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Bovet entre dans une nouvelle ère
Points de vue

Bovet entre dans une nouvelle ère

vendredi, 11 décembre 2009
Par Quentin Simonet
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Quentin Simonet

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5 min de lecture

La Maison, qui s’est fait un nom dans les complications horlogères et les métiers d’art, prépare pour 2013 un nouveau calibre maison, manufacturé dans la plus pure tradition horlogère.

Parfois, un seul instant suffit pour changer le cours d’une vie. Pour Pascal Raffy, c’était au mois de septembre 2000, un vendredi en fin d’après-midi, jour où il tombe amoureux d’un garde-temps qui lui est présenté. C’est avant tout le dessin du boîtier qui le séduit. Cette montre de poche au poignet, avec sa bélière et sa couronne à 12 heures finement galbée, représente cette « perle rare » qu’il cherchait depuis longtemps. Le coup de foudre est instantané : Pascal Raffy rachète la marque en difficulté avec comme objectif de redonner ses lettres de noblesse à une Maison fondée en 1822 par l’horloger neuchâtelois Edouard Bovet.

Pari tenu. « Si l’on considère que la philosophie, l’âme et les principes de la société ont été renforcés, tout comme la réussite commerciale atteinte et ce, sans remettre en cause les critères d’excellence, alors il s’agit bien d’un accomplissement significatif, explique Pascal Raffy. Néanmoins, nous considérons qu’un travail de longue haleine est encore à accomplir car l’essentiel n’est pas de briller mais de durer. » Rien d’étonnant si l’on songe qu’à l’origine, soit au début du XIXe siècle, Bovet exportait déjà ses garde-temps dans l’Empire du Milieu, à Canton. L’horloger s’y était même établi avec comme spécialité la montre chinoise, soit un type de montre gousset spécialement créé pour ce marché qui mariait maîtrise technique et Arts décoratifs.

Manufacture Dimier 1738 à Tramelan, Jura Bernois, Suisse © Bovet Fleurier SA
Manufacture Dimier 1738 à Tramelan, Jura Bernois, Suisse © Bovet Fleurier SA
Fringale d’acquisitions

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Pascal Raffy ne s’est pas facilité la tâche avec comme leitmotiv le respect des traditions et la pérennité d’un savoir-faire séculaire. Le tout lié à une intégration verticale devant aboutir à une production de garde-temps manufacturés en quantités discrétionnaires. En résumé, de la haute couture horlogère.

En termes d’expansion, un pas de géant a été franchi en 2006. Bovet rachète alors STT Holding, rebaptisé depuis Dimier 1738, qui réunissait trois sociétés manufacturières : STT (ex-Progress Watch, fabricant de mouvements), SPIR-IT (spiraux) et Aigat (étampage). Là encore, il n’aura fallu à Pascal Raffy que quelques heures pour prendre conscience de tout le potentiel de cet outil industriel permettant à Bovet de revendiquer son indépendance dans la production de mouvements.

Pour la Maison horlogère, 2006 est doublement à marquer d’une pierre blanche car la même année, elle acquiert également le château de Môtiers, ancienne propriété de la famille Bovet. Résidence des comtes de Neuchâtel datant du XIIIe siècle, il surplombe les villes de Fleurier et Môtiers (Val-de-Travers), abritant désormais le site d’assemblage des montres de la marque. En 2011, un musée y verra également le jour.

Mais la fringale de Pascal Raffy ne s’arrêtera pas là. Toujours en 2006, il s’empare d’une manufacture de cadrans et de sertissage à Genève pour finalement acquérir des parts dans la société Aubert Complications, sise au Lieu (VD). L’indépendance de Bovet est définitivement assurée. Aujourd’hui, Bovet produit 2’000 garde-temps par an dans une gamme de prix allant de 10’000 à plus d’un million de francs (6’600 à 660’000 euros) et vise les 3’000 à 4’000 pièces à l’horizon 2015. La Maison emploie actuellement 150 collaborateurs répartis sur ses sites de Genève, Môtiers, et Tramelan.

Un style reconnaissable entre tous

Au niveau des garde-temps, Pascal Raffy s’est approprié un style reconnaissable entre tous, sans rien renier du passé. Chaque pièce est gravée façon décor Fleurisanne, technique du XIXe siècle et spécialité de la Maison Bovet, ou doté d’un cadran en nacre décoré de peintures miniatures ou en émail selon les techniques du champlevé ou du cloisonné. Autre spécialité : cette caractéristique unique d’adapter un boîtier de montre de poche en montre-bracelet avec bélière à charnière, couronne à 12 heures et aiguilles serpentine.

 

Le point d’équilibre est atteint et toutes les entités sont bénéficiaires.
Pascal Raffy

Question rentabilité, « les premières années d’une telle aventure se sont surtout apparentées à du mécénat, note Pascal Raffy. Mais le point d’équilibre est atteint et toutes les entités sont bénéficiaires ». Les investissements vont d’ailleurs se poursuivre car « il ne faut en aucun cas ralentir les développements en cours », relève encore ce passionné d’horlogerie, collectionneur dans l’âme. Un nouveau calibre maison, manufacturé dans la plus pure tradition horlogère, est ainsi prévu pour l’exercice 2013. Ce nouveau développement d’un mouvement heure/minute et grande seconde, qui pourra intégrer des fonctions supplémentaires, viendra donc compléter l’offre actuelle de calibres à grandes complications produits chez Dimier.

Autre réalisation de taille : après plus de sept ans de recherche et de développement, la quête de perfection si chère au propriétaire a abouti à une innovation permettant de transformer la montre-bracelet Bovet en montre gousset ou en pendulette de table. Rendez-vous au 8e salon Bovet (Genève du 18 au 23 Janvier) pour découvrir cette nouvelle collection Amadeo et les nouveautés 2010 d’une Maison qui tend à la « plus belle expression du temps », selon les termes de Pascal Raffy.

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