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Ces montres qui ont flirté avec les extrêmes
Histoire & Pièces d'exception

Ces montres qui ont flirté avec les extrêmes

jeudi, 21 février 2008
Par Louis Nardin
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Louis Nardin
Journaliste et consultant

“De l’audace, toujours de l’audace.”

Georges Jacques Danton

« Une montre de qualité concentre de la créativité, des compétences techniques et scientifiques rares, des gestes anciens. Elle touche au désir d’être unique, de se distinguer, d’afficher un savoir, une puissance, un goût. Une montre raconte plusieurs histoires à la fois, dont les détails et les secrets font la saveur. »

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6 min de lecture

Waltham, Rolex, « Shturmanskie », TAG Heuer, Breitling, Omega ou encore Bulova, toutes ces marques ont été les témoins d’exploits historiques. Elles ont accompagné des hommes sur l’Everest, à plus de 10’000 mètres de profondeurs ou encore dans des capsules spatiales et sur le sable lunaire. Eclairage sur ces légendaires aventurières.

Aucun avion ne décolle sans une montre à bord. Instruments indispensables à la navigation jusqu’à ce que l’électronique ne les chasse, les compteurs figuraient en bonne place sur les tableaux de commande. Lors de sa traversée de l’Atlantique en 1927, l’aviateur Charles Lindberg regarde les heures s’écouler sur une Waltham à huit jours. L’Américain sera l’auteur du premier vol en ligne droite d’Amérique en Europe, une épopée qui aura duré 33 heures et 30 minutes. Ce sera l’un des premiers exploits auquel l’horlogerie est directement associée.

Fort de son expérience, le héros collaborera ensuite avec Longines pour mettre au point une montre spécialement dédiée aux pilotes, la Longines Angle Horaire. Utilisée en même temps qu’un sextant, un almanach nautique et un récepteur radio captant le signal horaire, cette montre permettait de déterminer rapidement l’angle horaire de Greenwich, autrement dit la longitude.

Je ne pense pas qu’une montre ait déjà affronté des situations aussi extrêmes.
Stewart Blaker
Rolex maître des verticales

Après l’exploit à l’horizontal, place aux records à la verticale. Le 29 mai 1953, le néo-zélandais Edmund Hillary et le sherpa Tensing Norgay se hissent les premiers au sommet de l’Everest. Avant eux, quatorze expéditions avaient échoué dans leur tentative. Un seul point commun à tous ces alpinistes : chacun portait une Rolex Oyster Perpetual.

Vingt ans auparavant, en 1933, Stewart Blaker survolait déjà le toit du monde pour cartographier la zone. A son retour de mission, il écrit au directeur de Rolex pour l’informer que les montres embarquées ont donné parfaite satisfaction : « Je ne pense pas qu’une montre ait déjà affronté des situations aussi extrêmes en passant en quelques minutes de 84°C à -41°C », s’étonnait-il.

La montagne maîtrisée, le prochain défi se remportera dans la mer. Là encore, Rolex repoussera significativement les limites. En 1960, le Suisse Jacques Piccard entreprend d’aller explorer la fosse des Mariannes avec son propre bathyscaphe. Fixée sur la paroi extérieure, une montre étrange dotée d’une glace en forme de demi-sphère, l’Oyster « Deep sea special ». Cette architecture particulière aura permis au modèle de résister à une pression dépassant une tonne au cm2, soit le poids de l’eau à 10’916 mètres, la profondeur atteinte par l’explorateur.

La conquête du vide

La terre examinée sous toutes ses latitudes, les futures missions auront lieu dans l’espace. Le 12 avril 1961, le cosmonaute russe Yuri Alekseïevitch Gagarin traverse le ciel en orbite autour de la terre dans sa capsule Vostok 3KA-2. Il porte sur lui un pur produit du pays, une « Shturmanskie », ce qui signifie « montre de navigation », produite par « la première usine de montre de Moscou Kirov » – les usines étant numérotées.

De leur côté, les Américains laissent plus de libertés à leurs premiers explorateurs du vide. Ces derniers ont le choix d’embarquer ou non une montre en plus des instruments de bord. Le 22 février 1962, John Glenn Décolle de Cap Canaveral dans le cadre de la mission Friendship 7. Il emmène avec lui la première montre suisse à quitter durablement la surface de la terre, un compteur de sport Heuer référence 2915A d’une précision au 5è de seconde. Le 24 mai de la même année, c’est une Breitling Navitimer Cosmonaut qui prend le départ au poignet de Scott Carpenter lors de la mission Mercury-Atlas 7. La Speedmaster d’Omega, quant à elle, entre en jeu avec Walter Schirra qui décolle le 3 octobre à bord de Sigma 7. Pour son premier voyage spatial, la montre biennoise sert à doubler les instruments de bord.

Cependant, les horlogers américains s’accommodent mal de cette omniprésence helvétique. C’est pourquoi, au cours de la dernière mission Mercury, en 1963, Gordon Cooper embarque une Omega Speedmaster, à remontage mécanique, et une Bulova Accutron Astronaut électronique, pour comparer la précision des deux montres. La technique suisse l’emportera.

La Speedmaster est retenue pour la première mission lunaire.
Le sacre de la Speedmaster

Le caractère aléatoire des choix de montres disparaîtra bientôt. En 1961, le président américain John F. Kennedy annonçait sa volonté de faire marcher des astronautes sur la lune d’ici à la fin de la décennie. En conséquence, la NASA, l’agence spatiale américaine, reçoit les moyens de cette ambition. Parmi les équipements nécessaires se trouve un instrument de mesure du temps. Douze modèles de différentes marques sont alors achetés incognito dans un magasin de Houston. Ils subiront les pires tests : étanchéité, résistance aux chocs, aux vibrations, à des variations de température extrêmes. Parmi eux, une Speedmaster d’Omega. En 1965, l’agence annonce que ce chronographe s’est montré le plus performant et qu’il fera désormais partie de l’équipement standard de chaque membre d’équipage. Après une seconde sélection qu’elle remporte à nouveau, la Speedmaster est retenue pour la première mission lunaire. C’est elle qui comptabilisera les deux heures et quarante minutes attribuées aux astronautes pour fouler le sol du satellite.

Un accident lors d’une mission achèvera de créer le mythe autour de ce modèle. Le 14 avril 1970, le centre de contrôle de la NASA capte un message de détresse de la mission Apollo13. L’un des deux réservoirs d’oxygène du vaisseau vient d’exploser. A son bord, les trois astronautes disposent d’une infime quantité d’eau et juste assez d’énergie pour alimenter le récepteur radio. Pour ramener l’équipage sur terre, le commandant James Lowell utilisera son Omega Speedmaster pour chronométrer précisément la mise à feu et la durée de fonctionnement des réacteurs.

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