La sortie de la montre Altiplano en 1998 a été un événement en forme de consécration : Piaget offrait une « couronne » sur mesure à la spécialité horlogère qui avait largement contribué à son succès depuis 1957. Au début de cette année-là, la marque faisait sensation à la Foire de Bâle en dévoilant le calibre 9P de 9 lignes de diamètre – mesure horlogère courante dans le passé –, à l’époque le mouvement mécanique à remontage manuel le plus plat du monde. Cette prouesse technique allait favoriser le développement de montres très élégantes pour homme et, étonnamment, de montres débordantes de créativité pour femme.
Les petites montres qu’on leur proposait alors étaient généralement dotées de mouvements construits sur deux niveaux, réduits en surface et en poids mais épais. L’extra-plat a permis la création de modèles élargis avec toute la finesse et la légèreté voulues. En prime, une ouverture d’espaces de liberté pour les designers. Quand est apparue la version automatique, le 12P en 1960, un journaliste du Journal de Genève a salué « un événement destiné à faire époque dans l’histoire de l’horlogerie ». La suite lui a donné raison, bien plus qu’il ne l’imaginait, probablement.
Au niveau esthétique, les Altiplano masculines ou féminines se caractérisent par une extrême sobriété.
Une collection phare
Les 9P et 12P ont accompagné la montée en puissance de Piaget pendant une quarantaine d’années, avant l’arrivée des versions modernisées, à commencer par le 430P à remontage manuel qui a inauguré la collection de montres dédiées à l’extra-plat en 1998. Son nom de baptême Altiplano (« haut plateau » en espagnol) est emprunté à une région d’altitude de la cordillère des Andes qui présente des similitudes avec celle de la Côte aux Fées, dans le Jura, où Piaget vit le jour. Au niveau esthétique, les Altiplano masculines ou féminines se caractérisent par une extrême sobriété – lunettes fines, cornes effilées, aiguilles et index bâtons – avec des subtilités comme la conjugaison des index simples et doubles ou le décentrage de la petite seconde quand elle existe. Depuis 2011, des chiffres romains raffinés offrent une alternative dans la ligne pour femme.
Maîtres incontestés de l’extra-plat, les horlogers de Piaget ont signé de nombreux fleurons du genre. Même si elle ne les réunit pas tous, la collection Altiplano en est la principale vitrine. Bien entendu, elle a servi de rampe de lancement à la troisième génération des mouvements manuels (famille 830P). C’était en 2007 avec, en guise de célébration, la présentation de la première Altiplano Double Jeu à deux boîtiers superposés qui, à première vue, n’en forment qu’un… pas si épais !
Côté automatique, les calibres de dernière génération (famille 1200P) ont été lancés en 2010, à l’occasion du 50e anniversaire du fameux 12P. Piaget a alors battu un double record, non seulement celui du mouvement le plus plat de sa catégorie mais aussi, avec le boîtier Altiplano 43 mm, celui de la montre automatique la plus plate sur le marché. Double record réitéré dès 2011 avec une version qui, bien que sertie de diamants sur la lunette, conservait à l’identique la finesse du boîtier.
C’est en 2014 que la finesse ultime a été atteinte grâce à l’Altiplano 900P au concept fusionnel boîte-mouvement.
Des prouesses en cascade
Ce n’était que le début de la saga des doublés qui s’est poursuivie avec l’entrée en matière de nouvelles fonctions et de modèles squelettes. La collection Altiplano a accueilli sa première date en 2013 et sa première complication majeure, un chronographe flyback, en 2015. Quant aux mouvements ajourés, ils ont rejoint la série des doubles records en 2012 et 2013. Le second se distingue du premier par un sertissage d’exception dont Piaget a la maîtrise : les diamants se répandent très généreusement sur des composants pourtant réduits à l’essentiel, y compris sur des pièces fonctionnelles.
Cependant, c’est en 2014 que la finesse ultime a été atteinte, grâce au concept fusionnel boîte-mouvement. Dans cette montre mécanique la plus plate jamais réalisée, le fond du boîtier sert de platine, ce qui engendre une construction inversée du mouvement, avec ponts visibles côté cadran. L’Altiplano 900P célébrait le 140e anniversaire de la maison Piaget en faisant un double clin d’œil, d’évidence à l’ancêtre 9P et, par un heureux hasard, à l’Altiplano andin, les 3,65 mm d’épaisseur évoquant les 3 650 m d’altitude moyenne de la région. Nec plus ultra, la création révolutionnaire a été déclinée en deux versions de Haute Joaillerie, sertissage du boîtier et du cadran dès 2014, extension au mouvement en 2016.
Par ailleurs, la collection Altiplano s’est enrichie des premières propositions sur bracelets en or en 2015. D’une grande souplesse, ils arborent des lignes douces en parfaite harmonie avec le design des boîtiers.