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Ce que veulent les collectionneurs de montres (III)
Regards de connaisseurs

Ce que veulent les collectionneurs de montres (III)

jeudi, 13 décembre 2018
Par Victoria Townsend
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Victoria Townsend

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7 min de lecture

Cinq collectionneurs provenant des quatre coins du monde expliquent ce qui les décide à acheter (ou non). Mark Fleminger, un architecte de Toronto, nous livre ses impressions.

Sur les réseaux sociaux, l’heure est aux récriminations de la part d’internautes émanant de la « communauté horlogère ». Ils s’interrogent sur la provenance interne ou externe des mouvements et composants d’une montre, sur la transparence des marques et même sur l’utilité des stars, ces ambassadeurs qui font monter les prix des montres neuves. En effet, il semblerait que les connaisseurs expérimentés soient légèrement affectés par ces « petites anicroches », à même toutefois d’influencer leurs achats de montres de première et seconde mains basés sur des années d’expérience. De leur côté, les collectionneurs moins chevronnés auraient plutôt tendance à privilégier des pièces plus excentriques à trouver auprès des horlogers indépendants. Cinq collectionneurs du monde entier nous font part de leur parcours et expliquent les débuts de leur collection et comment elle a évolué. Ces portraits s’accompagnent pour chacun d’une photo de « la » montre, s’il ne devait en rester qu’une.

Canada – Mark Fleminger, architecte de Toronto

Mark Fleminger, un architecte de Toronto, portait la montre de son défunt père à l’école, une Nivada Skymaster. Et c’est à l’âge de 17 ans qu’il est devenu le gardien de la « magnifique » Omega Seamaster De Ville 1961 ayant appartenu à son grand-père. Une révélation pour cet amoureux des montres, collectionneur depuis une trentaine d’années. « C’est cette Omega qui a fait naître en moi un amour si profond pour la marque », explique-t-il. Actuellement, sa collection comprend « environ 60 montres, principalement des modèles Omega et IWC mais aussi des Nivada vintage, des Longines et des Tissot ». Ce qu’il cherche avant tout, c’est la beauté de la pièce, souvent munie de complications comme un quantième, « peut-être parce que ma première montre, un cadeau de mes parents, n’en avait pas », ou un chronographe, « que j’utilise très souvent pour cuisiner ou m’entraîner à la salle de gym. Je suis convaincu qu’une montre doit être portée, utilisée. Chaque jour, j’en porte une différente ».

Seamaster De Ville 1961 © Omega
Seamaster De Ville 1961 © Omega

Pour ce patron de l’équipe RedBar de Toronto, la nécessité d’un mouvement produit à l’interne « est une absurdité, un concept ridicule. Quelle marque, de nos jours, produit tout à l’interne ? questionne-t-il. Prenez Lemania, qui a créé le mouvement de l’Omega Speedmaster, celle-là même qui est allée sur la Lune. La société fait maintenant partie de Breguet et crée des mouvements pour la marque. Donc, techniquement, la Speedmaster ne possède pas un mouvement maison et cela ne lui porte aucun préjudice ! Ce concept insensé remonte au développement du marché asiatique il y a 10 ans. Soudainement, toutes les marques se devaient d’avoir un mouvement et un tourbillon créés à l’interne. Le résultat final, c’est que toutes ces nouvelles montres sont devenues beaucoup trop chères pour le commun des mortels. Et pour tous ceux qui ont pu se les permettre, les réparations de ces mouvements réalisés à l’interne coûtent le double ».

Durant 60 ans, Omega a été “la bonne montre des travailleurs”.

Pour Mark Fleminger, propriétaire de 20 montres Omega, il était important que chacune d’entre elles puisse être réparée localement, que les pièces soient disponibles. « Mais à présent, je suis quelque peu désillusionné. Durant 60 ans, Omega a été “la bonne montre des travailleurs”. Mais ces cinq dernières années, ils ont retiré du marché tous les composants datant d’avant 1960. Maintenant, toutes les montres doivent retourner à Bienne pour des réparations qui coûtent l’équivalent de la montre elle-même, voire plus. C’est un réel problème ! » Malgré tout, Omega reste l’une de ses deux marques préférées. « Je suis un acheteur dévoué à Omega et ses modèles historiques, poursuit-il. Je possède d’ailleurs cinq rares Constellation vintage. » Sa montre préférée ? Pour des raisons sentimentales, Mark Fleminger reste naturellement attaché à l’Omega de son grand-père.

Histoire et héritage

IWC est également une marque qui arrive en tête de liste chez Mark Fleminger. « J’ai toujours été attiré par IWC. Dès que j’en ai eu les moyens, je me suis acheté une Pilot Chronographe. Aujourd’hui, je possède neuf modèles IWC, y compris quelques éditions limitées comme la Vintage Collection Ingenieur Laureus Sport for Good Foundation, l’IWC Tribute to Mark XI et l’Aquatimer Cousteau, réalisée en hommage au Calypso, le navire océanographique du commandant… Mes Ingenieur et Portugieser sont équipées de mouvements manufacture produits en interne et, de ce fait, revêtent un caractère particulier. Il est vrai que, par rapport à l’histoire et l’héritage d’une marque, les mouvements maison représentent une réelle valeur ajoutée. Mais mes autres montres IWC sont dotées de mouvements Valjoux (ETA) ou Sellita, ce qui est avantageux pour moi, car je n’ai pas besoin de les renvoyer à Schaffhouse pour les réparations. J’adore par exemple mon IWC Tribute to Mark XI, qui possède un mouvement Sellita. »

Personnellement, j’ai été conquis par IWC.

Pour Mark Fleminger, histoire et héritage sont tout aussi importants que la « touche personnelle » d’une Maison. « L’histoire d’IWC est incroyable, amorcée par un Américain qui voulait produire des montres suisses pour les importer aux États-Unis. J’apprécie vraiment ce genre de passé pour une marque, tout autant que les fantastiques Pilot, Portugieser ou Aquatimer, sans oublier les remarquables Ingenieur qui ont défini la Haute Horlogerie dans les années 1950. Elles étaient solides, fiables, résistantes à l’eau et pouvaient supporter un haut niveau de magnétisme, une conjonction de facteurs très rare pour une montre. De plus, IWC prend grand soin des collectionneurs. La Maison propose par exemple un accueil personnalisé au SIHH, des cours d’horlogerie, voire des réunions dédiées aux amoureux de la marque. Personnellement, je suis conquis. De plus, les montres IWC maintiennent parfaitement leur valeur. Et quelle autre société peut vous accueillir au SIHH avec un maître horloger de la renommée de Kurt Klaus ? »

Fidèle à ses amours, Mark Fleminger n’a vendu que quatre de ses montres. Il adore les remonter. « Je n’aime pas remonter des machines. Mais remonter une montre est un vrai plaisir. Je remonte ma Speedmaster tous les mardis, en référence au Speedy Tuesday, bien connu des fans d’Omega, et je porte l’une de mes IWC Pilot tous les vendredis, un clin d’œil au Flieger Friday. »
Instagram : constellation_m

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