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Comment les horlogers se préparent au Brexit
Economie

Comment les horlogers se préparent au Brexit

lundi, 9 décembre 2019
Par Fanny Nicolet
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Fanny Nicolet

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4 min de lecture

Depuis quelques mois, le marché anglais réagit favorablement aux conséquences du Brexit. Du côté des marques horlogères, tous les scénarios ont été envisagés, y compris un no-deal. En attendant la énième péripétie, le marché profite d’une livre sterling avantageuse.

Ne pas s’emballer. Certes ! Mais depuis des mois, les exportations horlogères vers le Royaume-Uni sont en forte hausse, soit une progression de 16 % pour un total de CHF 1,2 milliard enregistrée sur les 10 premiers mois de l’année, selon les statistiques de la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH). « Depuis quelque temps déjà, les marques ont pris leurs précautions quelle que soit l’option choisie entre un Brexit dur ou non », expose Daniel Pasche, président de la FH.

Patek Philippe, Londres
Patek Philippe, Londres

Il n’est toutefois pas difficile de comprendre qu’il s’agit là d’un effet passager. Pour mémoire, les relations commerciales entre la Suisse et le Royaume-Uni sont désormais couvertes par un nouvel accord signé en février dernier qui assure « le maintien des droits et obligations économiques et commerciaux découlant des accords entre la Suisse et l’Union européenne (UE), explique-t-on à Berne. Son objectif est de poser les bases qui permettront de poursuivre les bonnes relations économiques et commerciales entre les deux partenaires une fois que le Royaume-Uni aura quitté l’UE ». Reste encore la question des contrôles douaniers qui risquent d’entraîner des goulets d’étranglement aux postes-frontières. Mais pour l’instant, c’est encore et toujours le chaos britannique qui occupe l’actualité, la prochaine échéance étant les élections anticipées du 12 décembre.

Si de tels effets de change profitent aux étrangers de passage, tel n’est pas le cas pour la clientèle indigène.

En attendant, les acteurs horlogers ont pris leurs précautions, si bien que les détaillants sur le sol britannique ne manquent clairement pas de stock. Un constat qui explique en grande partie la hausse des exportations vers pays. À quoi s’ajoutent les accès de faiblesse de la livre sterling, qui a perdu de sa valeur contre les principales monnaies comme le dollar, l’euro et le franc.

Londres, centre névralgique

Les montres suisses, surtout les modèles de Haute Horlogerie, gardent donc la cote du côté de New Bond Street et dans les beaux quartiers de la capitale. « Londres reste un centre névralgique pour les grosses fortunes et les visiteurs aisés y sont très nombreux, observe Olivier Müller, consultant chez LuxeConsult. Pour le moment, le différentiel est intéressant, surtout pour des pièces dépassant la dizaine de milliers de francs. » Mais si de tels effets de change profitent aux étrangers de passage, tel n’est pas le cas pour la clientèle indigène, pour l’instant peu convaincue de lendemains qui chantent.

Audemars Piguet House, Londres
Audemars Piguet House, Londres

En résumé, si les chiffres des exportations sont des plus reluisants, il n’est guère possible d’en mesurer l’impact sur les ventes au client final vu le mutisme des marques sur cette question. La direction de Bucherer, par exemple, qui a racheté en 2017 The Watch Gallery et ses six boutiques, reste des plus laconiques : « Pour nous, Londres est un lieu et un marché importants. Nous y apprécions les vibrations, les tendances, la population. Pour ces raisons, Bucherer a décidé d’investir sur ce marché, en accord avec notre stratégie d’entreprise. »

Audemars Piguet House, Londres
Audemars Piguet House, Londres

Les spécialistes du marché britannique estiment pour leur part que les marques qui y réalisent les meilleures performances sont, notamment, Omega, Patek Philippe, Rolex, TAG Heuer, tout comme Audemars Piguet. Cette dernière aurait progressé à pas de géant grâce à sa relative rareté et à une offre de qualité. Chez Harrods, par exemple, les éditions limitées de la Maison du Brassus se vendent particulièrement bien. Richard Mille, Hublot et Roger Dubuis figurent également au nombre des marques les plus recherchées. « Il est probable que le marché anglais, et surtout londonien, reflète les tendances que l’on relève à l’échelle mondiale, tout en les exacerbant », synthétise Olivier Müller. Ainsi, les poids lourds profitent du climat incertain pour consolider leur position de leaders, au détriment des marques qui n’ont pas la même puissance de frappe en termes de marketing et de distribution.

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