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Au règne de l’efficacité Breitling (II)
Actualités

Au règne de l’efficacité Breitling (II)

vendredi, 9 janvier 2015
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Dans sa manufacture de La Chaux-de-Fonds, Breitling produit la moitié de ses quelque 150’000 pièces annuelles, soit des chronographes mécaniques équipés pour 50 % d’entre eux de calibres maison bénéficiant d’un outil de production à la pointe de la technologie. Visite.

Le pari de Breitling au début des années 2000 était audacieux. Après trois générations sous l’égide de la même famille, Breitling avait changé de mains, reprise par Ernest Schneider en 1979. Relancée dans le domaine mécanique, notamment avec une Chronomat équipée d’un mouvement Valjoux 7750 en 1984, la marque avait clairement besoin d’un relais industriel pour assurer son avenir. « Pour survivre comme marque indépendante, nous devions nous poser les bonnes questions, analyse aujourd’hui Jean-Paul Girardin, vice-président de Breitling et directeur des opérations. Il était évident qu’à elles seules la fiabilité et la qualité des produits ne suffisaient plus. Dans le domaine aéronautique, tout était déjà certifié. Idem dans l’horlogerie. Depuis 1999, l’entier de la production Breitling passe par le COSC (Certificat officiel suisse des chronomètres). De plus, nous avions déjà accès à l’époque aux meilleurs sous-traitants. Alors que faire ? L’idée de se lancer dans la production de nos propres mouvements s’est imposée, d’autant que la pression des marchés allait dans le même sens. »

Nous travaillons avec une quarantaine de sous-traitants.
Jean-Paul Girardin
Produire de la qualité

Breitling Chronométrie dans sa configuration actuelle est le résultat de cette vision. Un site qui assure aujourd’hui la moitié de la production des quelque 150’000 pièces annuelles de la marque, soit 70’000 à 80’000 montres dont 50 % sont équipées de calibres maison, Sellita et ETA restant de gros fournisseurs pour Breitling. Cette vision s’est d’ailleurs bâtie sur quelques principes inamovibles, fidèles à cette vision d’un monde organisé chère à la marque. « Nous n’intégrons la production de composants que si cela fait du sens au niveau stratégique et économique, explique Jean-Paul Girardin. Si nous avons l’assurance de pouvoir garder au moins deux sources d’approvisionnement pour certaines pièces, il est alors inutile de vouloir le faire nous-même, comme c’est pour l’instant le cas en ce qui concerne les spiraux. Dans le même ordre d’idées, nous automatisons toutes les opérations manuelles fastidieuses et sans véritable valeur ajoutée. Tout cela explique que si nous sommes bel et bien une manufacture horlogère au sens strict du terme, nous travaillons avec une quarantaine de sous-traitants. »

Du bureau technique au laboratoire de tests, de l’atelier de production de l’outillage et des ébauches à celui du prémontage qui voit les 346 composants du calibre de base passer à 75 mini-modules, tout a été pensé selon une philosophie qui règne en maître dans toute l’usine : mieux vaut produire de la qualité que la contrôler. Une règle qui a engendré son lot d’innovations tout au long des processus de production comme, par exemple, des opérations d’ébavurage réalisées à l’eau, des phases de lavage sans solvant ou des usinages « à sec » de composants. Sans oublier la toute première chaîne d’assemblage horlogère basée sur un système de transport automatisé, accompagnée de techniques de robotique et de mesure permettant de suivre la naissance d’un calibre pièce par pièce. Jean-Paul Girardin : « L’objectif ici n’était pas d’augmenter la productivité mais d’assurer un maximum de flexibilité et de qualité. Nous pouvons ainsi monter nos cinq mouvements sur la même chaîne, mouvements qui sont prêts pour le COSC une fois terminés. »

Breitling Navitimer de 1952
Osmose aéronautique

Cette rigueur dans les méthodes de travail répond en tous points à celles qui régissent le monde de l’aviation. Et pour cause, entre Breitling et l’aéronautique, c’est l’osmose, et ce depuis toujours, comme le montrent les deux ailes qui entourent la lettre « B » de son logo. Dès la création de son propre atelier dans le Jura, Léon Breitling s’était fait une réputation avec ses instruments de précision dont la robustesse et la fiabilité ont rapidement séduit les pionniers de l’aviation. Ses chronographes de bord développés dès le début des années 1930 ont ainsi été choisis par la Royal Air Force pour équiper ses chasseurs durant la Seconde Guerre mondiale. Un choix bientôt imité par l’US Air Force. Une telle percée ne pouvait passer inaperçue si bien que les instruments de mesure Breitling vont également s’imposer dans l’aviation civile et commerciale.

Le chronographe est ainsi devenu « la » complication par excellence de la Maison. Sa configuration actuelle doit d’ailleurs beaucoup à la famille Breitling. Gaston, fils du fondateur, met au point en 1915 l’un des tout premiers chronographes-bracelets dotés d’un poussoir indépendant. Invention bientôt perfectionnée par la séparation des fonctions « marche/arrêt » et « mise à zéro » et complétée en 1934 avec l’apparition du second poussoir de chronographe. Nouvelle date clé en 1942 avec le lancement de la Chronomat (conjonction de « chronographe » et « mathématique »), la toute première montre chronographe équipée d’une règle à calcul circulaire. Succès total confirmé une dizaine d’années plus tard avec l’apparition de la Navitimer, à ce jour le plus ancien chronographe produit sans aucune interruption depuis 1952. Quelque 50 ans plus tard, la visite de Breitling Chronométrie fait revivre ces riches heures du passé, l’innovation en sus et la rigueur en prime.

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