(Rires) Je confirme ! Ma mère ne voulait pas entendre parler de guerre, même fictive. Elle nous offrait donc des cubes à emboîter, des morceaux de tissu, des palettes de peinture ou de la pâte à modeler et nous poussait à faire preuve d’imagination dans nos jeux. Du coup, mon frère inventait des personnages et des costumes. Moi, je les déguisais et j’improvisais. Aujourd’hui, il est sculpteur et moi acteur ! Cela dit, je déteste les flingues. Faire parler la poudre n’a jamais rien résolu. Tenir une arme, tout le monde en est capable. Négocier, parlementer, prendre son temps afin d’éviter un conflit, en revanche, ce n’est définitivement pas à la portée du premier venu !
La toute première montre que je me suis achetée remonte à l’époque où mon vieux complice Ben Affleck et moi étions vraiment dans la mouise. Pendant des années, nous avons fait partie de cette catégorie de jeunes acteurs qui attendaient à côté du téléphone qu’un producteur daigne leur filer un petit os à ronger. Nous avons connu aussi les désillusions lorsque, par exemple, on nous laissait entendre que nous allions décrocher tel ou tel rôle et qu’au final c’est un autre qui signait le contrat. Bref, avec Ben, nous devions nous rendre à je ne sais plus trop quelle audition à New York. Sur le chemin, nous sommes tombés dans la rue sur un type qui vendait, à la sauvette, des montres de contrefaçon pour 10 dollars. Je me suis dit : « Mon Dieu, une montre Gucci pour 10 dollars, mais c’est incroyable ! » Avec Ben, nous en avons donc acheté quelques-unes en espérant bien faire notre petit effet. Inutile de vous préciser qu’un mois plus tard elles ne fonctionnaient plus !
Moralité ? Méfiez-vous des contrefaçons. C’est vraiment jeter l’argent par les fenêtres. Mais à l’époque, je devais être inconscient.
Vous plaisantez ! Mon tout premier rôle, c’était pour un téléfilm destiné au câble. Une production qui s’appelait Rising Sun. C’était en 1990. Avec cet argent, j’ai pu aider ma mère pour qu’elle puisse finir son doctorat. J’étais très fier de pouvoir l’aider. Je me suis senti un homme ce jour-là. Je ne suis pas non plus quelqu’un de très matérialiste. Posséder pour posséder, cela ne m’intéresse pas. Je n’ai pas de jet privé ou de yacht. Ma seule richesse, c’est ma famille !
L’une des plus belles montres que l’on m’ait offertes, c’était pendant le tournage de The Bourne Idendity. C’était une TAG Heuer. Après le tournage du second « Bourne », j’ai demandé si je pouvais garder la TAG que Bourne portait. On m’a répondu que c’était un modèle qui ne se faisait plus. Mais ils ont ajouté que si je tournais un autre « Bourne » et si mon personnage avait besoin d’une montre, on serait ravi de me donner une nouvelle TAG Heuer (une TAG Heuer Link Chronograph, ndlr). Un nouveau modèle, donc. Trois ans plus tard, je tournais un autre film de cette franchise, et j’ai pu porter cette montre très résistante au quotidien. Je peux vous assurer que dans les scènes d’action elle en a vu de toutes les couleurs. Par tradition, je n’aime pas les montres avec trop d’électronique embarquée. Je suis resté très « trois aiguilles ». Au fond, je suis un peu comme Jason Bourne, contre le « tout-technologique » ! Cela dit, je trouve ça cool de savoir à quelle altitude on se trouve, quel est son rythme cardiaque, la température, l’alarme…
Calculer des équations basiques, je sais le faire, mais je n’ai absolument pas le niveau de ces deux personnages que j’incarne ! Good Will Hunting ou Seul sur Mars sont tous deux un hommage à l’intelligence. Nous démontrons avec ces films qu’avec un cerveau bien fait il est possible de se sortir des pires situations. C’est enfin un hommage à l’écologie et au recyclage, car avec les moyens du bord Mark Whatney va réussir à faire pousser des pommes de terre sur Mars et ainsi optimiser ses rations de survie.
Ce serait une « app » improbable. J’aimerais qu’elle me dise l’heure et le jour où les Terriens migreront en masse sur une autre planète du système solaire. Je pense qu’il est temps de se poser la question ! Nous, les humains, nous avons déjà dépassé le cap de non-retour selon moi. Notre planète est en train de mourir et nous sommes par conséquent déjà en voie d’extinction ! La seule chance pour l’humanité serait de nous installer sur une autre planète. Mais mon angoisse, c’est qu’une fois là-haut on refasse les mêmes conneries que sur la Terre en termes de gestion de l’environnement.
Une montre, selon moi, doit être « synchronisée » à votre vie, et la mienne bouge pas mal…
Mon frère est un artiste, peintre et sculpteur. Du coup, j’ai réuni beaucoup de ses œuvres chez moi. J’aime aussi un certain nombre de jeunes artistes qui montent. Vous savez, certaines personnes aiment s’entourer d’œuvres d’art très cotées chez eux et je peux comprendre pourquoi. C’est beau à regarder ! Cela procure aussi un sentiment de satisfaction. On se dit que l’on a chez soi quelque chose de rare. En ce qui me concerne, quand j’achète une toile, je ne pense pas en termes de placement. Bref, ce n’est pas pour me positionner socialement. Idem pour les montres. J’en possède quelques-unes, mais je n’ai pas l’intention de débuter une collection et encore moins de les accrocher au mur. Une montre, selon moi, doit être « synchronisée » à votre vie, et la mienne bouge pas mal… (Rires)