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Culture horlogère : le point de vue de Christophe Golay
Actualités

Culture horlogère : le point de vue de Christophe Golay

vendredi, 24 octobre 2008
Par Flavia Giovannelli
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Flavia Giovannelli

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5 min de lecture

Le débat peut paraître sans fin. Nourrie de tradition et d’histoire, l’industrie horlogère ne peut faire l’impasse du débat. Quelles sont ses valeurs ? Ont-elles changé ? Ont-elles encore un quelconque avenir ? Christophe Golay, spécialiste du « sur-mesure » qui ne cherche ni gloire ni pouvoir, nous livre ses réponses.

« Un jour, mon fils, tu seras horloger ». Non, l’histoire n’a pas commencé ainsi pour Christophe Golay, à l’encontre de nombreux contes de fées qui plaisent tant aux grandes marques horlogères. Né au sein d’une famille d’intellectuels, il adopte le même métier que son père, ingénieur, et choisit tout d’abord la voie de la chimie. Il s’en souvient aujourd’hui avec un sourire aux lèvres, tant cette époque doit lui paraître lointaine ou décalée par rapport à ses occupations actuelles. Car très vite, il insiste : « L’horlogerie fait partie de mes gènes. J’ai un jour découvert que l’un de mes ancêtres était de ce milieu, ce qui a représenté pour moi un début d’explication pour l’attirance irrésistible et a priori inexplicable que j’éprouve pour ce métier. Car j’ai toujours su qu’un jour, je ferai de l’horlogerie. C’est une passion, alors…. »

Un aimant pour passionnés

Tout bascule à la mort de son père, lorsque Christophe Golay hérite d’une montre de la marque « R.Golay » qu’il imagine fabriquée sur mesure. Déjà. Il souhaite alors la faire réviser et rencontrer son créateur. Après quelques mois de recherche, une première désillusion l’attend : ce qu’il croyait être une pièce sur mesure n’est en réalité qu’un assemblage d’éléments préexistants. Pourtant, c’est bien cet héritage qui va le mettre sur la voie. Un jour, dans un magasin de montres, il rencontre son alter ego en termes de folie horlogère, Emile Spierer. Les deux hommes sympathisent et décident d’aller plus loin. En août 2000, partageant un rêve commun, Christophe Golay et Emile Spierer décident de fonder une petite entreprise, spécialisée uniquement dans des garde-temps réalisés sur-mesure.

Un état d’esprit est né et Christophe Golay, tout comme la société qu’il codirige, ne s’en est plus jamais écarté. Il aura vécu la surchauffe de l’industrie avec un peu de distance, refusant d’emprunter les chemins faciles. Pour aller au plus près de ses envies : «Ce que j’aime, dans ce métier, c’est le fossé qui existe a priori entre un produit « inutile » et les règles strictes à suivre pour arriver à le fabriquer ». S’il fallait résumer en quelques mots la démarche de Golay & Spierer, l’homme avance : « authentique, porteuse de rencontres et de surprises ». Depuis sa fondation, son entreprise attire en effet les passionnés d’horlogerie qui nourrissent des rêves très personnels, refusant l’artillerie lourde des grandes marques. « Nous les accompagnons et nous découvrons nous-mêmes tous les jours des solutions inédites », résume Christophe Golay.

La société Golay Spierer a vu le jour le 1er janvier 2001 © Golay Spierer
La société Golay Spierer a vu le jour le 1er janvier 2001 © Golay Spierer
Jamais pour faire un placement

A voir l’emballement général qui mobilise une très grande partie de l’industrie, on pense vite que la démarche de Christophe Golay s’inscrit presque à contre-courant. Car l’homme refuse de céder aux chants des sirènes. Petite nuance : il existe pour une entreprise comme Golay & Spierer des concessions acceptables. Comme par exemple de travailler pour un commanditaire qui, même s’il n’exerce pas dans un créneau aussi original et exclusif que l’entreprise, peut partager des valeurs communes.

Et l’avenir ? Crise ou pas crise, dans tous les cas, Christophe Golay est persuadé qu’un tournant se prépare. « Pendant longtemps, ceux qui tenaient le couteau par le manche ont posé des exigences folles, presque irréalistes. On a vécu l’époque où il fallait qu’un travail esthétique soit parfait vu à la loupe grossi trois ou dix fois. Il y a eu surenchère. Or, maintenant que tout le monde court après les fournisseurs pour cause de surchauffe, on abaisse ces standards mais sans le dire. Il y a donc une part de bon sens qui revient mais il faut faire attention de ne pas tomber dans l’excès inverse ». Pour résumer, son sens des valeurs horlogères tient en un seul mot : le respect. Un conseil aux jeunes générations désireuses d’embrasser la profession ? « Il faut savoir pourquoi l’on agit, pourquoi on privilégie telle ou telle solution afin la démarche ne soit pas artificielle. Sans oublier le plaisir qui va avec ! »

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