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L’heure autrement
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L’heure autrement

mercredi, 10 juin 2015
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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4 min de lecture

Actuellement au musée de Design et d’Arts appliqués contemporains de Lausanne, l’exposition L’Éloge de l’heure présente tout à la fois des pièces d’horlogerie historiques et des interprétations contemporaines de l’écoulement du temps. Au-delà des passerelles « temporelles », c’est la perception même du temps que l’on interroge.

Dès les premières civilisations, le temps a été un sujet de réflexion avant de devenir un concept philosophique qui a mobilisé les plus grands esprits. En parallèle, la périodicité des grands rythmes de la Nature a rapidement commandé le besoin de les mesurer et, partant, de les prévoir. En empruntant un raccourci fulgurant, on arrive au système sexagésimal actuel qui voit notre quotidien subdivisé en heures, minutes et secondes, égrenant inexorablement le temps qui passe et, par anticipation, celui à venir. Ces « repères », l’horlogerie traditionnelle s’est échinée des siècles durant à les mesurer avec la plus grande exactitude possible grâce à des machines de son invention. Une quête qui n’a d’ailleurs pas pris fin avec l’avènement de l’électronique. Elle se poursuit aujourd’hui en laboratoire avec la recherche sur les atomes de strontium, qui a donné naissance, en avril dernier, à une horloge atomique ne variant pas d’une seconde en 15 milliards d’années, davantage que l’âge estimé de l’Univers !

Étant donné l’ingérence de l’heure dans les rapports intimes et sociaux, ingérence devenue un diktat de tous les instants, la mesure du temps a toujours eu un visage, celui des horloges puis des montres dès le Bas Moyen Âge. En d’autres termes, celui d’un cadran porteur d’aiguilles imprimé dans notre esprit aussi sûrement que les premières lettres de l’alphabet. Toute représentation qui s’en écarte relève dès lors de la déconstruction et, pourquoi pas, de la déstabilisation. C’est précisément ce que propose L’Éloge de l’heure, une exposition qui se tient au musée de Design et d’Arts appliqués contemporains de Lausanne avec le soutien de la Fondation de la Haute Horlogerie et Vacheron Constantin. L’exposition partira ensuite pour Paris et son musée des Arts décoratifs en 2016. « Si la montre l’est, l’heure, elle, n’est pas fonctionnelle comme peut l’être une chaise, commentent les commissaires de cette Éloge de l’heure, Chantal Prod’Hom et Fabienne Xavière Sturm. Pour s’en servir, nous avons soit la liberté d’en définir l’usage, soit une contrainte de la remplir, et lui donner ainsi, des deux manières, sa fonction de repère. » Repère de l’heure, transgression de ses avatars.

Souvent, on croit la saisir, mais c’est un leurre.
Chantal Prod’Hom et Fabienne Xavière Sturm
Et l’heure devient un secret

D’un point de vue historique d’abord, l’exposition met en scène une série de pièces qui ont toutes la particularité d’indiquer, voire d’évoquer l’heure autrement que dans une mise en scène classique : heures vagabondes avec Le Phare, heures sautantes avec Girard-Perregaux ou Vacheron Constantin, Memento Mori avec une pièce du début XIXe siècle, heures mystérieuses avec Cartier, heures bras-en-l’air avec Alois Fleury, heures lumineuses avec Panerai… Une tour d’horizon qui s’achève bien évidemment avec la montre connectée. « Le vocabulaire horloger exprime de manière poétique et évocatrice la multiplicité des solutions proposées au fil des siècles pour afficher l’heure », expose le catalogue de l’exposition. Le saut dans l’univers contemporain des artistes et designers n’en est que plus logique. Mais cette fois, place aux animations, aux écrans tactiles, aux coucous numériques, aux affichages analogiques-digitaux, à l’« écriture » de l’heure en temps réel par vidéos via des éboueurs qui déplacent des tas d’ordures, des hommes de chantier casqués maniant des planches à mesure que s’égrènent les minutes ou, plus simplement, grâce à la main de grand-père, caché dans le morbier familial, qui efface et trace au feutre l’avancement des aiguilles.

« Cachée, parfois même absente, l’heure devient un secret. Souvent, on croit la saisir, mais c’est un leurre », poursuivent de concert Chantal Prod’Hom et Fabienne Xavière Sturm. Avec cette exposition, c’est précisément ces charmes de l’indicible qu’attend le visiteur. Et avec eux cette envoûtante impression que le temps est à soi, tout à soi.

L’Éloge de l’heure
Mudac – Lausanne
27 mai-27 septembre 2015
> www.mudac.ch

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