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Antoine Preziuso, chasseur de météorites
Actualités

Antoine Preziuso, chasseur de météorites

mercredi, 21 juillet 2010
Par La rédaction
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La rédaction

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5 min de lecture

Si nombre de marques ont jeté leur dévolu sur la météorite pour réaliser certains de leurs cadrans, Antoine Preziuso est allé un pas plus loin. Il est le seul à l’avoir utilisé pour en faire également des boitiers, des aiguilles, des boucles et des couronnes. Question d’entretenir le rêve.

De tous temps, les météorites ont exercé une véritable fascination sur la gent humaine. Ces corps célestes, appelés météorïdes ou astéroïdes lorsqu’ils sont encore dans l’espace et qui deviennent des météorites lorsqu’ils s’écrasent sur Terre, ont en effet intrigué de par leur nature cosmique et leur origine mystérieuse. Rien d’étonnant, donc, à ce que l’on retrouve ce matériau dans nombre d’objets domestiques ou sacrés des siècles derniers. Dans la sépulture de Toutankhamon par exemple, on a retrouvé une dague forgée à base de météorite. Pendant longtemps également, on a pensé que la Pierre noire enchâssée à l’angle de la Ka’ba dans la mosquée de la Mecque était une météorite. Le livre de l’Apocalypse semble également y faire référence en mentionnant « les étoiles du ciel » qui tombèrent sur la terre, « telles des figues tardives tombent d’un figuier secoué par un fort vent ».

Incitation au voyage

Or ce pouvoir de fascination est toujours aussi vivace aujourd’hui, notamment chez les horlogers qui, depuis quelques années déjà, proposent des modèles dotés de cadran en météorite, à l’instar de Bovet, Corum, Jaquet Droz, Louis Moinet ou Omega, pour n’en citer que quelques uns. Parmi eux, Antoine Preziuso a toutefois fais œuvre de pionnier dès 1991. « J’ai également commencé par le cadran, explique l’horloger, celui de ma Répétition à Quarts. Et puis, le délire a continué dans la mesure où ce matériau est véritablement magique. En le travaillant, je me suis posé mille questions ; j’ai découvert des métaux rares comme le germanium qui entrent dans sa composition ; je me suis documenté et j’ai découvert une foule d’histoires toutes plus intéressantes les unes que les autres. En un mot, la météorite provenant de l’espace, alliée à la mesure du temps, est une véritable incitation au voyage. »

Antoine Preziuso a donc poursuivi sa quête pour réaliser non plus seulement des cadrans en météorite mais également des aiguilles, des boucles, des couronnes et surtout des boitiers, ceux de la Tourbillon Météor en 2001, de la Tourbillon Muonionalusta et de la Chrono Grand Robusto Meteor en 2004, puis de la New Art of Tourbillon en 2006, de la Next Full Moon en 2007 et de la The Art of Tourbillon Meteor l’an dernier. « Il s’agit évidemment de pièces uniques, poursuit Antoine Preziuso, à part la Next Full Moon pour laquelle je dispose encore de quelques boitiers pour un total de huit à dix pièces. Pour chacune de ces réalisations, je conserve un petit bout de météorite à l’intention mes clients, toujours très sensibles à marier le matériau brut à la pièce terminée. Un matériau qui ne laisse jamais indifférent comme j’ai encore pu le constater au Japon dont je viens de rentrer. »

Tourbillon Météor (2001) © Antoine Preziuso
Tourbillon Météor (2001) © Antoine Preziuso
En quête des chasseurs de météorites

Mais de l’intention à la réalisation, le chemin est parsemé d’embûches. Pour dénicher le matériau de base d’abord. Antoine Preziuso : « Trouver le bon chasseur de météorites, l’Indiana Jones qui parcourt la planète, représente la difficulté majeure dans la mesure où il devient de plus en plus difficile à les faire sortir des pays d’origine et où les faux sont aujourd’hui devenus légion. Pour ma part, j’en ai découvert deux, l’un à Chamonix et l’autre dans le Jura français qui sont probablement parmi les plus talentueux du moment. Quant aux météorites « Fers » que j’utilise, j’ai privilégié le Muonionalusta de Laponie et le Gibéon de Namibie. Ce dernier recèle de magnifiques dessins que l’on appelle les figures de Widmanstätten lorsqu’on l’attaque à l’acide, la spécificité des météorites. Tout est ainsi utilisé vu les cours de ce matériau qui dépassent ceux de l’or. Les chutes des boitiers pour faire des aiguilles, des boucles ou des couronnes, et les chutes des chutes, si je puis dire, pour les bijoux de ma fille. »

Le bloc de météorite est découpé en tranches d’une épaisseur déterminée par la forme du boîtier © Antoine Preziuso
Le bloc de météorite est découpé en tranches d’une épaisseur déterminée par la forme du boîtier © Antoine Preziuso

C’est d’ailleurs là que réside la deuxième difficulté, celle d’usiner un matériau non homogène avec des parties dures, proche du diamant, et d’autres plus tendres. « On est jamais à l’abri des surprises, précise Antoine Preziuso. Il faut donc apprendre à utiliser les bonnes fraises, les bons outils, les dosages d’acide adéquats, les bons traitements de surface, rhodiage ou placage à l’or noir en ce qui me concerne, voire à conserver la « croute » de la météorite, la partie qui a brûlé en entrant dans l’atmosphère. Mais je dois bien avouer que tout cela m’amuse beaucoup, avec des pièces véritablement exceptionnelles à la clé. »

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