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Chanel J12 : tout change mais rien ne bouge
Baselworld

Chanel J12 : tout change mais rien ne bouge

vendredi, 22 mars 2019
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Juste avant de souffler ses 20 bougies, la J12 fait peau neuve. Cette montre considérée comme la première icône horlogère du XIXe siècle se « métamorphose » par touches subtiles, presque imperceptibles. Seul changement d’importance : le nouveau calibre 12.1, premier mouvement de base Chanel sorti des ateliers Kenissi.

Début janvier, Chanel faisait paraître un communiqué laconique annonçant une prise de participation dans la nouvelle manufacture suisse Kenissi et la présentation prochaine, à Baselworld 2019, d’une création précisément équipée d’un mouvement automatique sortant de ses ateliers. On le sait désormais, c’est de la J12 que parlait Chanel à demi-mot, une J12 totalement repensée à l’aube de son 20e anniversaire. Quant au mouvement, il s’agit du calibre 12.1 certifié par le Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres (COSC) doté d’une réserve de marche de 70 heures et d’une masse oscillante en tungstène dessinée par le Studio de Création Chanel, qui souhaitait un cercle parfait, l’une de ses signatures en matière de Haute Horlogerie.

Le calibre 12.1 de la nouvelle J12 de Chanel
Le calibre 12.1 de la nouvelle J12 de Chanel
Alliances stratégiques

Autant dire qu’il s’agit là à nouveau d’une étape extrêmement importante pour Chanel. Jusqu’ici, la Maison parisienne s’est en effet illustrée par ses capacités à désormais concevoir et produire ses propres calibres de haute facture au sein de la manufacture G&F Châtelain, acquise en 1993. Une manufacture qui peut notamment compter sur des composants high-tech fournis par Romain Gauthier, où Chanel a également pris une participation en 2012.
À la suite de cette lente et patiente montée en gamme, Chanel a ainsi pu faire une démonstration magistrale de son savoir-faire qui s’est traduit à ce jour par les calibres 1, 2 et 3 de Haute Horlogerie, le dernier en date – le calibre 3 Squelette monté dans une Boy.Friend à lunette sertie – s’arrogeant au passage le Grande Prix d’Horlogerie de Genève, catégorie « Montre Dame ». Restait à considérer la production d’un « tracteur » maison, soit un calibre de base clairement devenu un enjeu stratégique dans la profession.

Dans ce domaine toutefois, de la coupe aux lèvres, le chemin peut être long et fastidieux. Or il est apparu clairement ces dernières années que l’Horlogerie Chanel est une ardente partisane des alliances, comme on a d’ailleurs pu s’en rendre compte via les liens tissés en son temps avec Audemars Piguet Renaud Papi pour d’insolites développements réalisés sur la J12 ou encore via l’entrée de la Maison dans le capital de F.P.Journe. Avec Kenissi, Chanel a certainement trouvé un partenaire de choix. Pratiquement inconnue il y a encore un an, la manufacture qui a d’abord fait ses preuves dans les glaces saphir est devenue l’outil industriel de Tudor, la deuxième marque de Rolex qui produit ses propres calibres depuis 2015. Le développement de Kenissi est d’ailleurs tel que la manufacture sise à Genève est en train de construire un nouveau site de production au Locle, où l’entreprise devrait déménager en 2021. En sachant que Tudor et Breitling se fournissent mutuellement leurs calibres maison – le Chronograph B01 de Breitling, qui devient chez Tudor le MT5813, et le mouvement trois aiguilles/date MT5612 de Tudor, qui devient le B20 chez Breitling –, on commence à parler de volumes de production conséquents. Exactement ce qu’il fallait à Chanel pour sa J12, désormais équipée du calibre 12.1 conçu et développé exclusivement pour Chanel chez Kenissi.

Une impression de légèreté

Autant pour la motorisation, car au niveau du design le modèle phare de Chanel a également été sujet à réflexion. Une tâche confiée à Arnaud Chastaingt, directeur du Studio de Création de l’Horlogerie Chanel depuis 2013. Autant le dire tout de suite, cette « cure de jouvence » de la J12 a été pensée de telle manière que « l’identité qui a fait son mythe et son succès » reste intacte. Arnaud Chastaingt a donc procédé par petites touches subtiles pour donner une nouvelle allure au modèle sans en modifier la substantifique moelle. « Pour augmenter l’ouverture du cadran, la lunette a ainsi été affinée, le nombre de ses gouges augmenté (passant de 30 à 40), la typographie de ses chiffres et index redessinée, précise Chanel. Dans le même esprit, la largeur de la couronne a été réduite d’un tiers et son cabochon de céramique la coiffant légèrement aplani. Au centre du cadran, des indicateurs au niveau des heures ont été ajoutés au chemin de fer intérieur, qui a, lui aussi, été redessiné. »

La typographie des chiffres, désormais en céramique appliqués sur le cadran, a également été repensée, les aiguilles revues et corrigées et l’épaisseur de la boîte légèrement augmentée. Enfin, l’ancienne boîte bi-matière cède la place à un boîtier monobloc en céramique avec fond saphir. Conclusion de Chanel : « L’ensemble de ces évolutions présente une vraie cohérence graphique. Il se dégage de ces habiles modifications une impression de légèreté, impalpable mais réelle, tout à la fois visible et invisible. Parce que la J12 ne peut être qu’elle-même, elle devait évoluer. Sans changer ! »

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