Au salon Watches & Wonders, le hall du stand Piaget est à dominante bleue avec un plafond entièrement constellé de volutes faites de chaînes scintillantes. Une sorte de caverne d’Ali Baba qui recèle, elle aussi, son lot de trésors et de merveilles. En l’occurrence, des pièces horlogères, de la plus simple à la plus compliquée, toutes miroitant de mille feux, car toutes serties de diamants, pour la plupart entièrement, cadran et bracelet compris. Tout au long des vitrines, le visiteur découvre des Emperador Coussin déclinées en XL Tourbillon ou Répétition Minutes, des Piaget Polo proposées en Chronographe Flyback ou Tourbillon Relatif 47 mm, des Dancer, Limelight Aurora et autres Altiplano, dont la dernière en date, la 900P à remontage manuel qui a décroché le record de la montre la plus fine jamais réalisée avec ses 3,65 mm de hauteur. Bienvenue au cœur des métiers de Piaget, qui décline sa maîtrise horlogère au gré de l’éclat de ces innombrables « larmes de Dieu ».
En d’autres lieux, cette présentation aurait bien évidemment suffi à elle-même. À Watches & Wonders, cette rangée de vitrines étincelantes agissait également comme une corolle diamantaire destinée à rehausser le modèle trônant en son centre, la Limelight Stella, qui fait son entrée dans les collections de la marque. Avec Jessica Chastain pour la porter, inutile de dire qu’il s’agit là d’un nouveau chapitre de la longue histoire d’amour liant Piaget à la femme, soit la toute première montre mécanique à complication conçue et développée au sein des ateliers de la Maison. La complication prend ici la forme d’une phase de lune astronomique qui ne demande une correction d’un jour qu’au bout de 122 ans, alors qu’une phase de lune classique accumule un jour de décalage tous les deux ans et demi. Cette Limelight Stella est présentée en trois références en or dont deux serties.
Reconnaissances de paternité
Piaget n’allait toutefois pas en rester là, bien décidé à faire montre de tous ses savoirs en terre asiatique. Et l’étendue est vaste. D’autant que la Maison est en quête perpétuelle des meilleurs artisans indépendants pour toutes les techniques qui ne seraient pas déjà intégrées au sein de la manufacture. C’est donc devant un public ébahi que la Maison a présenté la deuxième partie de son Voyage Mythique. Une odyssée entamée par la « Route de la Soie » en 2013 qui se prolonge aujourd’hui par « Secrets & Lights », trouvant son inspiration dans la symbolique de la Sérénissime Venise et de la « reine de la terre » Samarcande, deux cités qui ne cessent de faire rêver. Plus concrètement, pour ce genre d’exercice aussi rare qu’exceptionnel consistant à présenter 15 modèles déclinés en 93 créations joaillières et 38 références horlogères, la Maison met son expertise dans la mesure du temps au service des métiers d’art. Parmi la palette en présence, les techniques de sertissage, sculpture et gravure sur or, micro-mosaïque, gravure Bullino et émaillage sont complétées par deux métiers plus rares et inattendus, encore jamais mis à l’honneur chez Piaget : la plumasserie et la laque incrustée de coquille d’œuf. Une constante toutefois se dégage de l’ensemble de ces pièces : l’extraordinaire capacité des artisans à créer des univers en trois dimensions sur ces « aplats » horlogers qui n’en deviennent que plus fascinants.
Les meilleurs artisans ont ainsi été mis à contribution pour réaliser cette deuxième partie du voyage. Sans vouloir les nommer tous, citons néanmoins Cesare Bella, le spécialiste italien de la micro-mosaïque et seul artiste habilité à réaliser le portrait officiel du pape après sa nomination. Pour l’occasion, il a réalisé un chef-d’œuvre de précision en juxtaposant près de 5’000 minuscules tesselles de verres qui révèlent une vue remarquable de Santa Maria Della Salute dominant l’embouchure du Grand Canal. À Isabelle Emmerique, on doit un faucon, roi du désert, dessiné dans une laque incrustée de coquilles d’œuf. Un faucon, toujours, survolant le Régistan est représenté en émail miniature de la main d’Anita Porchet, émailleuse de renom à la base également d’une représentation de la coupole de l’Observatoire d’Ulugh Beg en émail cloisonné. La plumassière Émilie Moutard-Martin, enfin, est l’auteure d’une roue du temps hypnotique en marqueterie de plumes d’oie découpées et « ennoblies » de feuilles d’argent.
Une des tendances récentes dans l’univers horloger veut que l’on cite dorénavant les professionnels à l’origine de tel ou tel calibre, question d’honnêteté et de transparence mais aussi de prestige vu la maestria de ces géniteurs. Cette évolution touche aujourd’hui les métiers d’art chez Piaget. Une initiative plus que bienvenue.