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Au fond, qu’est-ce qu’un chronomètre ?
Points de vue

Au fond, qu’est-ce qu’un chronomètre ?

mercredi, 22 juillet 2015
Par Christophe Roulet, Fabio Teta
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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Fabio Teta

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5 min de lecture
A

Pour Andreas Wyss, directeur du Contrôle officiel suisse des chronomètres (COSC), la multiplication des certifications n’est en soi pas un problème pour autant que les réseaux de distribution soient à même de relayer la bonne information. Ce qui est loin d’être le cas !

À la lecture du rapport annuel de Contrôle officiel suisse des chronomètres (COSC), il y a tout lieu de croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes de la certification horlogère. Comme l’écrit son président, Nico de Rooij, 2014 a été une « année exceptionnelle » avec un record de 1,8 million de pièces enregistrées et facturées pour, exactement, 1’701’868 pièces certifiées, soit la deuxième meilleure performance en termes de volumes attestés après 2012. Pour mémoire, les exportations horlogères suisses en 2014 ont représenté 28,6 millions de pièces. Le COSC peut ainsi poursuivre sa mutation l’âme sereine. Après avoir entamé une migration informatique sur un tout nouveau logiciel dédié il y a quatre ans, après avoir renouvelé son parc machine dans ses trois Bureaux officiels de contrôle de Saint-Imier, Le Locle et Bienne nouvellement installé, l’heure est à la modernisation des moyens de contrôle, comme l’explique son directeur, Andreas Wyss : « Nous sommes effectivement en train de mettre en place un COSC new look, si je puis dire, avec des infrastructures neuves et à la pointe de la technologie. »
C’est que le COSC a une place à défendre avec toute la légitimité qui est la sienne depuis sa création en 1876. Les critères actuels, qui datent de 1973, ont certes évolué depuis que le Contrôle a été porté sur les fonts baptismaux, mais ils n’en relèvent pas moins d’une approche éprouvée de la certification horlogère en plus d’un siècle d’expérience. Dans ce contexte, Andreas Wyss redoute la prolifération des labels qui agite le landernau horloger depuis quelques années. « Si l’on prend l’un des plus récents, le label Qualité Fleurier, il faut savoir qu’une telle certification ne peut être obtenue qu’avec des montres qui ont déjà été certifiées par nos soins, précise-t-il. En l’occurrence, il s’agit donc d’un partenariat. On ne peut que déplorer le faible volume de montres qui passent ces tests. Il faut toutefois bien reconnaître que les cinq critères du label Qualité Fleurier sont extrêmement exigeants et coûteux, lorsque l’on sait que, potentiellement, 32 montres sont destructibles lors des tests. »

Le COSC doit se défendre au front

Plus récemment encore, fin 2014, c’était au tour du groupe Swatch avec Omega d’annoncer une nouvelle certification mise sur pied de concert avec l’Institut fédéral de métrologie Metas, qui incorpore des spécifications très sévères en termes de résistance aux champs magnétiques. « Je dois bien avouer que nous avons été secoués lorsque nous avons appris par voie de presse le lancement de cette certification, poursuit Andreas Wyss. Nous n’avions pas été informés. Après avoir pris contact tant avec Metas qu’avec le groupe Swatch, nous avons toutefois bien compris que l’objectif poursuivi n’était pas de se substituer au COSC. M. Hayek, patron du groupe Swatch, nous a d’ailleurs apporté toutes les garanties nécessaires quant au rôle du COSC dans le processus. En d’autres termes, les montres destinées à obtenir cette nouvelle certification passeront au préalable par nos bureaux. Mais, soyons clairs, pour l’instant, même si ce label est ouvert à toutes les marques, on parle de montres Omega. »
Andreas Wyss voit donc d’un bon œil tout ce qui est en mesure de renforcer le Swiss made en matière de certification. Même les labels instaurés au sein des marques comme le contrôle des 1’000 heures chez Jaeger-LeCoultre ou le Poinçon Patek Philippe vont dans le bon sens. « Officiellement, il n’y a finalement pas tellement de labels. N’oublions pas que les clients sont d’abord et avant tout sensibles à l’émotion suscitée par telle ou telle montre. Ils achètent une marque et non une certification. Celle-ci ne pourra finalement que les conforter dans leurs choix. Raison pour laquelle il ne faudrait pas non plus que ces certifications se multiplient sous peine de ne plus rien y comprendre. Mais à mon avis, là n’est pas le problème. La difficulté tient bien davantage à la qualité des réseaux de distribution et leur capacité à faire passer l’information et à expliquer ne serait-ce qu’un chronomètre. » Et Andreas Wyss d’enfoncer le clou : « Si un revendeur peut faire passer trois messages au client concernant le COSC, à savoir qu’il s’agit d’une certification délivrée par un organisme neutre et indépendant après 15 jours de test et qui porte sur 100 % des lots observés, ce serait déjà formidable. » Et l’on n’est pas encore entrés dans les écarts de marche…
Définition du chronomètre par le COSC
• Un chronomètre est une montre de haute précision, capable d’afficher la seconde, dont le mouvement a été testé durant plusieurs jours dans différentes positions et à différentes températures, par un organisme officiel neutre (COSC).
• Chaque chronomètre est unique, identifié par un numéro gravé sur son mouvement et un numéro de certificat délivré par le COSC.
• Chaque mouvement est contrôlé individuellement selon un programme d’épreuves spécifiques à chaque genre, durant plusieurs jours consécutifs dans cinq positions et à trois températures.
• Chaque mouvement est mesuré individuellement. Toute montre vendue sous l’appellation « chronomètre » est munie d’un mouvement certifié.

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