballmer
Spécialiste des réseaux sociaux et amateur de Haute Horlogerie

“Le temps qui passe est à jamais perdu.”

« La Haute Horlogerie, c’est pire qu’une addiction. »

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5 min de lecture

Fin octobre, New York vibre. Est-ce l’approche d’Halloween, la température clémente de cet été indien ou alors l’excitation relative à la mise aux enchères de la Rolex Daytona ayant appartenu à Paul Newman, Saint Graal des collectionneurs ? Suivez le guide.

Proche de la salle de ventes, la population qui déambule dans Park Avenue n’est pas tout à fait la même que dans le Bronx. Tailleurs cintrés, chemises parfaitement repassées et cravates sont les attributs nécessaires pour se fondre dans la foule. Ces gens bien habillés passent devant la vitrine Phillips sans vraiment y prêter attention. Ce qu’ils ignorent, c’est qu’entre ces quatre murs un chapitre de l’histoire horlogère va bientôt s’écrire. Une fois à l’intérieur, difficile toutefois de dépeindre le portrait type de ces fanatiques d’horlogerie qui forment un groupe des plus hétérogènes. Un jeune homme, qui ne peut pas avoir plus d’un quart de siècle, prend une photo de sa montre devant la Porsche que Paul Newman conduisait durant ses glorieuses années de pilote automobile. À l’autre extrémité, une femme rit goulûment aux plaisanteries d’un homme d’un certain âge. Monsieur porte un costard gris taillé sur mesure ; Madame, quant à elle, revêt une robe de soirée blanche sur laquelle scintille un collier de diamants. Au centre, un homme d’une quarantaine d’années, jeans et sweat-shirt, parle italien avec ses amis en toute décontraction. Aucun lien apparent ne semble réunir ces individus si ce n’est la passion qui les a menés jusqu’ici. Avec cette question lancinante : combien va-t-elle être vendue ?

Paul Newman Deytona © Rolex
Paul Newman Deytona © Rolex

Pour accéder au cénacle, il faut emprunter l’escalier. Ascension ponctuée par la distribution du catalogue des ventes. Ce dernier étonne quant à la densité de son contenu : près de 170 pages pour 50 pièces prévues aux enchères ce soir-là. La raison en est simple : chacune d’entre elles est une icône en soi, objet d’un historique minutieux et d’un rapport détaillé sur son état. La précieuse du soir, objet de toutes les attentions, s’étale déjà sur près de 25 pages. Pas le temps d’épiloguer, au sommet de l’escalier, une porte s’ouvre sur l’« arène », bientôt animée par l’autre star de la soirée, Aurel Bacs, commissaire-priseur au coup de marteau magique. Plus d’une centaine de chaises transparentes sont réservées. À l’arrière de la salle, la foule commence à se masser, debout, impatiente avant la première mise aux enchères, une Heuer Monaco de 1970. La salle est bientôt pleine, la foule se serre dans une atmosphère presque irréelle remplie de chuchotis dans une lumière tamisée.

Grand moment d’exaltation

Tout à coup, pleins feux sur Aurel Bacs, qui fait son entrée sous un tonnerre d’applaudissements. Il prononce quelques mots à l’intention de la famille Newman, présente dans la salle, la remerciant pour sa confiance. Puis, sans plus attendre, il débute les enchères. La TAG Heuer se vend à 42 500 dollars. Et les lots se succèdent, ponctués par ces coups de marteau rédempteurs et les applaudissements de circonstance de la part d’une audience ébahie. Mais le meilleur est à venir : le tant attendu lot numéro 8, « LA » Rolex Daytona Paul Newman. Le silence s’installe dans la salle. Le moment devient solennel. Aurel Bacs, presque ému, reprend la parole et annonce la vente. Petite mise en bouche, d’abord, avec la présentation d’un film retraçant le parcours de la pièce. Et que le combat commence ! Prix de départ : un million de dollars. À peine ces mots sont-ils prononcés qu’une des assistantes au téléphone s’époumone, annonçant une enchère immédiate à… 10 millions. Bouche bée, le commissaire-priseur doit reprendre ses esprits. Et les enchères s’enflamment au téléphone entre deux collectionneurs prêts à en découdre à coups de millions. Jusqu’à ce que le marteau retentisse un nouvelle fois, doublé par l’annonce finale : 15,5 millions de dollars !

Inutile de dire qu’une fois la tension retombée les lots suivants n’ont plus eu exactement la même saveur. Les applaudissements se sont faits plus rares, les spectateurs plus bruyants et la salle a commencé à se vider. Pas complètement toutefois, le temps d’assister à la dernière vente, et non des moindres, une Patek Philippe référence 1518 vendue 975 000 dollars. En redescendant Park Avenue de nuit, c’est comme si le monde horloger n’était plus tout à fait le même avec ce nouveau record pour une montre-bracelet. Et quel record ! Il faudra probablement attendre encore bien longtemps avant de revivre un tel moment d’exaltation. À moins qu’Aurel Bacs ne dégote une nouvelle fois une surprise digne d’affoler les compteurs.

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