La consubstantialité de Montblanc

À Hong Kong, les plus rapides auront été le mieux servis chez Montblanc. Et pour cause. Avec comme fer de lance sa collection Heritage Chronometrie, lancée en début d’année, la Maison proposait certes une vision « démocratique » en valeur de la Haute Horlogerie mais commercialisée en une série d’éditions limitées. En d’autres termes, si la séduction était bel et bien au rendez-vous, seules 353 personnes pourront prétendre appartenir au peuple des élus. C’est que, dorénavant, Montblanc, comme toutes les marques présentes au salon Watches & Wonders de Hong Kong, se doivent de réfléchir « global ». « En ce qui concerne la présentation de nos nouveautés, nous devons en effet adopter une planification annuelle, expose Jens Henning Koch, vice-président exécutif de Montblanc. Le point de départ reste évidemment le Salon international de la Haute Horlogerie (SIHH), mais nous devons ensuite tenir compte de manifestations comme Watches & Wonders pour l’Asie ou le Siar à Mexico, qui commencent à prendre de l’importance. Sans oublier les coups de projecteur qui donnent du relief à nos collections, à l’image de l’événement organisé en juillet dernier à Paris avec notre ambassadrice Charlotte Casiraghi, fille de la princesse Caroline de Monaco, pour présenter notre ligne Bohème, que nous avons précisément lancée à Watches & Wonders l’an dernier. »

À Hong Kong, Montblanc ne pouvait donc arriver les mains vides. Au menu, des extensions de la ligne Heritage Chronométrie, celle-là même qui a fait couler des flots d’encre en début d’année non seulement pour sa maîtrise technique mais également pour son approche agressive du marché. « Je veux bien accepter le terme “agressif” pour autant qu’il recouvre une valeur ajoutée distinctive, également dans le segment d’entrée de gamme, poursuit Jens Henning Koch. Chez Montblanc, tout est question de substance. Quels que soient les produits dont on parle. Autrement dit, si Montblanc est clairement leader mondial dans les instruments d’écriture, la marque doit être à la hauteur de la réputation qu’elle s’est forgée dans chacun de ses autres métiers et notamment dans l’horlogerie, une activité nettement plus jeune chez Montblanc. » Dans un vocable plus ancien, qui remonte au concile de Nicée en 325, on parlerait volontiers de « consubstantialité », soit une filiation indéfectible entre le géniteur et sa progéniture.

Le « compagnon de toute une vie »

Fidèle au concept, Montblanc a fait à Hong Kong une nouvelle démonstration de ses savoirs horlogers, étayés depuis plusieurs années sur l’expérience de la manufacture Minerva Villeret, capable de véritables prouesses micromécaniques. Tout comme au SIHH, Vasco de Gamma et ses talents de navigateur ont été à l’honneur avec trois montres de la ligne Heritage Chronométrie : une ExoTourbillon Minute Chronographe dans les hautes sphères horlogères, complétée par un Quantième Annuel et une version Dual Time toujours aussi « agressives ». Ces trois éditions « spécial Watches & Wonders » de pièces présentées en début d’année sont complétées par une nouvelle interprétation de la Villeret Tourbillon Cylindrique Géosphère, cette fois proposée en huit exemplaires Vasco de Gamma Nightsky. Pour les amateurs qui n’auraient pas été assez prompts, Montblanc propose une Heritage Spirit Calendrier Perpétuel ayant comme particularité un cadran saphir et, dans un registre plus accessible, une Meisterstück Heritage Spirit Date Automatique au cadran guilloché.

La clientèle féminine n’a pas été oubliée pour autant, elle qui représente 40 % du total des ventes de Montblanc. À son intention, une Bohème Moongarden ou DayNight avec phases de lune et ouverture sur le cadran laissant apparaître, par disque, le nom des 12 pleines lunes pour la première et l’alternance jour/nuit pour la seconde. « En quelques années, l’horlogerie Montblanc s’est acquis une réputation tant dans la conception de mouvements et leur finition que dans le design des montres, conclut Jens Henning Koch. Lorsque nous qualifions nos produits de “compagnons de toute une vie”, je pense que cette appellation n’est en rien usurpée. »