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Economie

En matière de durabilité, l’industrie du luxe manque de transparence

vendredi, 1 mars 2013
Par Quentin Simonet
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Quentin Simonet

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4 min de lecture
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PPR arrive en tête d’un classement établi par la banque Sarasin. Selon l’établissement, les Suisses Richemont et Swatch Group doivent s’améliorer.

« En progrès mais peut nettement mieux faire. » Tel est le diagnostic établi par la banque Sarasin au sujet du luxe et de son approche de la durabilité. « Le secteur est encore insuffisamment sensibilisé à la question du développement durable », explique l’établissement. En point de mire : des lacunes dans la qualité de la production, des matières premières d’origine douteuse (or, rubis, diamants, cuirs…) et des chaînes de livraison peu transparentes. « Ces éléments recèlent pourtant d’importants risques de réputation », estime l’établissement bâlois dans un rapport sur la durabilité de l’industrie du luxe qui passe en revue 15 entreprises actives dans les domaines de la mode, de l’horlogerie, de la bijouterie, des cosmétiques et de la parfumerie.

Selon son auteure Makiko Ashida, le potentiel de rattrapage en matière de durabilité est d’autant plus important que les articles de luxe vivent de leur réputation, synonyme d’exclusivité et de qualité de la marque. La demande toujours plus vive et l’accroissement des volumes de production qui en résultent sont pourtant en contradiction avec ces exigences, souligne-t-elle.

Une gestion d’entreprise durable permet au contraire non seulement d’éviter les risques de réputation mais aussi de créer une image crédible et responsable.
Makiko Ashida
Les temps ont changé

Les acheteurs de produits haut de gamme tendent à accorder plus d’attention au respect de normes écologiques et sociales. Les critiques parues dans la presse sur les « diamants du sang » ou la pollution des fleuves par les fabricants d’articles textiles, pour ne citer que deux exemples, nuisent à la réputation d’une marque. Internet, les réseaux sociaux tout comme les organisations de protection des consommateurs ont notamment contribué à cette prise de conscience. « Une gestion d’entreprise durable permet au contraire non seulement d’éviter les risques de réputation mais aussi de créer une image crédible et responsable », souligne Makiko Ashida. Parmi les facteurs clés figure la traçabilité des matières premières et des produits.

De manière générale, l’étude souligne que des progrès ont néanmoins été accomplis ces dernières années. De plus, les entreprises du secteur ont commencé à mettre sur pied des procédures à l’interne. « Encore faut-il le communiquer », insiste l’analyste. Reste que les stratégies globales en matière de développement durable font encore cruellement défaut. Compte tenu de la demande toujours plus importante de produits « responsables », cela revient à dire qu’un grand potentiel s’ouvre aux fabricants d’articles de luxe.

Obscure production

Sur les quinze entreprises analysées, six ne répondent pas aux critères retenus par Sarasin. Le groupe Swatch et Richemont, s’ils obtiennent leur blanc-seing, ne parviennent toutefois pas à se hisser dans le trio de tête. « Les deux entreprises suisses doivent s’améliorer », expose l’analyste. La tête du classement est ainsi occupée par PPR. Le groupe français conduit notamment des audits environnementaux et sociaux deux fois par an chez les fournisseurs de cuir de sa marque Gucci.

Sarasin constate par ailleurs que le renom des marques a une grande influence sur les décisions d’achat des consommateurs. Ces dernières années, la divergence entre « visibilité de la marque » et « réalité de sa production » est toutefois devenue de plus en plus criante. Certains fabricants mettent ainsi leur crédibilité en jeu. Nombre d’entreprises du luxe ont en effet suivi cette voie, cultivant une image d’exclusivité tout en augmentant significativement leurs volumes de production. Avec cet accroissement de l’offre, conjugué avec les exigences sociales et environnementales de la part des consommateurs, les conditions de production des articles de luxe sont devenues des facteurs centraux. Le défi consiste ainsi à développer des systèmes de gestion de la chaîne d’approvisionnement répondant à ces principes. Quand celle-ci sera parfaitement transparente, la question ne se posera plus.

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