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Chez Concord, les temps sont fous !
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Chez Concord, les temps sont fous !

mardi, 14 juillet 2009
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Carol Besler
Journaliste

“Les montres sont un art fonctionnel.”

Carol Besler assure une couverture mondiale de l’horlogerie et la joaillerie.

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6 min de lecture

Le président de Concord, Vincent Perriard, quitte l’entreprise en septembre pour prendre la direction de Technomarine. En quatre ans, il aura su instaurer au sein de la marque des changements et une nouvelle orientation qui restera d’actualité après son départ.

Lorsque Vincent Perriard intègre Concord en 2006, il a pour mission de repenser la marque selon cinq critères destinés à présenter des modèles racés, originaux, audacieux, modernes et emplis de savoir-faire. Ces mots d’ordre n’étaient toutefois pas réellement nouveaux et Vincent Perriard le rappelle lui-même : « Quand Concord a lancé la Delirium dans les années 1970, cette montres était déjà audacieuse, originale et totalement nouvelle. Elle était également moderne en témoignant d’un immense savoir-faire puisque son mouvement de 0,98 mm d’épaisseur était le plus fin jamais conçu. A l’époque, il s’agissait déjà d’une démarche très radicale. » Les nouveaux modèles devaient donc reprendre ces caractéristiques de la marque tout en se distinguant des montres précédentes. C’est ainsi qu’est née la gamme C1, qui signifie à la fois Concord 1 et Concept 1.

Du point de vue des dimensions, les C1 sont tout le contraire des Delirium. En effet, le boîtier de 44 mm de diamètre et 16,7 mm d’épaisseur contraste de manière évidente avec les dimensions de l’ancien modèle. Le boitier en acier et caoutchouc comprend à lui seul 55 pièces différentes. Étanches jusqu’à 200 mètres, ces chronographes comportent un mouvement certifié COSC. Mais si les C1 font aujourd’hui parler d’elles, c’est surtout parce que depuis leur lancement en 2007, elles ont remplacé absolument tous les produits Concord, y compris la gamme Delirium. Après quatre ans, les C1 restent l’unique collection de la marque, avec un prix moyen allant de 8’000 à 12’000 dollars, contre 3’500 précédemment. La gamme C1 compte désormais, outre les pièces serties, des modèles Rétrograde (date), Birétrograde (date et jour), une Grande Date, un World Timer, soit des pièces équipées d’un bracelet en caoutchouc vulcanisé et d’un boitier acier traité DLC (diamond-like carbone). En 2008, un nouveau modèle a vu le jour : la C1 Gravity, premier tourbillon de la marque, rejoint cette année par la Quantum Gravity. À noter que ces deux modèles coûtent respectivement 250’000 et 450’000 dollars, ce qui représente une hausse vertigineuse pour Concord.

C1 Quantum Gravity © Concord
C1 Quantum Gravity © Concord
Une collaboration réussie avec BNB Concept

Pour la C1 Gravity, la marque a voulu créer « un modèle totalement inédit », selon les propres termes de Vincent Perriard : Concord a pour cela fait appel au spécialiste des tourbillons, BNB Concept. Avec sa vision non conformiste de l’horlogerie, Mathias Buttet de BNB était tout désigné pour cette mission. Dans sa carrière de maître horloger, Mathias Buttet a mis son talent au service de Lemania, Daniel Roth, Vacheron Constantin et Franck Muller, notamment. En indépendant, il a également conçu de nouveaux calibres pour plusieurs marques prestigieuses dont Hublot (chronographe à tourbillon BNB1450), HD3-Jorg Hysek (tourbillon à deux axes BNB5000), Romain Jerome (double tourbillon BNB2222) et Jacob & Co (modèle automatique doté d’une réserve de marche de 31 jours BNB9031-T). Mathias Buttet a créé BNB en 2004 avec deux associés (il est aujourd’hui actionnaire majoritaire), afin de mettre au point des mouvements conceptuels et personnalisés. Son entreprise élabore notamment des tourbillons s’appuyant sur le calibre de base BNB 1000, dont De Witt utilise une variante.

Le tourbillon de la C1 Gravity se distingue par deux éléments. Tout d’abord, le mécanisme d’échappement, placé à la verticale, est intégré dans une cage logée dans un prolongement du boitier à 4 heures. Cette montre est également dotée d’un chronographe flyback, dont le poussoir se trouve sur le côté du boîtier, à 7 h 30, tandis que la couronne se situe à 2 heures. Les secondes défilent à l’extrémité de la cage de ce tourbillon une minute. Enfin, le mécanisme doit sa spécificité et sa prouesse technique au pignon perpendiculaire orthogonale extrêmement fin (0,5 mm) qui relie la cage au train d’engrenage. Il a fallu faire preuve d’une immense minutie lors de la mise en place de cette pièce, le moindre décalage entre la cage et le boîtier risquant d’altérer la précision du mécanisme. Par ailleurs, les rouages supplémentaires nécessaires à cette distribution de l’énergie ajoutent une fonction additionnelle au mouvement.

C1 Tourbillon Gravity © Concord
C1 Tourbillon Gravity © Concord
Prochaine étape : la C2

S’il a été difficile de trouver un support adéquat pour l’axe central très long de la C1 Gravity, une nouvelle solution au problème a émergé de manière spectaculaire avec la Quantum Gravity : l’axe est maintenu entre le train d’engrenage et la cage du tourbillon par une sorte de pont constitué de câbles en fibre de carbone. La montre elle-même rappelle à la fois le pont de Brooklyn et le vaisseau de Star Trek. Dans le modèle Quantum Gravity, trois éléments dépassent du boîtier : d’un côté l’indicateur des petites secondes ainsi que la couronne de remontoir, et de l’autre la cage du tourbillon. Cerise sur le gâteau : un cylindre rempli de gel vert phosphorescent (une sorte de Superluminova) indique le niveau de réserve de marche via un mouvement vertical entre le verre et cadran. Pour l’instant, ce mécanisme ne fait l’objet d’aucun brevet malgré son caractère unique. En effet, comme l’explique Mathias Buttet, « déposer un brevet reviendrait à révéler les ingrédients magiques de ce calibre. » On ne manquera cependant pas de remarquer que les dix exemplaires de la Quantum Gravity à 450’000 dollars commercialisés depuis avril, ont tous été vendus.

Le départ de Vincent Perriard ne devrait pas freiner les mutations en cours chez Concord. « Il s’agit d’une marque et non dune personne », rappelle Efraim Grinberg, PDG du groupe Movado, propriétaire de Concord. « La gamme C1 était en projet avant l’arrivée de Vincent au sein de notre entreprise et nous comptons bien poursuivre cette démarche avant-gardiste. » Prochaine étape : la C2. On raconte que ce modèle rendra hommage à l’ancienne collection des Delirium mais Efraim Grinberg se refuse à confirmer ces rumeurs. Il insiste toutefois : « La gamme C1 a encore beaucoup à offrir et nous allons continuer de la développer. » Il laisse également entendre qu’un nouveau modèle devrait être présenté l’année prochaine au salon de Bâle.

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