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Chanel tient le rythme avec son 3e mouvement manufacture en...
Baselworld

Chanel tient le rythme avec son 3e mouvement manufacture en trois ans

jeudi, 22 mars 2018
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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6 min de lecture

En 2016, la Maison parisienne avait déjà frappé un grand coup avec la Monsieur dotée de son premier calibre maison. L’an dernier, elle récidivait avec la Première Squelette Camélia Calibre 2, prélude au Calibre 3 présenté cette année dans la Boy.Friend.

Chez Chanel, tout lancement d’une nouvelle montre s’apparente à une renaissance. Comme si la Maison y jouait son va-tout pour les décennies à venir. Avec le succès que l’on sait. Il suffit de nommer la J12 apparue en 2000 pour s’en rendre compte car déjà considérée comme la première pièce horlogère du XXIe siècle à mériter le statut d’icône. La Maison sent-elle le besoin de s’affirmer dans les métiers d’art qu’elle dévoile sa collection Mademoiselle Privé en 2012. Encore un coup de maître avec des cadrans qui font déjà partie des plus belles réalisations dans ce domaine. La suite est à l’avenant, notamment avec l’une des dernières collections Chanel, à savoir la Boy.Friend apparue en 2015.

Mademoiselle Privé Camélia Squelette © Chanel
Mademoiselle Privé Camélia Squelette © Chanel

Avec son boîtier qui n’est pas sans rappeler la forme de la Première – montre de 1987 marquant les débuts de Chanel dans l’horlogerie –, avec son cadran dénué de toute indication et donc de fonctionnalité, avec son caractère affirmé, notamment en taille XL de 37 x 28 mm dotée d’un mouvement mécanique, la Boy.Friend s’est aussitôt imposée comme un compagnon idéal, jouant parfaitement sur des codes masculins pour mieux les adoucir. Avec un tel pari gagnant dans son jeu, Chanel a décidé de pousser la mise. Raison pour laquelle la Maison propose cette année une Boy.Friend Squelette équipée du Calibre 3, soit son 3e mouvement manufacture.

Par le passé, Chanel avait déjà fait preuve d’une attention toute particulière aux calibres mécaniques et à son univers des complications.
Une sensibilité mécanique

Chanel avait déjà fait preuve par le passé d’une attention toute particulière aux calibres mécaniques et au monde des complications qui l’accompagne inexorablement. La Maison a ainsi travaillé en étroite collaboration avec Audemars Piguet Renaud et Papi pour certains modèles remarquables comme sa J12 Rétrograde Mystérieuse ou la Première Tourbillon Volant Camélia. Mais visiblement cela ne comblait qu’une partie de ses envies mécaniques. En 2011, la Maison se met en effet dans l’idée de développer ses propres mouvements. C’est que Chanel a les moyens de ses ambitions avec G&F Châtelain tombé dans son escarcelle en 1993. Ce sous-traitant, connu notamment pour sa maîtrise des composants en céramique, une des particularités essentielles de la J12, ne demandait qu’à monter en puissance dans le développement de mouvements mécaniques. Dans la foulée, Chanel, qui entend toujours s’entourer des meilleurs, noue de premiers contacts avec Romain Gauthier. En dehors de sa marque éponyme, l’horloger constructeur est en effet connu dans le milieu pour la qualité irréprochable des pièces sortant de son atelier, notamment les trains de rouage. Le partenariat débouchera sur une prise de participation de Chanel dans Romain Gauthier dévoilée en 2016.

Comme Chanel aime particulièrement déjouer les pronostics, son premier mouvement était destiné à une montre homme, la bien nommée Monsieur.

C’est précisément cette année-là que la Maison parisienne dévoile son premier mouvement manufacture, le Calibre 1. Et comme elle aime particulièrement déjouer les pronostics, ce mouvement à heures sautantes instantanées, minutes rétrogrades et petite seconde vient se loger dans une montre homme, la bien nommée Monsieur. Un an plus tard, pour commémorer les 30 ans de la Première, Chanel arrivait avec son Calibre 2, deuxième mouvement maison décliné en version Squelette Camélia. Après de telles réalisations, on aurait pu croire une pause bienvenue, d’autant que chez Chanel la volonté jusqu’ici exprimée n’est pas de présenter un nouveau « moteur » chaque année. Pour l’instant, il n’en est rien. À Baselworld, la Maison dévoile ainsi son Calibre 3, qui équipe la Boy.Friend selon une philosophie qui ne se dément pas.

La technologie au service de la beauté

« Pour Chanel comme pour moi, le plus important, c’est que la technologie soit au service de la beauté, explique Frédéric Grangié, CEO de Chanel Horlogerie et Joaillerie. La Haute Horlogerie chez Chanel, tout comme l’ensemble de nos créations, répond tout d’abord à une vision esthétique qui s’exprime ensuite via tout un ensemble de techniques. Ce credo offre une liberté absolue de création dans un souci constant de qualité. Dans cet esprit, les calibres horlogers et les montres dont elles sont équipées prennent corps à travers une étroite collaboration entre le Studio de création Chanel à Paris et notre manufacture G&F Châtelain à La Chaux-de-Fonds. Il s’agit d’un travail de groupe entre artisans reconnus pour leurs compétences. » Il en résulte pour cette Boy.Friend Squelette un mouvement comme suspendu dans sa boîte octogonale en or beige, constitué d’une série de cercles entrelacés alignés verticalement avec ponts à l’arrière pour mieux exposer le « cœur battant » de la montre.

Boy∙Friend © Chanel
Boy∙Friend © Chanel

Pour compléter cette réalisation, Chanel est venu à Baselworld avec une nouvelle déclinaison de la Monsieur avec cadran en émail Grand Feu noir et lion Chanel sculpté en or. La Maison présente également une évolution de son Calibre 2, décliné avec une platine ronde qui vient équiper un modèle Mademoiselle privé aux indications horaires excentrées pour dégager de l’espace destiné aux métiers d’art. Quant à la Code Coco, montre-bijou présentée en automne dernier, elle fait son entrée remarquée sous les feux de la rampe de Baselworld, accompagnée d’une J12 au cadran laqué. L’horlogerie Chanel, c’est déjà tout un univers.

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