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Ces montres qui disent le temps autrement
SIHH

Ces montres qui disent le temps autrement

vendredi, 26 janvier 2018
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Marie de Pimodan-Bugnon
Journaliste indépendante

“Il faut absolument être moderne.”

Arthur Rimbaud

De la passion, beaucoup de curiosité et une bonne dose d’émerveillement ! La recette essentielle pour raconter les mille et une facettes de l’horlogerie…

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5 min de lecture

Quelle heure est-il à votre poignet ? Là n’est clairement plus la question ! Quand le temps s’affiche partout, la montre de luxe offre un espace idéal pour laisser s’exprimer une vision différente du temps. Au-delà de la mécanique d’exception, au SIHH, on aime aussi parler de poésie, de philosophie, voire de provocation.

Les montres de Haute Horlogerie prennent des libertés avec le temps. Elles le comptent toujours, bien sûr, avec toute la précision qui s’impose, mais on les surprend aussi souvent à le raconter plus qu’à le dire, à le mettre en scène, à le draper de poésie, voire de provocation. Tant et si bien, que la mesure du temps, première et ultime fonction d’une montre, s’efface parfois derrière des atours qui distraient le regard et exaltent le pouvoir de notre imaginaire. Le temps, ce précieux prétexte qui fait la raison d’être des horlogers, ne serait-il finalement qu’un objet aux formes diverses dont la plus grande politesse est de se laisser oublier ?

Le temps vs. l’amour, le choix d’Ulysse Nardin

Le temps de l’amour – ou plus précisément du libertinage – est peut-être celui qui a le plus surpris durant cette édition 2018 du SIHH. Connue pour ses montres érotiques destinées aux initiés amateurs de scènes affriolantes, voire carrément « hot », la manufacture Ulysse Nardin ne communiquait jusqu’alors pas sur cette émoustillante spécialité. Les temps changent. Avec l’arrivée de Patrick Pruniaux à la tête de la maison, le tabou est tombé, révélant frontalement une montre Classic « Voyeur » qui relègue les aiguilles des heures et des minutes au second plan. Yeux arrondis et sourires entendus en coin, les visiteurs du Salon International de la Haute Horlogerie ont pu découvrir avec délectation la scène impudique qui se déroule sur le cadran de cette répétition minutes déclinée en deux éditions limitées de 18 pièces en or rose et 18 pièces en platine – avec ou sans diamants sur la lunette. Dans le décor d’un salon Louis XIV délicatement gravé, les jaquemarts érotiques sculptés dans l’or rose ou blanc sont pris en flagrant délit de « hot horlogerie » à chaque pression sur un bouton dédié. Devant cette montre polissonne « qui fait littéralement l’amour au temps », telle qu’elle est décrite par Ulysse Nardin, nombreux sont ceux qui ont accepté de suspendre le cours des événements pour oublier le mouvement des aiguilles et s’offrir une rêverie luxurieuse.

Classic Voyeur © Ulysse Nardin
Classic Voyeur © Ulysse Nardin
Voyager dans le ciel plutôt que dans le temps

Chez Vacheron Constantin, que l’on connaît plus pour ses voyages dans l’univers des métiers d’art que dans celui des plaisirs interdits, le temps est une fois encore le prétexte servant à démontrer les extraordinaires talents du geste humain. Avec la nouvelle série Les Métiers d’Art Les Aérostiers, ce n’est bien évidemment pas l’indication du temps qui capte le regard mais le remarquable travail réalisé sur les cadrans des cinq versions éditées en séries limitées de cinq pièces. Fidèles reproductions en miniature des dessins historiques de cinq vols réalisés en France entre 1783 et 1785, les cadrans conjuguent plusieurs techniques telles que la gravure classique, le ramolayage et l’émail plique-à-jour avec une finesse et une précision inouïes. En coulisse, Vacheron Constantin a pris soin de placer un mouvement maison indiquant très discrètement les heures, les minutes, le jour de la semaine et la date sur des disques dont la couleur est assortie à celle du cadran. Précision et fiabilité sont ainsi assurées comme il se doit, mais devant tant de raffinement le temps s’efface une fois encore, laissant place à l’admiration et à la contemplation.

Métiers d'Art Les Aérostiers © Vacheron Constantin
Métiers d'Art Les Aérostiers © Vacheron Constantin
L’heure exacte, à quelques minutes près

À peine plus haut dans le ciel, du côté des astres et des étoiles, le rêve est aussi au programme chez Van Cleef & Arpels, qui invite à se projeter dans le temps et l’espace en se libérant des chaînes de la précision horaire. Dans la continuité des Complications poétiques qui ont émaillé son histoire horlogère, les planètes de l’imagination s’alignent parfaitement sur le cadran de la Lady Arpels Planétarium. Cible toute trouvée pour cette montre en or blanc qui ourle de diamants un cadran en aventurine animé par un soleil en or rose, une étoile filante en or rhodié, Mercure en nacre rose, Vénus en émail vert, la Terre en turquoise et la lune en diamant : les femmes romantiques qui se moquent ouvertement du décompte exact des minutes. Si chaque astre se déplace sur le cadran en fonction de son temps de rotation réel, l’indication des heures et des minutes que révèle la course d’une étoile filante reste floue, certes précise d’un point de vue mécanique mais parfaitement approximative dans son mode d’indication. Un parti pris qui laisse songeur quant à l’utilité réelle de la précision horaire. Car finalement, quel est le propos véritable d’une montre ? Compter le temps… ou conter des histoires ?

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