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Bal des débutantes à Londres – Czapek & Cie
Histoire & Pièces d'exception

Bal des débutantes à Londres – Czapek & Cie

lundi, 14 décembre 2015
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Deux nouvelles marques ont choisi le Salon QP de Londres pour faire leur première apparition publique. Et toutes deux redonnent vie à une figure marquante de l’histoire horlogère : Ferdinand Berthoud, horloger mécanicien du roi de France au XVIIIe siècle, et Francizek Czapek, horloger polonais fondateur en 1839 à Genève de Patek, Czapek & Cie. À la découverte de Czapek & Cie.

D’aucuns dénoncent déjà un coup marketing, une aventure horlogère opportuniste. De fait, en lançant Czapek & Cie, Xavier de Roquemaurel, Harry Guhl et leur partenaire financier n’ont pas manqué d’évoquer le nom de Patek, illustre référence pour tout amateur de belle horlogerie, qui plus est aux consonances très proches. Czapek, Patek : deux noms pour une même horlogerie. De nos jours, une telle affirmation passe naturellement pour totalement incongrue. Aux mains de la famille Stern depuis 1932, Patek Philippe connaît en effet une destinée exceptionnelle en tant qu’entreprise indépendante. Si l’on se penche en revanche sur l’histoire horlogère, force est de constater que la réunion de ces deux patronymes fait référence à une occurrence bien réelle du XIXe siècle.

C’est dans les années 1830 à Genève qu’Antoine Norbert de Patek rencontre François Czapek.

C’est dans les années 1830 à Genève qu’Antoine Norbert de Patek rencontre François Czapek. Tous deux sont polonais, tous deux ont fui leur pays d’origine à la suite de l’échec de l’insurrection contre la domination russe et tous deux sont horlogers. De cette « fraternité » naîtra l’entreprise Patek, Czapek & Cie en 1839, entreprise florissante qui connaîtra une production de quelque 200 montres par an, dont certains modèles réalisés sur mesure à la demande des grandes cours européennes. Las, les deux associés en désaccord croissant décident en 1845 de poursuivre leurs destinées séparément. Antoine Norbert de Patek se lie alors avec l’ingénieur Jean Adrien Philippe, rencontré un an plus tôt à l’Exposition universelle de Paris et inventeur d’une montre de poche facilement remontable par la couronne. Quant à François Czapek, c’est avec Juliusz Grużewski, un proche de l’empereur Napoléon III, qu’il poursuit sa route sous la raison sociale Czapek & Cie. Une route couronnée elle aussi de succès comme le démontrent le développement de l’atelier genevois de la marque, installé successivement quai des Bergues et rue du Rhône, puis l’ouverture d’une boutique place Vendôme à Paris et d’une seconde à Varsovie. C’est également à François Czapek que l’on doit le tout premier traité d’horlogerie écrit en polonais.

En guise de référence, Czapek & Cie pouvait s’inspirer de la montre de poche Référence 3430 datant de 1850.
Une marque de niche

Cet héritage, aussi riche que méconnu, ne demandait qu’à refaire surface. C’est précisément ce à quoi se sont attachés les trois partenaires dès 2008. Xavier de Roquemaurel, ancien responsable marketing d’Ebel, Harry Guhl, expert en art, et leur associé ont commencé par déposer le nom de la marque, qui, semble-t-il, n’intéressait personne. Deuxième volet de l’aventure : la levée de fonds qui passe par une démarche originale, à savoir le financement participatif. À ce jour, un demi-million a été réuni, ce qui a permis la mise en chantier du premier calibre. Une tâche confiée à Jean-François Mojon de Chronode. Fonctionnant sur le principe d’une complète sous-traitance, Czapek & Cie s’est entouré d’artisans de choix : Lab Les Artisans Boîtier pour les boîtes, dont une version en acier faite d’un alliage exclusif, Donzé Cardans pour les cadrans en émail grand feu, HMS Waeber pour les aiguilles stylisées, Camille Fournet pour les bracelets ou encore, pour le design, NeoDesis, qui a notamment travaillé pour Greubel Forsey.

En guise de référence, Czapek & Cie pouvait s’inspirer de la montre de poche Référence 3430 datant de 1850. On retrouve donc sur le modèle contemporain les compteurs positionnés de façon inhabituelle à 4 h 30 et 7 h 30, le premier pour la petite seconde et le second pour un semainier couplé à une réserve de marche, forcément de 7 jours, obtenue grâce à deux barillets. Cette première collection Quai des Bergues, en référence au premier atelier genevois de la marque, se décline en une version en or rose et une seconde en acier ou titane, plus sport avec son cadran en carbone bobiné. Czapek & Cie, qui compte produire 250 pièces en 2016 et un millier à terme, veut travailler avec un détaillant par pays et avec un argument de vente imparable : un niveau de prix extrêmement concurrentiel. « Pour fonctionner, nous devons avoir une organisation mince et travailler avec les bons partenaires, expose Harry Guhl. À nous de trouver les meilleurs afin de proposer non pas une montre de plus mais bien un garde-temps original et excitant. Dans ce contexte, nous n’avons pas besoin de gros volumes de production. Nous voulons rester une marque de niche qui intéresse les collectionneurs. »

Sur la base d’un nom, d’une histoire et d’une mécanique éprouvée, Czapek & Cie est désormais lancé.

Sur la base d’un nom, d’une histoire et d’une mécanique éprouvée, Czapek & Cie est désormais lancé. La Maison promet d’ores et déjà de nouvelles collections pour les années à venir. Il lui faudra toutefois que les collectionneurs suivent. Le financement participatif est en effet un processus de longue haleine qui va demander de nouveaux tours de table pour assurer le futur immédiat d’une marque qui, pour l’heure, a le mérite d’exister.

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