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Smartwatches : à qui la palme ?
Economie

Smartwatches : à qui la palme ?

lundi, 8 juin 2015
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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4 min de lecture
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En 2015, le marché des montres connectées devrait représenter 8,9 milliards de dollars pour 30 millions d’unités vendues. À l’heure actuelle, 90 compagnies se disputent ce segment jusqu’ici dominé par Samsung, en attendant les résultats d’Apple. La Haute Horlogerie helvétique reste de marbre.

Sur le marché des montres connectées, les ventes de l’Apple Watch sont probablement le secret le mieux gardé de la profession. Deux mois après le coup d’envoi des précommandes, l’heure est aux spéculations les plus folles, d’autant que la firme à la pomme s’est jusqu’ici bien gardée de communiquer sur la question. Sur la base des sondages menés auprès de développeurs ayant mis au point des applications pour l’Apple Watch, le cabinet Global Equities Research estime que la firme de Cupertino aurait enregistré plus de 7 millions de commandes et livré à ce jour 2,5 millions de montres intelligentes. Sur cette base, Apple serait en mesure d’écouler entre 40 et 42 millions de montres d’ici fin décembre au prix moyen de 575 dollars. Inutile de dire que l’on se trouve là tout en haut des pronostics. Comme le relaie le quotidien Le Monde, le consensus des analystes fixe la barre plutôt entre 20 et 30 millions d’unités. Quant à KGI, institut financier dont le département de recherche et d’analyse est considéré comme une référence en la matière, il a revu ses chiffres à la baisse pour une prévision de 15 millions d’unités vendues par Apple cette année.

Autant dire qu’à ce stade ce sont les statistiques qui intéressent tout le monde. Et dans ce registre, l’étude que réalise annuellement la banque suisse Vontobel est toujours une mine d’informations. Selon l’institut financier, qui se réfère à Smartwatch Group, 6,8 millions de montres connectées ont trouvé preneur en 2014 au prix moyen de 189 dollars, soit un marché de 1,29 milliard, en croissance de 82 %. À l’heure actuelle, on dénombre pas moins de 90 compagnies qui ont investi le secteur. Et si Samsung et Lenovo/Motorola se sont jusqu’ici taillé la part du lion, les sociétés proposant des applications destinées au sport et à la santé, comme Garmin, Fitbit, Withings ou Polar, ont fait une incursion remarquée face aux entreprises de téléphonie. Sur ces bases, les pronostics de vente, Apple inclus, positionnent ce marché à 8,9 milliards de dollars (30 millions d’unités) cette année, à 21 milliards en 2016 et 41 milliards en 2017.

Quelle riposte ?

La comparaison avec l’horlogerie suisse s’impose, notamment dans le segment d’entrée de gamme, représentant des montres au prix export inférieur à CHF 200 (prix détail CHF < 600), qui est potentiellement le plus concerné par l’arrivée de la montre connectée. En 2014, les horlogers suisses ont vendu 18,4 millions de montres de cette catégorie, soit 64 % des exportations totales de la branche. En valeur, la proportion s’inverse puisque les garde-temps de ce segment de prix ont représenté des ventes de CHF 1,25 milliard (prix export) ou 5,9 % du chiffre d’affaires réalisé par les Maisons horlogères suisses sur les marchés internationaux. Autant dire que si, industriellement, ces volumes sont de la plus haute importance pour l’horlogerie suisse, ils ne recouvrent pas, et de loin, l’essentiel de la valeur ajoutée de la production helvétique. Il n’empêche, c’est probablement cette année déjà que les volumes de ventes des montres connectées vont dépasser ceux des montres suisses d’entrée de gamme.

Un marché qui ne fait toujours pas sourciller la plupart des Maison de Haute Horlogerie.

Dans ce contexte, quelle a été la réponse des horlogers établis sur le sol helvétique ? Jusqu’ici, force est de constater que les montres connectées proposées par les différentes Maisons ont été positionnées dans le haut de gamme, que l’on parle de Montblanc (Timewalker E-Strap), Bulgari (Diagono Magnesium) ou Breitling (B55 connected). Mondaine (Helvetica No 1) et Frédérique Constant (Swiss Horological Smartwatch), qui ont tous deux intégré la technologie MotionX dans leurs garde-temps, visent quant à eux une gamme de prix inférieure. Reste encore à attendre la riposte de TAG Heuer, qui travaille avec Google et Intel sur la question, et surtout celle du groupe Swatch, le principal concerné par la montre connectée, dont les produits intégrant la technologie NFC (near field communication) fonctionnant sans batterie sont attendus sous peu. Comme cette technologie est pressentie pour devenir un standard en termes de paiement et de contrôle d’accès, c’est dire si les enjeux sont encore en train de s’esquisser sur ce marché. Un marché qui, rappelons-le, ne fait toujours pas sourciller la plupart des Maison de Haute Horlogerie.

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