Si Chopard est solidement implanté à Genève depuis 1937, la Maison, qui fête cette année ses 150 ans d’existence, n’en a pas moins fait de Fleurier, bourgade du Val-de-Travers proche de Neuchâtel, son fief privilégié. Lorsque Karl-Friedrich Scheufele, coprésident de Chopard, a décidé de relancer les activités industrielles de l’entreprise, c’est sur Fleurier qu’il a jeté son dévolu pour y implanter la manufacture qui équipe aujourd’hui de calibres maison L.U.C. le haut de gamme mécanique de la marque. Cette décision est ainsi venue contribuer à la renaissance de l’horlogerie dans la région, déjà forte de la présence des ateliers Parmigiani et de Bovet. Ensemble, ces trois Maisons fondaient d’ailleurs officiellement en 2004 le label Qualité Fleurier, qui s’est donné pour ambition de répondre à une triple nécessité : unir dans une même certification un ensemble d’exigences exclusives orientées sur le client final l’assurant qu’il achète une montre de précision en toute circonstance, d’une solidité et d’une durabilité éprouvées et enfin d’une qualité de finition esthétique exclusive.
Mais Chopard n’allait pas en rester là. De la même manière que Parmigiani créait, toujours à Fleurier, Vaucher Manufacture en 2002, six ans plus tard, Chopard jetait les fondements de Fleurier Ébauches. Cette nouvelle entreprise située à un jet de pierre de sa manufacture, qui abrite désormais le musée Chopard, produit, comme son nom l’indique, les ébauches de mouvements horlogers permettant au Groupe de renforcer sa verticalisation et d’augmenter sa production de mouvements et de composants.
Une maison patricienne de 1773
Plus récemment encore, en septembre dernier, Chopard renforçait sa présence à Fleurier avec l’inauguration du Chopard Forum. Cette bâtisse du XVIIIe siècle, acquise en 2004, avait déjà été rénovée au niveau des espaces ruraux avec pour vocation d’accueillir rencontres et événements culturels. Aujourd’hui, c’est le corps d’habitation qui est présenté sous ses nouveaux atours, comprenant entre autres sept chambres d’accueil décorées de pièces d’ameublement de la collection privée de Karl-Friedrich Scheufele et de son épouse. « Nous recevons de plus en plus de demandes de journalistes du monde entier, notamment asiatiques, qui souhaitent visiter notre manufacture de Fleurier, précisait Karl-Friedrich Scheufele. Pour eux, le Val-de-Travers correspond tout à fait à l’image de carte postale qu’ils se font de la Suisse. Venir ici, c’est le paradis, même pour nous. Nous devons jouer sur cette carte de la culture horlogère et sur cet accueil plus personnalisé. » En d’autres termes, à Fleurier, les dirigeants de Chopard, leurs amis et admirateurs, tout comme les apprentis venant du monde entier pour se familiariser aux calibres maison, sont un peu comme à la maison !