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Actualités

Avec le Gyromax®, Patek Philippe ne clôt pas un chapitre mais débute une nouvelle histoire

jeudi, 5 mai 2011
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Fabrice Eschmann
Journaliste indépendant

“Il faut se méfier des citations sur Internet !”

« Une grande histoire aux multiples auteurs : ainsi en est-il de la vie. Ainsi en va-t-il aussi de l’horlogerie. Sans rencontres, point d’histoire. »

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7 min de lecture

En même temps qu’elle annonçait la création d’une chaire Patek Philippe sur le site neuchâtelois de l’EPFL, la manufacture genevoise a dévoilé sa dernière avancée dans le domaine du silicium : le GyromaxSi®. Avec le Spiromax® et le Pulsomax®, ce balancier en or et Silinvar® permet l’avènement de l’Oscillomax®, un ensemble réunissant tous les composants en silicium développés par Patek Philippe.

C’est une conquête industrielle et technologique comme elles sont rares dans l’horlogerie. Presque 10 ans après avoir débuté ses recherches dans le silicium, associé à l’Institut de microtechnique de Neuchâtel (IMT-EPFL) et au Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM), Patek Philippe présente sa dernière innovation : le GyromaxSi®. Après le Spiromax® en 2006 et le Pulsomax® en 2008, ce balancier en or et Silinvar® – un dérivé du silicium – apparaît comme la dernière pièce d’un puzzle baptisé « Oscillomax® ». Cet ensemble composant le cœur battant d’une montre mécanique, protégé par 17 brevets ou demandes de brevet, réunit tout ce que Patek Philippe a élaboré en silicium jusqu’aujourd’hui : l’ancre, la roue d’ancre, le spiral et le balancier. Afin de valider l’implantation de ces éléments dans les collections, la manufacture genevoise a édité une montre spéciale en série limitée : le quantième perpétuel Patek Philippe Advanced Research réf. 5550P.

Le quantième perpétuel Patek Philippe Advanced Research réf. 5550P est équipé de l’Oscillomax®. Elle offre les fonctions heures et minutes au centre, jour et indication 24 heures à 9 heures, mois et années bissextiles à 3 heures, date par a
Le quantième perpétuel Patek Philippe Advanced Research réf. 5550P est équipé de l’Oscillomax®. Elle offre les fonctions heures et minutes au centre, jour et indication 24 heures à 9 heures, mois et années bissextiles à 3 heures, date par a
Comme un nœud papillon

La forme du GyromaxSi® fait penser à un nœud papillon. La structure en Silinvar® présente une serge discontinue aux extrémités de laquelle deux masses d’inertie en or 24 carats logées dans des caissons sont obtenues par croissance galvanique. La combinaison de l’or – très lourd – et du Silinvar® – très léger – permet de diminuer de deux tiers la masse près de l’axe du balancier, tout en lui assurant une grande inertie malgré des dimensions réduites. Deux paires de masselottes en or conçues pour un réglage fin, enchâssées dans le prolongement des caissons, complètent le dispositif. Outre une absence de lubrification et la diminution des forces de frottement, le GyromaxSi® présente comme avantage un aérodynamisme amélioré qui abaisse sa résistance à l’air. Un phénomène pas si négligeable puisqu’il est responsable de près de 60 % des pertes de performances du balancier.

Un mauvais positionnement des masses d’inertie générerait inévitablement un fort balourd sur le balancier. Une telle conception nécessite donc une précision de fabrication extrême, offerte par la technique de la gravure profonde DRIE (Deep Reactive Ion Etching). Précis au micron, les composants en silicium sont rigoureusement identiques, qu’il s’agisse de la forme ou du poids. Ils possèdent par ailleurs des surfaces parfaitement lisses et sont utilisables tels quels, sans équilibrage ni centrage ou polissage. Le silicium est ensuite transformé en Silinvar® par un procédé d’oxydation sous vide.

Une histoire de 10 ans

Les recherches sur le Silinvar® ont démarré en 2001. À l’époque, des discussions entre Ludwig Oechslin – aujourd’hui conservateur du Musée international d’Horlogerie de La Chaux-de-Fonds – et le CSEM conduisent à des essais de spiraux en silicium. Mais les débuts sont laborieux, ce matériau présentant de sérieux problèmes de compensation thermique. Le projet faillit alors être abandonné, avant que trois grandes maisons horlogères – Rolex, Patek Philippe et Swatch Group – s’y associent. Naît alors le Silinvar®, marque déposée par le CSEM. Il est parfaitement homogène (répartition régulière de la masse), très léger, très dur, amagnétique, résistant à la corrosion et aux chocs. Un vrai petit miracle pour les horlogers !

Mais le Silinvar® permet plus encore, et Patek Philippe va très vite le comprendre. Le procédé DRIE autorise en effet des découpes extrêmement audacieuses, ouvrant un nouveau champ d’investigations. La géométrie des composants prend alors une importance primordiale dans l’amélioration des rendements. En 2005, la marque genevoise crée l’événement en étant la première à présenter une roue d’ancre en Silinvar® ne nécessitant aucune lubrification. L’année suivante, elle lance le spiral Spiromax® dans le même matériau. Sa virole intégrée ainsi que sa courbe finale particulière – baptisée « courbe Patek Philippe » – contribuent à le faire osciller de manière parfaitement concentrique, améliorant par là son isochronisme et donc la précision de la montre. En 2008, elle dévoile le Pulsomax®, premier échappement entièrement en Silinvar®. Les palettes de l’ancre ne sont plus en rubis mais directement façonnées en Silinvar® selon une géométrie propre à chacune. La roue d’ancre a également évolué, comptant non plus 20 mais 16 dents.

Le Spiromax®, avec sa virole intégrée et sa courbe finale Patek Philippe, a été lancé en 2006 © Patek Philippe
Le Spiromax®, avec sa virole intégrée et sa courbe finale Patek Philippe, a été lancé en 2006 © Patek Philippe
Dans un quantième perpétuel

Depuis 2005, pour présenter et valider chacune de ces trois innovations, Patek Philippe a édité chaque fois un quantième annuel équipé du calibre automatique 324 S IRM QA LU. Ces montres spéciales « Patek Philippe Advanced Research » ont été proposées en éditions limitées de 100 à 300 pièces, toutes trois épuisées dès leur lancement. Avec l’Oscillomax®, la manufacture est allée encore plus loin en intégrant les composants en Silinvar® sur son mythique calibre automatique 240 Q, un quantième perpétuel. Baptisé « Patek Philippe Advanced Research réf. 5550P », il associe les dernières avancées technologiques à un visage très classique : boîtier en platine 950 au design Calatrava, cadran argenté avec décor satiné vertical, minuterie « chemin de fer » avec points des heures luminescents, aiguilles heures/minutes de style « feuille ».

Mais le plus impressionnant se trouve naturellement à l’intérieur. Outre le Spiromax® et le GyromaxSi®, le calibre 240 Q Si est également équipé d’un Pulsomax® passablement amélioré : les palettes de l’ancre sont désormais munies de « coins de repos », assurant un positionnement idéal avant chaque nouvelle phase d’impulsion. La roue d’ancre a elle aussi subi quelques changements : de 16 dents, elle passe à 15. De plus, les proéminences entre deux dents adoucissent les éventuels contacts accidentels entre la denture et les palettes.

 

Le Pulsomax® revu et corrigé, quant à lui, permet d’augmenter de 15 à 20 % la transmission d’énergie au balancier.

Dans une montre mécanique traditionnelle, le couple oscillateur-échappement absorbe plus de 65 % de l’énergie du mouvement. Le GyromaxSi®, à lui seul, en économise 21 %. Le Pulsomax® revu et corrigé, quant à lui, permet d’augmenter de 15 à 20 % la transmission d’énergie au balancier. Résultat : alors que le calibre 240 Q disposait d’une réserve de marche maximale de 48 heures, le calibre 240 Q Si l’a fait passer à 70. Une plus-value considérable qui, gageons-le, n’est qu’un début pour Patek Philippe.

Article paru dans le BIPH

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