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Enchères genevoises : derrière les stars, des jeunes...
Culture

Enchères genevoises : derrière les stars, des jeunes pousses ?

mercredi, 27 novembre 2013
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Fabrice Eschmann
Journaliste indépendant

“Il faut se méfier des citations sur Internet !”

« Une grande histoire aux multiples auteurs : ainsi en est-il de la vie. Ainsi en va-t-il aussi de l’horlogerie. Sans rencontres, point d’histoire. »

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6 min de lecture

La session d’automne des ventes aux enchères genevoises a totalisé CHF 58,84 millions, dont 40,27 pour Christie’s. Si les stars restent Patek Philippe et Rolex, d’autres marques ont étonné par l’intérêt suscité. Parmi elles, Longines et Panerai, dont plusieurs modèles ont largement surperformé.

Une standing ovation. C’est ce qui attendait Aurel Bacs à l’issue de la vacation chez Christie’s, lundi 11 novembre en début de soirée à Genève. Le directeur international du département Montres de la maison de vente, visiblement ému, venait de boucler la session sur le résultat incroyable de CHF 40,3 millions, un marathon débuté la veille au soir par une vente thématique Rolex (lire « Lesson One » ou la mise en orbite de Rolex). L’annonce de son départ ayant été annoncée par communiqué de presse quelques semaines plus tôt, c’est debout que le public, les journalistes et son équipe ont tenu à lui dire au revoir après sa dernière prestation genevoise. Ce fut certainement là un des faits marquants de cette session d’enchères, qui a également vu une grande complication Breguet de 1831 rejoindre le musée du même nom à Paris (lire « Cette pièce était destinée au musée Breguet ! »), et deux montres-bracelets Patek Philippe références 2499 et 1563 – les deux lots les plus élevés de la session – être adjugées respectivement CHF 1,98 million et 1,44 million. Au-delà des blockbusters, quelques Panerai et Longines ont surpris par leur intérêt auprès des collectionneurs.

Christie’s lot 108 : Patek Philippe réf. 2499 en or jaune de 1966 réalisée pour Cartier, chronographe calendrier perpétuel phase de Lune, adjugé CHF 941'000 (est. CHF 500’000-800'000).
Des records

C’est une véritable session de rêve qu’ont vécue Chistie’s et Sotheby’s. Les deux firmes ont réalisé des résultats record. Record de toutes les ventes horlogères pour la première avec CHF 28,2 millions réalisés lors de la soirée Important Watches, auxquels s’ajoutent les CHF 12 millions de la vente thématique Rolex, soit un total de CHF 40,2 millions pour 92 % des lots vendus ; record du département genevois pour la seconde avec CHF 10,9 millions, soit 84 % des lots vendus. Antiquorum, quant à elle, a terminé sur un total de CHF 7,6 millions (75 % des lots vendus). Trois pièces ont dépassé le million. Deux chez Christie’s : le chronographe calendrier perpétuel phase de Lune Patek Philippe réf. 2499 en or rose de 1957 (adjugé CHF 1’985’000, est. 1’000’000-1’500’000) et le chronographe à rattrapante Patek Philippe réf. 1563 en or jaune de 1947 (adjugé CHF 1’445’000, est. 800’000-1’400’000). Une chez Sotheby’s : une répétition des demi-quarts équation du temps calendrier et phase de Lune Breguet réf. 4691 de 1831 (adjugée CHF 1’025’000, est. 600’000-1’000’000).

Il aurait pu y en avoir une quatrième : la Patek Philippe réf. 2499 avait en effet une sœur jumelle, mise à l’encan par Christie’s également. En or jaune cette fois, datée de 1966, elle a cependant été réalisée à l’époque pour Cartier, qui y a apposé sa griffe à 6 h, ajoutée à celui de la manufacture genevoise. Cette singularité, « probablement unique » selon Christie’s, n’a pas eu l’heur de plaire aux amateurs. Même si la pièce est tout de même partie à CHF 941’000 (est. CHF 500’000-800’000), cela fait tout de même un million de moins que la plus importante vente de la session. Cinq autres montres – hors vente thématique Rolex – ont enfin dépassé le demi-million de francs, quatre chez Christie’s et une chez Antiquorum, cette dernière étant un tourbillon répétition minutes calendrier perpétuel Patek Philippe réf. 5016 adjugé CHF 723’750 (est. CHF 450’000-650’000), un record pour ce modèle.

Les critères de succès

Derrière les stars des ventes semblent se profiler quelques jeunes pousses prometteuses, point de vue des collectionneurs s’entend. Les trois Maisons ont ainsi offert quelques exemples de montres Longines ayant largement surperformé leur estimation. Comme ce modèle en acier de 1950 avec chronographe flyback et compteur des minutes au centre adjugé CHF 46’250 (est. CHF 8’000-12’000) ou ce chronographe en or rose de 1947 « dans son jus » (oxydé sur la moitié du boîtier) parti pour CHF 31’250 (est. CHF 10’000-15’000). « Même si cela dépend des modèles, certaines pièces en parfait état, surtout au niveau du mouvement, peuvent atteindre des résultats tout à fait honorables », souligne Geoffroy Ader, directeur du département Montres de Sotheby’s.

Panerai, également, a fait bonne figure. Christie’s a ainsi adjugé un modèle de plongée en acier des années 1940 pour CHF 329’000 (est. CHF 65’000-95’000) et une Marina Militare manufacturée par Rolex pour Panerai vers 1955 pour CHF 245’000 (est. 80’000-120’000). Ces deux marques pourraient-elles un jour atteindre des sommets, comme aujourd’hui Patek Philippe et Rolex ? « Les critères de succès pour une marque aux enchères sont au nombre de trois, estime un fin connaisseur du marché. D’abord la longévité, au minimum 120 ans d’existence ; ensuite la stabilité, voulant que la maison n’ait pas interrompu sa production ou qu’elle soit tombée dans l’oubli plusieurs années ; la régularité enfin dans la qualité. » Sans présager de rien, Longines et Panerai semblent bien répondre à ces conditions. La passion doit faire le reste.

Si les montres-bracelets rencontrent un franc succès, le désamour des collectionneurs pour les montres de poche et de table se confirme malheureusement d’éditions en éditions. Même si toutes les maisons de vente en pâtissent, l’exemple le plus frappant est livré par Antiquorum : sur les quelque 150 lots invendus, un bon tiers était des pièces anciennes. « De manière générale, la qualité se vend bien, précise Julien Schaerer, directeur de la filiale genevoise et expert senior de la Maison. Concernant les pièces anciennes, les résultats sont peu prévisibles. Il est assez difficile de comprendre la tendance dans ce domaine. » La firme était la seule à proposer autant de montres de poche et de table, ainsi que des tabatières. Un risque que les vrais amateurs ne salueront jamais assez.

« Lesson One » ou la mise en orbite de Rolex
« Cette pièce était destinée au musée Breguet ! »

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