À Hong Kong, la tradition veut que l’inauguration d’une manifestation comme Watches&Wonders soit ponctuée par la danse du lion. Un rituel qui a toute son importance, car, à l’issue de ces contorsions animalières, les participants à la cérémonie se doivent de toucher la tête de l’une des deux « bêtes », gage de chance et de prospérité. Cette année, les 12 CEO des Maisons exposantes à ce salon de la Haute Horlogerie en Asie ne se sont pas fait prier pour tendre la main et caresser la crinière léonine des bestioles à la mine patibulaire. Ils l’auraient même fait des deux mains si cela avait pu servir.
Car tout le monde le dit et le répète, en cette première journée de Watches&Wonders, « il faudrait que ça cesse », le « ça » signifiant le recul des ventes horlogères dans cette région administrative spéciale qui représente le premier débouché pour les horlogers suisses. Lors de son discours inaugural, Fabienne Lupo, Présidente et Directrice Générale de la Fondation de la Haute Horlogerie, société organisatrice du Salon, a en effet évoqué « ces tendances économiques récentes et l’incertitude qui règne sur certains marchés » mais pour mieux les exorciser : « Si nous sommes revenu à Hong Kong cette année, c’est parce que nous croyons dans une vision à long terme et dans notre engagement durable dans la région. » La présence de tous les CEO des Maisons exposantes était là pour souligner la portée de ces paroles.
Un Salon « numérique »
En tout état de cause, l’affluence observée en ce jour d’ouverture du Salon n’a laissé aucun doute sur l’attrait qu’exerce la Haute Horlogerie auprès d’un public composé d’amateurs et de collectionneurs dont les Maisons se plaisent à reconnaître le niveau de connaissance. Cette édition de la manifestation baptisée « Watches&Wonders 3.0 » a été justement pensée et conçue pour leur offrir une immersion complète dans l’univers qu’ils chérissent. Comme son nom l’indique, les visiteurs bénéficient d’abord d’un environnement numérique dédié avec application pour téléphone intelligent. À leur disposition : des informations exhaustives sur les exposants, le Salon et son cycle de conférences, les inscriptions aux visites personnalisées des stands organisées par les Maisons, des tours thématiques guidés permettant via son téléphone de découvrir la Haute Horlogerie sous un angle neuf… Pour les plus téméraires, des ateliers de démontage et remontage d’un mouvement mécanique. Pour les plus curieux, la rencontre avec les horlogers et les artisans des marques.
En point d’orgue, évidemment, les nouveautés horlogères de l’année et plus spécifiquement du second semestre. Car si le SIHH reste l’incontournable rencontre professionnelle de début d’exercice, Watches&Wonders, animé peu ou prou par les mêmes Maisons, est l’occasion pour les marques de faire montre de toute l’attention qu’elles portent aux marchés asiatiques, notamment avec des pièces inédites. Toutes l’ont très bien compris pour organiser désormais leurs présentations en fonction d’un salon qui doit receler son lot de surprises et de découvertes. Dans ce registre, cette troisième édition est d’ores et déjà une réussite.