De Ronaldo à Guetta
Les heureux propriétaires de la TAG Heuer Connected vont déjà pouvoir changer de cadran grâce aux ambassadeurs de la marque et à son CEO, Jean-Claude Biver. Ils se sont munis de leurs crayons et de leur créativité afin de proposer des designs de cadran, ou Watch Face, inspirés directement de l’univers propre à chacun. De Cristiano Ronaldo à David Guetta, 11 nouveaux designs sont disponibles sur l’application exclusive TAG Heuer Connected.
Pour rappel, la montre créée par TAG Heuer en partenariat avec Intel et Google fonctionne sous Android. Il faut savoir que la marque ne peut pas revendiquer le label « Swiss made » pour ce modèle puisque 98 % des composants ne sont pas fabriqués en Suisse. L’écran permet de naviguer dans toutes les fonctionnalités traditionnelles qu’offre ce genre de produit : courriels, SMS, réseaux sociaux, applications, etc. Le boîtier de plus de 46 mm facilite la navigation et rend la lecture aisée, notamment des articles du HH Journal ! Comme Jean-Claude Biver le dit et le répète, un garde-temps, c’est une parcelle d’éternité au poignet. Bien conscient qu’une montre connectée a une durée de vie limitée, il propose donc aux acheteurs d’une TAG Heuer Connected de l’échanger après deux ans contre une Carrera mécanique, moyennant le paiement d’un montant de l’ordre de EUR 1 300.-.
Montre mécanique high-tech
Au lieu de l’option « mini-ordinateur avec écran », Frédérique Constant a choisi de combiner plusieurs fonctionnalités dans une montre mécanique comme un podomètre ou un dispositif de mesure des cycles du sommeil. Ce système, comparable à celui des bracelets connectés, a la particularité d’être intégré dans une montre mécanique « made in Switzerland ». En communication avec la montre, le smartphone permet notamment d’ajuster l’heure au fuseau horaire souhaité pour une fonctionnalité « heure universelle ». Si, de l’extérieur, la montre garde ainsi le look d’un garde-temps traditionnel, l’intérieur n’en est pas moins truffé de technologie. Pourquoi ce choix au lieu d’une montre avec écran LCD carré ? « Nous savons que les écrans carrés ne se vendent pas auprès des hommes », soutient Peter Stas, CEO de Frédérique Constant. Un choix qui pourrait très bien se révéler judicieux.
La magie du bracelet
Chez Montblanc, l’e-strap de Montblanc fait figure de concurrent avisé sur le marché des montres intelligentes. Toute la technologie est intégrée sur le bracelet, ce qui donne la possibilité de transformer n’importe quelle montre mécanique en une montre connectée. Lors du SIHH 2015, la Maison a été la première marque de Haute Horlogerie à dévoiler cette solution pour le moins originale dans l’univers connecté. Les visiteurs ont ainsi pu voir un bracelet de type NATO en cuir avec un renforcement en fibre de carbone qui intègre un boîtier avec écran Oled de 0,9 pouce. Ce dernier affiche les SMS, courriels et notifications des réseaux sociaux, dûment signalés par vibrations, ainsi que les rappels d’agenda ou les appels entrants. Le porteur peut également contrôler la musique stockée dans son téléphone ou déclencher à distance les prises de vue de son appareil photo. Bien entendu, ce boîtier intelligent enregistre toutes les données utiles aux personnes qui font attention à leur ligne. Dernier détail et non des moindres, l’autonomie de la batterie est de 5 jours contre 24 heures à peine pour une Apple Watch.
Un coffre-fort pas comme les autres
Bulgari mise sur la sécurité des données avec sa montre dévoilée lors de Baselworld 2015, la Diagono Magnesium. Grâce à la technologie NFC intégrée dans cette montre connectée, l’utilisateur peut accéder à ses informations confidentielles par l’intermédiaire d’une double authentification : accès par mot de passe et identification par puce. Les données sont stockées sur le cloud de l’entreprise Wisekey, spécialisée dans le domaine de la sécurité informatique et partenaire de la marque horlogère. « C’est la première fois que la cryptographie se décline dans un objet physique, expose Jean-Christophe Babin, CEO de Bulgari. Il s’agit là d’une vraie avancée disruptive. » L’utilisation de cette technologie aura de grandes chances de séduire les entreprises, qui ont toujours besoin de sécuriser au mieux leurs données sensibles.
La montre qui s’accouple avec le smartphone
Breitling est parti d’un postulat plutôt novateur : pourquoi une montre connectée devrait-elle dépendre d’un smartphone pour fonctionner ? La marque a donc développé l’Exospace B55 Connected, un modèle en harmonie avec son pendant téléphonique « parfaitement complémentaire, selon Jean-Paul Girardin, vice-président de Breitling, car chacun est utilisé pour ce qu’il sait faire de mieux ». En d’autres termes, le garde-temps peut être connecté pour effectuer une mise à l’heure, un changement de fuseau horaire, une alarme. Inversement, la montre peut communiquer certaines informations au smartphone afin de faciliter la lisibilité de données, comme un temps de vol, par exemple. Mais cette conception, novatrice dans l’univers des montres connectées, reste pour l’instant confinée au monde de l’aviation.
Ce petit survol montre bien que la montre connectée ouvre également des perspectives aux Maisons de Haute Horlogerie suisses. On ne saurait toutefois généraliser. Toutes ne comptent pas se faire une place au soleil, comme le démontre H. Moser & Cie avec sa Swiss Alp Watch, un garde-temps mécanique offrant d’étranges ressemblances avec l’Apple Watch. Édouard Meylan, CEO de la marque : « Cette montre est tout un symbole pour nous. Elle incarne notre résistance, notre volonté farouche de nous battre pour nos valeurs et nos traditions. Elle représente tout ce en quoi nous croyons. » Dans ces conditions, la question qui se pose est de savoir jusqu’à quel point la montre connectée est une menace. Le prochain Baselworld apportera certainement un nouvel élément de réponse.