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Culture horlogère : le point de vue de Pascal Dubois
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Culture horlogère : le point de vue de Pascal Dubois

vendredi, 19 septembre 2008
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Marie Le Berre
Rédactrice indépendante

“Comment le temps fait-il pour tourner rond dans des horloges carrées ? ”

Quino

« Porter à la connaissance du plus grand nombre des informations qui relèvent d’un secteur par trop méconnu. Vulgariser, au sens propre du terme. »

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5 min de lecture

Pascal Dubois représente, avec son frère Jean-Philippe, la quatrième génération à diriger Dubois Dépraz. Cette société familiale, fondée en 1901 dans la vallée de Joux, est spécialisée dans la production de complications pour des grands noms de l’horlogerie suisse. La culture horlogère, Pascal Dubois l’a reçue en héritage.

Peu connue du grand public, Dubois Dépraz n’en est pas moins une entreprise réputée dans le milieu horloger suisse. L’atelier d’origine s’est rapidement spécialisé dans l’assemblage puis dans la manufacture de chronographes. Son savoir-faire donnera naissance, en 1937, au mémorable calibre 13 ¾’’’, un chronographe à la fois précis et économique (sans roue à colonnes et sans bloqueur) qui fera la gloire de l’entreprise. En 1969, c’est le Chronomatic qui fait sensation. Ce premier chronographe automatique marque également l’invention, par Gérald Dubois, de la conception modulaire. Depuis, la société est passée maître dans le développement de complications horlogères, montées en modules ou de manière intégrée sur divers mouvements du marché. Le chronographe est resté sa grande spécialité mais elle s’illustre également dans la création de calendriers, de sonneries et de grandes complications. Tout au long de son existence, elle a obtenu un total de 52 brevets. Aujourd’hui, la fabrication de produits propres constitue toujours le cœur d’une activité qui se complète par la fabrication sous mandats.

Une culture innée

Pascal Dubois, titulaire des diplômes d’horloger, de calibriste et d’ingénieur en micromécanique, a rejoint la société en 1992. Quand on le questionne sur la culture horlogère, il évoque naturellement son héritage familial. « Dans la famille, nous savons tous ce que représente une montre, nous faisons la différence entre les produits, nous connaissons leurs différentes valeurs, nous distinguons les fonctions et nous avons le vocabulaire adéquat. Il est notamment évident que personne ne confond chronomètre et chronographe. Notre culture horlogère, c’est en premier lieu de savoir de quoi on parle que l’on soit horloger ou pas. Elle est d’ailleurs partagée par la majorité des habitants de la vallée de Joux. Je peux parler d’horlogerie avec des voisins ou amis qui ne sont pas du métier, je n’ai jamais l’impression d’être incompris. »

Ici, on est plutôt ordonné et minutieux, voire maniaque.
Pascal Dubois

Compte tenu de la concentration des activités horlogères dans la région, Pascal Dubois pense également que chacun connaît la structuration particulière du secteur et son évolution au fil du temps, sachant qui fait quoi au sein des marques et des fournisseurs, bien mieux que la plupart des amateurs de montres qui n’ont pas conscience de l’ampleur de la nébuleuse. Selon notre interlocuteur, la culture horlogère ambiante va au-delà de ces connaissances quasi innées, en exerçant une certaine influence sur le comportement des gens au quotidien. « Ici, on est plutôt ordonné et minutieux, voire maniaque. On ne laisse pas traîner les choses, les tableaux au mur sont généralement bien droits, les voitures sont entretenues, etc. »

Au service de la performance et de la qualité

Dans l’entreprise Dubois Dépraz, la culture horlogère passe par la connaissance des développements réalisés tout au long de l’histoire. « Quand on fait soi-même du développement, on ne peut pas ignorer les réalisations précédentes, on s’en inspire pour les faire évoluer », précise Pascal Dubois. Pour autant, cette science n’est pas exigée au niveau du recrutement. « Nos comcepteurs complètent leur formation à l’interne, au contact de leurs aînés. On a même pu se rendre compte que la formation d’horloger n’est pas forcément nécessaire pour faire un bon horloger. Un mécanicien, par exemple, pourra être plus rigoureux qu’un horloger qui sera tenté de rectifier des composants à la lime pour « faire aller… ». D’une manière générale, nous recherchons des qualités techniques complémentaires en termes de développement et de production avec une approche résolument contemporaine.

Et Pascal Dubois de poursuivre : « Nous sommes parmi les fabricants les mieux équipés en matériel de pointe et nous nous efforçons de conjuguer au mieux les procédés anciens et modernes. Contrairement aux marques, nous n’avons pas à nous justifier d’une culture horlogère identitaire et nous sommes au service prioritaire de la performance et de la qualité. Notre souci est avant tout technique. Bien entendu, nous sommes attachés à la beauté d’un mouvement et à ses finitions traditionnelles mais nous ne cultivons pas de style esthétique propre. De ce fait, il arrive que nos horlogers, les jeunes en particulier, soient tentés de rejoindre une marque où ils ont la fierté de participer à la création de produits prestigieux, étalés dans les vitrines et reconnus de tous les amateurs. Nous ne sommes pas concernés par cette culture de l’image. En revanche, nous pouvons mettre l’accent sur la diversité et la chance qu’il y a à travailler de manière tournante sur toutes sortes de complications. Il n’est d’ailleurs pas rare que des horlogers reviennent, ravis de bénéficier à nouveau de la polyvalence que nous leur offrons. »

Chez Dubois Dépraz, la culture horlogère relève plus de la science que de la conscience. Soutenue par une production à 100% « Swiss Made », elle est cultivée avec un maximum d’authenticité.

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