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Baselworld à l’ère de l’économiquement correct
Baselworld

Baselworld à l’ère de l’économiquement correct

mardi, 21 avril 2009
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Le Salon International de la Haute Horlogerie avait déjà montré la voie. Baselworld s’inscrit dans une même tendance qui voit les nouveautés en repli et les grandes complications plus rares au profit d’une mise en valeur du savoir-faire mécanique de la branche.

Avec une fréquentation en baisse de 12% à 93’900 visiteurs et des commandes en recul de l’ordre de 20%, selon les premières indications de François Thiébaud, président du Comité suisse des exposants à Baselworld, par ailleurs à la tête de Tissot, le Salon mondial de l’horlogerie et de la bijouterie 2009 ferme ses portes sur un bilan « positif », selon ses organisateurs. « Face aux difficultés économiques, le secteur de l’horlogerie et de la bijouterie réagit de manière très constructive », explique Sylvie Ritter, directrice de Baselworld. Derrière ces déclarations, force est toutefois de constater que la profession a préféré mettre la pédale douce face à l’adversité. Question de se préparer « au manque de commandes, au manque de liquidité et, parfois, au manque de visibilité », selon les propos tenus en ouverture par Jacques Duchêne, président du Comité des exposants du Salon.

Les Maisons présentes à Baselworld ont ainsi généralement fait le choix délibéré de limiter leurs nouveautés, au profit d’une ou deux pièces exceptionnelles, le temps que la tempête se calme. Chopard, par exemple, présente une L.U.C Lunaire Grande Date comme pièce maîtresse pour mieux se concentrer sur l’année 2010, 150e anniversaire de la marque. Patek Philippe revisite ses collections existantes pour mieux mettre en avant son Poinçon maison, le Patek Philippe Seal, qui, d’ici deux ans, devait commencer à estampiller la production maison, gage de qualité des mouvements comme de l’habillage, du soin particulier apporté à leur finition et de la précision de marche. Rolex se situe dans une même logique pour privilégier le travail des cadrans, tout comme Tag Heuer qui met toutefois en avant sa Monaco Twenty Four Concept Chronographe au système antichoc novateur, tout en présentant la tant attendue Monaco V4 cette fois stabilisée.

Monaco Twenty Four Concept Chronograph © TAG Heuer
Monaco Twenty Four Concept Chronograph © TAG Heuer
Noir et chronographe

En un mot, la folie des grandeurs connue ces dernières années, gage de toutes les exagérations, a fait long feu. Place à davantage de sobriété au niveau du mouvement, comme de l’habillage. La couleur noire est ainsi largement dominante au sein des collections. Pour preuve, Corum qui, en fin d’année dernière, a mis les bouchées doubles pour adapter ses gammes à la nouvelle donne des marchés, sort une Admiral’s Cup Chronographe 50 LHS, une Black Challenge 44 et une Black Hull titane, toutes trois traitées PVD noir pour faire ressortir toute la puissance des cadrans. Même constat chez Jaquet Droz, notamment avec une Grande Seconde, un Quantième Perpétuel Céramique ou une Réserve de Marche Céramique qui entrent dans l’un des thèmes choisis par la marque pour cette année 2009 : le noir. Quant à Hublot, cela fait plusieurs années déjà que la Maison décline ses garde-temps en All Black, une teinte reprise cette saison par sa King Power notamment.

Même constat du côté des complications. Les montres d’exception n’ont certes pas disparu des stands, notamment chez Greubel Forsey (Invention Piece 3), Ulysse Nardin (Moostruck), De Grisogono (Meccanico dG) ou encore Christophe Claret (DualTow célébrant les 20 ans de la manufacture), mais ce sont les complications utiles qui reviennent sur le devant de la scène, le chronographe en premier lieu, que toutes les marques déclinent à l’envi, suivi des quantièmes, sublimés en Triple Calendrier Grande Date, soit le Chapitre 2 présenté par Les Maîtres du Temps. Cette quête des valeurs horlogères traditionnelles fait que nombre de Maisons revisitent leurs pièces emblématiques, à l’image de Zenith, qui fête les quarante ans de son mouvement El Primero sur plusieurs modèles, d’Omega, dont la Speedmaster est également à l’honneur quarante ans après avoir été portée sur la Lune, de Blancpain, qui continue son travail sur la Fifty Fathoms, ou encore de Patek Philippe avec son intemporelle Golden Ellipse.

Profondeur mécanique

Autre tendance de fond déjà constatée au SIHH, notamment chez Audemars Piguet, Cartier, Montblanc, Parmigiani et Roger Dubuis : une mise en exergue de la mécanique horlogère via un ajourage des cadrans ou un squelettage des mouvements. Le nouveau calibre maison Corum, intégré dans la Ti-Bridge entièrement en titane, est la parfaite expression de cette recherche de la pureté mécanique, tout comme la montre Double Tourbillon Technique, modèle tridimensionnel de Greubel Forsey. Maurice Lacroix offre également deux montres squelettes dans sa collection Masterpiece, tout comme Wyler Genève avec une pièce Tourbillon. Les collections Zenith disposent, quant à elles, quasiment toutes d’ouvertures sur le cadran permettant de plonger au cœur même des mouvements de la manufacture.

Ti-Bridge © Corum
Ti-Bridge © Corum

La profondeur de l’affichage reste également à l’honneur chez Concord (C2), Blancpain (« 8 jours » Calendrier Complet), Breguet (La Tradition Réserve de marche), De Grisogono (Instrumento Open Date) ou Perrelet (Turbine), pour bien marquer l’originalité que permettent les cadrans conçus à plusieurs niveaux. Face à cette technicité des pièces, où les calibres deviennent les véritables ambassadeurs du savoir-faire des marques, il n’est pas difficile de comprendre que si les Maisons horlogères ont fait preuve d’une certaine réserve cette année, elles n’en ont pas moins démontré que l’innovation et la créativité restent les meilleurs garants de leur avenir.

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