Avant d’habiter au Japon, je ne m’étais jamais questionné sur le temps en tant que concept culturel. Le temps était une évidence: il passait, inexorablement. Trop lent les jours de pluie, trop rapide les jours de bonheur, il passait. Nous menant de la Création du Monde jusqu’à l’Apocalypse, il passait. Que nous ayons besoin de le tuer pour échapper à l’ennui ou qu’il nous tue à petit feu, il passait. Comme nous le rappellent les devises des cadrans solaires : « Vulnerant omnes, ultima necat », elles blessent toutes, la dernière tue ! Il passait, et nous aussi.