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Angelo Bonati ou la formidable marche en avant de Panerai
Histoire & Pièces d'exception

Angelo Bonati ou la formidable marche en avant de Panerai

mercredi, 30 mai 2018
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture

Arrivé chez Panerai en 1997, nommé CEO trois ans plus tard, Angelo Bonati aura passé dix-sept ans à la tête de cette Maison d’origine florentine, aujourd’hui bien ancrée dans le paysage helvétique. Ces noces de rose consacrent l’une des plus belles réussites horlogères de ces dernières décennies. Au moment de la retraite, hommage à l’homme qui l’a magnifiquement incarnée.

Il y a 20 ans, qui avait seulement entendu parler de Panerai ? Or, en deux décennies, une fraction de seconde à l’aulne de la longévité horlogère, cette Maison florentine s’est hissée au rang des marques internationales incontournables dans l’univers de la montre sportive avec un chiffre d’affaires estimé à quelque CHF 450 millions pour une production annuelle de 75’000 pièces, selon la récente étude Morgan Stanley sur l’horlogerie suisse. À tel point que le côté sportif aurait presque été occulté au profit d’un véritable phénomène de mode consacrant la montre taille XXL, robuste et virile, indestructible. Pour s’en convaincre, il suffit de parcourir quelques marchés asiatiques où les fausses Panerai débordent des étals, positionnant de facto la notoriété de la marque à un niveau quasi équivalent à celui de Rolex. Panerai n’est toutefois en rien le fruit d’une génération spontanée. Derrière l’exploit : le groupe Richemont et sa puissance de feu et un homme, Angelo Bonati, qui aura passé ces 20 dernières années à orchestrer avec patience et opiniâtreté la montée en puissance d’une Maison qui a su conjuguer avec bonheur rigueur horlogère helvétique et design italien imaginatif. Au moment où Angelo Bonati vient de céder les rênes de Panerai, ce Milanais d’origine mérite certainement sa couronne de laurier.

Le pari n’était pourtant pas gagné, même si certains ingrédients de base étaient susceptibles de rendre la recette des plus alléchantes.

Le pari n’était pourtant pas gagné, même si certains ingrédients de base étaient susceptibles de rendre la recette des plus alléchantes. À commencer par l’histoire d’Officine Panerai, sise Piazza di San Giovanni à Florence, connue depuis sa fondation en 1860 en tant que fournisseur d’instruments de mesure pour la marine italienne et notamment de montres de plongée pour ses nageurs de combat, les désormais fameuses Radiomir des années 1940 et Luminor apparues la décennie suivante. Inutile de vouloir raconter une énième fois la saga Panerai, mais le fait est que les modèles horlogers de la marque, pratiquement inconnus, avaient un caractère bien trempé et un potentiel déjà partiellement révélé par Sylvester Stallone sur le film Daylight. C’est à ce moment que Richemont entre en jeu et qu’Angelo Bonati, ex-Cartier, fait ses premières armes Panerai au poignet. En 1997, pour tester le marché, un premier lot de 1’000 pièces est ainsi réalisé, proposées dans 30 points de vente italiens triés sur le volet. « Mes collègues n’en revenaient pas que j’accepte d’aller vendre ces horloges de poignet », se souvient Angelo Bonati. Le marché lui donnera raison. En une semaine, les 1’000 pièces sont vendues si bien que l’année suivante Panerai fait son entrée au Salon International de la Haute Horlogerie de Genève. Par la petite porte, dans un bureau prêté par Cartier. Détaillants et médias font pourtant la queue. L’histoire de la marque se colporte. Avec ces relents d’héroïsme qui vont durablement lui coller à la peau.

Motorisation de pointe

La suite sera tout aussi fructueuse. Dans son désir de rester fidèle aux deux modèles de base de Panerai avec une rigueur quasi obsessionnelle, Angelo Bonati se devait d’intégrer une motorisation irréprochable, assortie de complications utiles pour ne pas dénaturer la vocation de montre-instrument de la marque. C’est ainsi qu’une première manufacture Officine Panerai voit le jour à Neuchâtel en 2002, d’où sortira le calibre P.2002, premier mouvement maison à remontage manuel avec une réserve de marche de 10 jours. Cette réalisation initiale sera suivie par bien d’autres puisqu’à ce jour Panerai, qui a inauguré une deuxième manufacture en 2014, compte pas moins de 25 calibres en propre qui couvrent 80 % de ses besoins. Même souci dans l’utilisation de matériaux allant de la céramique au bronze, pour lequel Panerai a fait œuvre de précurseur, en passant par les récents CarbotechTM et BMG-TechTM, soit, respectivement, un matériau composite à base de fibres de carbone et un verre métallique révolutionnaire, sans oublier le boîtier en titane réalisé par imprimante 3D de la dernière Lo Scienziato.

Avec la Luminor Due, Angelo Bonati a parfaitement orchestré sa sortie.

Dans l’esprit d’Angelo Bonati, si Panerai a choisi de dire la messe en deux langues – Radiomir et Luminor –, autant agrémenter le discours d’innovations, question de bien montrer que si la Maison prend plaisir à glorifier son passé, elle n’en est pas passéiste pour autant. Mais à l’heure où les montres se font plus discrètes, où les tailles sont au régime minceur et les matériaux exotiques rangés pour un temps au placard, les colossales Panerai ont-elles du plomb dans l’aile ? Rien n’est moins sûr tant la montre fiable et durable incarne aujourd’hui des valeurs en pleine ascension. De plus, si l’on pensait la Maison définitivement classée parmi les inconditionnelles des poignets masculins, c’était aller un peu trop vite en besogne. Avec la Luminor Due, Angelo Bonati a parfaitement orchestré sa sortie, réalisant l’adéquation parfaite entre montres dame et modèles d’entrée de gamme et ce, dans cet esprit Panerai qui a fait des merveilles, la touche vintage en prime. On en oublierait presque les nageurs de combat…

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