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Baselworld : le temps accessible
Baselworld

Baselworld : le temps accessible

mercredi, 29 avril 2015
Par Dominique Fléchon, Grégory Gardinetti, Christophe Roulet
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Dominique Fléchon

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Grégory Gardinetti
Expert et historien en horlogerie

“Il y a la même différence entre les savants et les ignorants qu’entre les vivants et les morts.”

Aristote

Entres expositions thématiques menées à Mexico, Moscou ou Tokyo, conférences autour du globe et articles thématiques, le temps prend toute sa mesure.

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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture

Dans un contexte géopolitique tendu, synonyme d’une clientèle plus rare et de stocks en croissance, les Maisons horlogères ont joué la carte de la prudence avec des pièces généralement classiques et fonctionnelles, donc plus abordables. Quant à l’événement tant attendu de la montre connectée, il s’apparente encore pour l’heure à un pétard mouillé.

Baselworld ne s’est assurément pas mué en un salon dédié aux dernières nouveautés électroniques en matière horlogère. Certes, avec l’effet d’annonce provoqué par l’Apple Watch peu avant l’ouverture de la manifestation, la dizaine de Maisons arrivées en terre rhénane avec leur propre interprétation de la montre connectée ne pouvait que susciter l’attention. D’autant que TAG Heuer promettait déjà la lune. Las, les aficionados ont dû déchanter. Si l’on sait maintenant que la marque horlogère appartenant à LVMH va travailler avec Intel et Google, les mêmes partenaires d’ailleurs que l’on retrouve aux côtés de Fossil, rien de plus n’a filtré. En d’autres termes, la révolution promise des smart watches n’est de loin pas encore en marche et le raz-de-marée qu’elles sont sensées provoquer largement hypothétique. Autant pour un objet qui reste, malgré tout, considéré comme faisant partie de  l’électronique de loisir.

Une offre « raisonnable »

Pour le reste, Baselworld n’a pas dérogé à la grande tradition qui reste d’abord et avant horlogère et mécanique. Un registre qui continue de faire merveille, même s’il est aujourd’hui davantage question de retenue que d’exubérance. Impossible en effet de faire l’impasse sur un contexte économique marqué par la hausse du franc, les incertitudes quant à l’avenir de l’euro, la baisse des cours du pétrole ou la récession au pays de Vladimir Poutine. Cet environnement, qui pèse sur les exportations horlogères et engendre des stocks, demandait une réponse adéquate de la part de Maisons. Elles n’ont pas manqué de l’exprimer clairement. Jamais, peut-être, jusqu’à ce dernier Salon, avait-on vu une offre aussi « raisonnable », autrement dit accessible aux bourses les moins garnies. Et ce, même pour des modèles équipés de nouveaux calibres maison, voire de complications horlogères.

Zenith Elite 6150

Jusqu’ici, tout nouveau mouvement développé et produit à l’interne débouchait généralement sur une envolée des prix. Après tout, ne peut se revendiquer manufacture qui veut. Plus rien de tels aujourd’hui. La réalisation de calibres en propre amène d’abord et avant tout un argument de vente plus qu’un avantage directement pécuniaire. Dans cet ordre d’idée, les horlogers ont voulu faire savoir que cette maîtrise technique leur donnait potentiellement un meilleur taux de pénétration du marché. A prix égal, le produit gagne en valeur. Une nouvelle équation à laquelle se sont attelées nombre de Maisons à commencer par Tudor qui présentait son tout premier mouvement et Rolex, particulièrement en veine avec ses calibres de nouvelle génération. Dans le même registre, on trouve également Zenith et son dernier né, le Elite 6150, le Heuer 01 développé par TAG Heuer ou encore le H1950 qui équipe la dernière collection Slim d’Hermès, sans oublier le Calibre 111 qui voit Oris passer la vitesse industrielle supérieure et Omega avec ses toutes dernières Globemaster. Autant de calibres de base, chacun avec leurs spécificités propres mais tous relevant d’une approche agressive du marché.

Squelettes et plates

Pour faire sa place au soleil, point n’est donc besoin d’en mettre plein la vue, bien au contraire. Comme on avait pu le constater lors du Salon International de la Haute Horlogerie de janvier dernier, ce sont les vertus classiques qui ont le vent en poupe et celles-ci se forgent dans une mise en scène sobre et fonctionnelle. La forme ronde de boîtiers soumis au régime minceur dans leur diamètre comme leur épaisseur est incontournable ; la lunette se fait de plus ne plus discrète quand elle ne disparaît pas du champ de vision ; les matériaux traditionnels, acier, titane, relèguent les alliages spéciaux au rang de curiosité ; les couleurs sombres donnent le ton.

 

La multiplication des montres extra-plates, symboles d’élégance pour rester dans le registre classique.

S’il fallait cependant souligner quelques tendances déjà amorcées en début d’année, on ne saurait passer sous silence la multiplication des montres extra-plates, symboles d’élégance pour rester dans le registre classique. La nouvelle collection Slim d’Hermès s’inscrit parfaitement dans cette mouvance, tout comme les pièces anniversaires de la collection Bulgari Roma, les L.U.C XPS de Chopard ou la Shakudo de Blancpain dans sa collection Villeret. Même engouement constaté avec les montres squelette qui prolifèrent notamment chez Hublot (Big Bang Chrono Perpetual Calendar), Perrelet (First Class Double Rotor Skeleton), Girard-Perregaux (Répétition Minutes Tourbillon sous Ponts d’Or ) et Chanel (J12 Tourbillon Volant Squelette).

Apothéose féminine

Quant à l’offre féminine, après le désert, l’apothéose. D’autant que les horlogers ont clairement identifié ce segment de marché comme le plus prometteur. Non seulement les métiers d’art font florès, sans cesse en quête de nouvelles idées, cette année du côté de la carapace des scarabées, des coquilles d’œufs de caille ou des pigments des ailes de papillon, mais la motorisation également. Plus question de recycler des calibres conçus pour les garde-temps masculins. Dans le domaine mécanique également, ce que femme veut… Breguet, Harry Winston ou Jaquet Droz l’ont très bien compris le message pour se profiler aux avant-postes du genre, notamment avec des montres qui se dotent désormais d’animations spécifiquement développées pour les femmes : serti vibrant chez Breguet (B Crazy Haute Joaillerie), affichage rétrograde chez Harry Winston (Avenue Dual Time Automatic) et Fabergé (Lady Compliquée Peacock), automate chez Jaquet Droz (Lady 8 Flower), rotor inversé chez Dior (Grand Bal Envol), cadran rotatif chez Blancpain (Women Jour Nuit)…

 

Christophe Claret Allegro

Reste le monde des complications. Or dans ce registre, force est de constater que les garde-temps les plus complexes, ne provoquent plus l’extase qu’ils suscitaient immanquablement ces dernières années. Dans ce domaine, la créativité reste pourtant intacte comme en atteste la UR-1001 Titan d’Urwerk, le robot de table Melchior de MB&F, l’Allegro de Christophe Claret ou la Ulysse Anchor Tourbillon à l’échappement novateur d’Ulysse Nardin. Peut-être cela tient-il au fait que les Maisons ne poussent pas en avant ce type de modèles en ces temps de morosité ? De la même manière que les montres simples et classiques  semblent  actuellement avoir la préférence des aficionados, ce sont tout naturellement les fonctions utiles qui les séduisent. Place donc aux chronographes de belle facture comme cette Tradition Chronographe Indépendant 7077 de Breguet au remontage par la mise à zéro du chrono tout à fait étonnant ou la Transocean Chronograph 1915 de Breitling doté d’un tout nouveau calibre manufacture monopoussoir à double roue à colonnes ; place également aux quantièmes simples comme la Day-Date de Rolex entièrement revisitée et aux calendriers annuels comme ce Chronographe à Quantième Annuel Réf 5905P de Patek Philippe ; place enfin indications horaires comme cette Senator Cosmopolite de Glashütte aux 37 fuseaux horaires ou l’Escale Répétition Minutes Worldtime de Louis Vuitton, montre qui sort du lot par l’originalité de ses heures universelles dans une montre à sonnerie. Les montres à sonnerie, précisément, semblent bel et bien s’arroger le titre, certes officieux, de reines des complications. Mais peut-être vaut-il mieux le dire sotto voce ?

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