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Le temps se raconte
Expositions

Le temps se raconte

jeudi, 16 juillet 2015
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Michèle Laird
Journaliste indépendante

“La culture est ce qui demeure dans l’homme lorsqu’il a tout oublié. ”

Édouard Herriot

Michèle Laird devient journaliste après une carrière dans les arts à Paris, New York et Londres auprès d’artistes comme Jean Tinguely, Niki de Saint-Phalle, Patrice Chéreau et Claudio Abbado.

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6 min de lecture

Des cadrans solaires à la montre connectée, le temps se raconte. Une exposition inédite rappelle l’inventivité des horlogers, artisans, designers et artistes lorsqu’ils se mettent à donner des visages au temps pour le raconter.

Entre hommage aux artisans du  passé et jubilation pour les créations contemporaines, L’Éloge de l’heure, l’exposition au mudac, le musée de Design et d’Arts appliqués de Lausanne, fait le point sur la lecture du temps.  Des pièces historiques et des modèles emblématiques des grandes maisons horlogères sont présentés à proximité d’œuvres artistiques récentes dans l’idée d’illustrer les mille façons d’afficher le temps.

Comment les hommes disent-ils l’heure?
Chantal Prod’Hom

« Il ne s’agit pas d’une énième exposition sur l’horlogerie, ni même sur le temps », se défend la cocommissaire Fabienne Xavière Sturm. Elle qui a dirigé pendant 30 ans les collections prestigieuses du musée de l’Horlogerie à Genève a été approchée par Chantal Prod’Hom, directrice du mudac, pour créer l’événement au berceau de l’horlogerie traditionnelle. « Nous avons décidé de répondre à la question : Comment les hommes disent-ils l’heure », précise-t-elle. La circonscription du sujet à la face visible du temps a permis de rechercher des exemples exceptionnels de cadrans, dont certains sont même virtuels, ère digitale oblige.

Les cadrans sont les visages du temps

« On regarde le cadran d’une montre comme on regarde le visage d’une personne. On lit ses traits pour savoir ce qu’elle raconte. On découvre des expressions qui peuvent être mystérieuses ou drôles, secrètes ou charmantes », précise Fabienne Xavière Sturm. Et d’ajouter : « nous voulions mettre en évidence la collaboration entre mathématiciens, horlogers, ingénieurs et artisans pour la création des cadrans, terrain sur lequel les artistes les ont retrouvés ». L’approche des deux commissaires se complètent, l’une accompagnée par Arnaud Tellier, ancien directeur du musée Patek Philippe de Genève pour la partie historique et l’autre par Karine Tissot, directrice du Centre d’Art Contemporain d’Yverdon-les-Bains pour la sélection des œuvres artistiques contemporaines. Le résultat est à la fois savant, élégant et ludique.

Lorsqu’on parle de l’affichage du temps, on n’échappe pas à la philosophie d’une époque.
Fabienne Xavière Sturm

Par le biais de thématiques propres aux deux mondes, le dialogue est constant entre l’ancien et le moderne. De l’horlogerie traditionnelle sont retenues les heures mystérieuses (Vacheron Constantin, 1930), secrètes (Jaeger LeCoultre, 1932), sonnantes, sautantes (Girard Perregaux, 1935), universelles, diurnes/nocturnes ou vagabondes (Audemars Piguet, 1991), alors que les designers et artistes contemporains proposent des heures allusives, illisibles ou encore absentes, poétiques ou rêveuses. Sont ainsi comprises des œuvres fabriquées avec des chiffres à bascule aléatoires, des vidéos en temps réel, des cils qui balaient et encadrent, des machines à tricoter, un téléscripteur, des coucous kitsch ou empaillés ou encore des perles de collier s’égrenant comme un chapelet. Autant de réalisations dues à des artistes de renom tels Darren Almond, John Armleder et Gianni Motti, associés à des designers de talent, comme Martin d’Esposito et Alexandre Gaillard (Swiss Koo) et Nicolas le Moigne. Au fils de l’exposition, se découvrent de nouvelles façons, décalées, ingénieuses, bizarres et humoristiques, de capter le temps. « Lorsqu’on parle de l’affichage du temps, on n’échappe pas à la philosophie d’une époque », s’amuse Fabienne Xavière Sturm.

Pour orchestrer le dialogue entre les pièces présentées du 16e siècle à nos jours, les commissaires ont confié la scénographie à un jeune quatuor de l’Écal, l’École cantonale d’art de Lausanne, qui, sous la houlette du designer suisse Adrien Rovero, ont créé des vitrines inclinées qui feront sûrement date pour des expositions futures en horlogerie, tellement elles rendent agréable la contemplation des garde-temps. Paradoxe délicieux : le niveau de sécurité des vitrines ne permet pas aux montres connectées, par lesquelles se termine l’exposition, d’être… connectées !

L’Éloge de l’heure

La Fondation de la Haute Horlogerie (FHH) est partenaire de l’exposition qui présente 150 objets provenant de toute l’Europe. Les pièces historiques sont issues de collections privées comme de collections publiques majeures, notamment du Musée international d’Horlogerie (MIH) de La Chaux-de-Fonds, du musée de l’Horlogerie Beyer Zurich, du musée d’Horlogerie du Locle – Château des Monts, du musée du Louvre de Paris ou encore du musée des Arts décoratifs de Paris, ainsi que des collections patrimoniales de grandes maisons horlogères comme Vacheron Constantin, IWC, Audemars Piguet, ou Jaeger-LeCoultre. La scénographie a fait l’objet d’une collaboration avec l’Écal. Elle est signée d’une équipe menée par le designer industriel Adrien Rovero.
Mudac – Lausanne
27 mai-27 septembre 2015
> www.mudac.ch

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