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Dubai Watch Week ou l’entrée des magiciens
Evénements

Dubai Watch Week ou l’entrée des magiciens

vendredi, 22 novembre 2019
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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Les créateurs indépendants, tout comme les « petites » marques, n’ont d’autre choix pour exister que de séduire les collectionneurs. Un exercice de haute voltige qui demande tact et abnégation, comme chez Singer Reimagined et De Bethune.

À la Dubai Watch Week, les Maisons qui participent à l’événement arrivent rarement les mains vides. Question de bien faire comprendre que le Moyen-Orient en général et les Émirats arabes unis en particulier revêtent une importance particulière pour les professionnels de la branche. Et qui dit « Émirats arabes unis » en matière horlogère pense immanquablement à Ahmed Seddiqi & Sons, premier détaillant de la région et société organisatrice du Salon. C’est donc avec un petit sourire aux lèvres que Mohammed Abdulmagied Seddiqi annonçait en ouverture de la manifestation que cette année ne ferait pas exception à la règle avec, en termes de nouveautés, la présentation de sept éditions limitées. Autant dire des pièces pour collectionneurs, une communauté dont les faveurs sont âprement disputées par les temps qui courent et surtout par les « petites » marques indépendantes.

Un chapeau plein de lapins

« Quand j’ai su qui s’était porté acquéreur de notre montre lors du dernier Only Watch, cela m’a fait un immense plaisir, explique Marco Borraccino, cofondateur de Singer Reimagined et designer des Singer Track1, les fameux chronographes à aiguilles centrales imaginés par Agenhor qui constituent pour l’instant la collection inaugurale de la Maison. Et pour une raison bien simple : il s’agit d’un grand collectionneur. Lorsque l’on sait l’importance que ces passionnés revêtent pour une marque comme la nôtre, on saisit rapidement la portée d’un tel achat. Cela veut dire que tous les efforts que nous avons déployés pour faire connaître nos produits commencent à porter leurs fruits. » Et des efforts, il en aura fallu. Pour expliquer ce chronographe qui rompt avec les codes traditionnels du genre, et pour bien faire comprendre que cette transgression recouvre des développements techniques à la pointe de la science horlogère.

Marco Borraccino, co-fondateur de Singer Reimagined
Marco Borraccino, co-fondateur de Singer Reimagined

« C’est une des raisons pour lesquelles, nous sommes toujours une marque monoproduit avec quatre versions d’un même modèle, poursuit Marco Borraccino. On ne peut pas passer à l’étape suivante tant que notre première montre n’a pas atteint sa maturité. D’autant que nos moyens financiers ne sont pas illimités, comme on peut l’imaginer. Cela dit, nous avons prévu la présentation de notre nouvelle pièce au printemps 2020, toujours avec cette même philosophie consistant à revisiter les grands classiques horlogers et toujours avec Agenhor pour ce qui est du développement technique. » C’est donc avec un enthousiasme forcené que Singer Reimagined, fort de ses trois postes et demi de travail, trace sa voie. Avec un brin d’émotion en ce qui concerne la Dubai Watch Week, le tout premier salon auquel la marque a participé en 2017 et qui a les honneurs d’une des fameuses éditions spéciales dont parlait Mohammed Seddiqi. En l’occurrence, une Singer Track1 Emirates éditée à 25 exemplaires qui joue à plein les contrastes de couleurs et de matériaux. Encore un « lapin sorti de son chapeau », comme le décrit Marco Borraccino en parlant des petits « miracles » qu’une jeune entreprise horlogère doit accomplir pour assurer son existence.

Question de taille

De magie, il en est également question chez De Bethune, une Maison relancée il y a deux ans par Pierre Jacques et l’horloger Denis Flageollet, présent dès les débuts de l’aventure De Bethune. « Durant les deux ans qui ont précédé mon retour, la marque avait cessé toute communication. Les prix avaient connu une inflation de quelque 30 % peu justifiable, et les objectifs consistaient à pousser la production vers les 500 à 1’000 pièces par an, explique Pierre Jacques. Une aberration. Nous sommes donc revenus aux fondamentaux de De Bethune, qui a toujours bénéficié d’un fort capital sympathie. La première chose à faire était donc de revenir à une taille maîtrisable et de permettre à Denis Flageollet d’exercer ses talents de magicien à l’atelier qu’il avait quitté trop longtemps. » Résultat, De Bethune, qui était tombé à une production de 30 montres par an au pire de la débâcle, a renoué avec la croissance, soit 110 pièces en 2018, synonyme de break-even, 160 cette année et un objectif de 200 en 2020 avec un prix moyen à nouveau « raisonnable » qui se situe actuellement à CHF 90’000.

Dream Watch 6 © De Bethune
Dream Watch 6 © De Bethune

« Quand nous aurons atteint cette taille, nous chercherons à nous stabiliser pour ne pas répéter les mêmes erreurs du passé, poursuit Pierre Jacques. Nous devons rester petits, question de confiance envers les collectionneurs qui nous soutiennent. Question de saine gestion également. Toute augmentation de volumes s’accompagne d’une grande inertie qui rend l’outil de production d’autant plus difficile à adapter aux aléas conjoncturels. Mais le but restera toujours et avant tout de faire de belles montres. » Un registre parfaitement illustré par les dernières créations de l’année comme la DB28GS Grand Bleu, première montre de plongée de la Maison, ou la DB28 Yellow Tones en titane oxydé dans des teintes inédites jaune paille, sans oublier la DB21 Maxichrono avec ses 5 aiguilles centrales enfin passée en collection courante plus de 10 ans après sa première présentation. Cerise de magicien sur le gâteau émirati : la pendulette Dream Watch 6, pièce unique développée pour le design avec Jörg Hysek et dotée d’un mouvement à force constante avec phases de lune d’une précision d’un mois lunaire de 5,7 secondes, soit un jour tous les 1’225 ans. En sachant que la toute récente Dream Watch 5, également une pièce unique présentant une gravure exceptionnelle de Michelle Roten selon un dessin du maître bédéaste François Schuiten, est aussi « partie » à Dubai en préambule du Salon, on comprend aisément que cette semaine horlogère est aussi celle des magiciens…

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