Née en 1822, la marque Bovet est entrée dans l’histoire horlogère grâce à ses montres de poche particulièrement prisées en Chine. Relancée à la fin des années 1990, elle s’est distinguée grâce à son concept de montres-bracelets. De la poche au poignet : un design de montre de poche, avec couronne et bélière à 12 heures, interprété sur bracelet. Pour Pascal Raffy, ce fut le coup de foudre. Il rachète Bovet en 2001 et, depuis, entretient le pont singulièrement jeté entre passé et présent.
Au 19e siècle, la notoriété de Bovet reposait sur des montres décorées de pierres précieuses, gravures et peintures en émail d’une qualité et d’une richesse exceptionnelles. On doit à l’entreprise la transposition de cette ornementation de l’habillage aux mouvements tout comme l’invention des fonds transparents. Aujourd’hui, la Maison est naturellement de celles qui s’évertuent à perpétuer la tradition des Arts décoratifs en horlogerie en développant certaines spécialités, à commencer par la gravure fleurisanne. Comme autrefois à Fleurier – village d’origine de Bovet, dans le Val-de-Travers –, les artisans sculptent des décors en relief avant de les graver en surface. On les trouve sur les boîtiers, les cadrans, les platines, les ponts ou les masses oscillantes.
Des techniques ancestrales
Pour préserver l’art de la peinture miniature, Bovet a recours principalement à une technique développée en exclusivité pour elle. Les tableaux sont réalisés en laque émaillée sur fond de nacre blanche ou noire. Ils peuvent intégrer des éléments découpés dans des feuilles d’or ou d’argent. Le procédé est une alternative à la peinture miniature dite « émail de Genève », qui tend à disparaître, faute de spécialistes, certes, mais aussi de matière première, l’émail utilisé n’étant plus fabriqué. Il permet à Bovet de produire des séries limitées ou des pièces uniques en nombre relativement important et de donner pleine satisfaction à sa clientèle d’amateurs.
Révélé en 2010, le concept Amadeo® pousse à l’extrême l’originalité des montres Bovet. D’abord montres-bracelets faisant un clin d’œil aux montres de poche, elles deviennent montres-bracelets et montres de poche tout à la fois, mais aussi montres de bureau et montres-pendentifs. Une chose était d’y penser, encore fallait-il pouvoir le réaliser dans les normes d’excellence de la Haute Horlogerie, soit sept ans de réflexion et de développement pour y parvenir. D’emblée, toutes les montres de la collection Fleurier ont incorporé le système Amadeo® et ce, sans subir la moindre modification de taille ou d’esthétique.
Bovet et Pininfarina, un partenariat dans la durée
Deux poussoirs invisibles, intégrés aux cabochons de part et d’autre de l’attache-bélière, permettent de dégager la partie supérieure du bracelet. En actionnant un poussoir mystérieux placé au fond du boîtier, on libère la partie inférieure et, simultanément, une lunette qui va servir de support à la version montre de bureau. En refermant la lunette, il est possible de suspendre la montre à une chaîne pour un porté masculin au gousset ou féminin en sautoir. Plaisir supplémentaire, la création peut se porter au recto ou au verso sur le poignet. Libre à chacun d’afficher le décor du mouvement, voire l’heure inversée, qui caractérise certains modèles. Les manipulations sont simples et sécurisées.
Le concept Amadeo® n’a pas manqué de séduire Pininfarina, le bureau de design italien qui a choisi de fêter ses 80 ans avec Bovet pour partenaire. De la collaboration est née, en 2010, une montre « 4 en 1 » revisitée dans un style d’une étonnante modernité. Au-delà de l’anniversaire, le tourbillon Ottanta® est le premier modèle d’une collection qui s’inscrit dans la durée avec, en 2011, le chronographe Cambiano. Bovet et Pininfarina ont décidé de poursuivre ensemble le chemin tracé. À la clé, des montres transformables remarquables du point de vue tant du design que de la mécanique horlogère. Le statut de manufacture acquis par Bovet est pour beaucoup dans le choix de Pininfarina.