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Genève expose ses trésors d’horlogerie
Histoire & Pièces d'exception

Genève expose ses trésors d’horlogerie

mardi, 6 décembre 2011
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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7 min de lecture

Plus de 1’000 chefs-d’œuvre d’horlogerie, d’émaillerie et de bijouterie datant du XVIe siècle à nos jours, des pièces inédites, la présence ponctuelle des grandes manufactures avec leurs propres collections historiques… L’exposition « L’horlogerie à Genève : Magie des métiers, trésors d’or et d’émail* » promet d’être un événement unique dans la cité de Calvin.

Depuis 2002, date du deuxième cambriolage du musée de l’Horlogerie et de l’Émaillerie de Genève, synonyme de fermeture des lieux, le public genevois comme international amateur de pièces de collection était largement resté sur sa faim, hormis bien évidemment le musée Patek Philippe, ouvert il y a dix ans. Certes, plusieurs expositions thématiques ont bel et bien eu lieu au musée d’Art et d’Histoire de la ville, désormais dépositaire des collections fortes de plus de 20’000 pièces, mais rien de comparable à l’offre du passé. Un événement d’envergure vient toutefois combler ce vide. Avec quelque 1’000 chefs-d’œuvre d’horlogerie, d’émaillerie et de bijouterie datant du XVIe siècle à nos jours, dont un certain nombre d’inédits, l’exposition « L’horlogerie à Genève : Magie des métiers, trésors d’or et d’émail », qui se tient au musée Rath du 15 décembre 2011 au 29 avril 2012 dans la cité de Calvin, redonne l’opportunité aux aficionados de (re)découvrir ces merveilles du passé.

De plus, cette exposition évoque le rôle des ateliers comme lieux de création et souligne l’actualité d’une tradition horlogère des plus vivaces à Genève. En ce sens, « de prestigieuses maisons seront ponctuellement présentes durant l’exposition avec leurs propres collections historiques et des démonstrations dans les domaines de l’horlogerie, de l’émaillerie et de la bijouterie », comme le précisent les organisateurs. Explications avec Estelle Fallet, conservatrice des collections d’horlogerie, d’émaillerie, de bijouterie et de miniatures du musée d’Art et d’Histoire de la ville de Genève.

Depuis 2002, les collections n'ont plus été montrées. Pourquoi un tel délai ?

À défaut d’être exposées de manière permanente dans un lieu dédié, les collections conservées jusqu’en 2002 au musée de l’Horlogerie et de l’Émaillerie ont été l’objet d’attentions particulières au niveau de leur conservation. De même, l’équipe attachée aux quatre collections – horlogerie, émaillerie, bijouterie et miniatures – a continué à assurer ses missions muséales : conservation, étude, diffusion. Chaque année depuis 2005, les collections ont en effet été exposées de manière thématique et temporaire au musée d’Art et d’Histoire. Successivement, la pendulerie, les montres, les bijoux et bibelots précieux, les montres-école…, soit autant de pièces appartenant aux collections publiques genevoises, ont ainsi été rendues accessibles. Des ouvrages témoignent de ces expositions.

Quels ont été les critères quant au choix des pièces présentées ?

L’histoire des collections, leur création, leur réunion et leur développement servent de fil rouge. Au musée Rath dès 1826, au musée de l’École d’horlogerie, aux musées archéologique et des Arts décoratifs, des collections d’horlogerie et d’émaillerie ont été constituées avant leur réunion, dans la seconde moitié du XXe siècle, au musée d’Art et d’Histoire. Ces corpus ont été développés en parallèle mais sont en réalité parfaitement complémentaires de par leur aspect décoratif ou leur valeur technique. La production genevoise de montres, émaux et miniatures est au centre de ces collections dans un contexte européen fourni par la pendulerie parisienne, l’horlogerie anglaise ou allemande. Nous présentons un extrait de ces corpus mettant en évidence la spécificité, en particulier la diversité et l’abondance, des collections patrimoniales publiques genevoises.

À qui s'adresse une telle exposition ?

Le public genevois et suisse, privé depuis 2002 d’un lieu public voué notamment aux produits et métiers de la « Fabrique » de Genève, pourra se réapproprier « son » patrimoine collectif. L’enjeu est d’ancrer ce dernier dans le programme de rénovation et d’agrandissement du musée d’Art et d’Histoire de la ville de Genève. Par ailleurs, le public étranger en villégiature dans la cité de Calvin a toujours été intéressé par ce sujet étant donné que Genève est l’une des métropoles horlogères mondialement connues.

Cette exposition a-t-elle une envergure internationale ?

Grâce au public que nous y accueillerons, certainement. Également par l’écho qu’en donneront sans doute les médias spécialisés suisses et étrangers. Enfin, par un projet de circulation, en Asie notamment, d’un module adapté de l’exposition.

Comment qualifieriez-vous Genève en tant que centre horloger au vu de l'exposition ?

L’exposition rend lisible le moment où l’horlogerie genevoise se place dans le créneau de ce que l’on nomme aujourd’hui le « haut de gamme ». Au XVIIe et jusque dans le dernier quart du XVIIIe siècle, les montres genevoises ne se distinguent pas, stylistiquement ou techniquement, des productions anglaises ou françaises. Avec la maîtrise de la peinture sur émail, qui atteint son apogée à la fin du XVIIIe siècle, le décor des montres de Genève assure sa réputation, une réputation que le XIXe siècle assoit dans le domaine technique. Les métiers d’art d’aujourd’hui, très présents dans les manufactures, témoignent de la continuité des savoir-faire. Nous consacrons des espaces particuliers au thème « magie des métiers » dans le but non seulement de valoriser l’outillage et le mobilier spécifique, devenus objets de collection, mais également de rappeler l’importance de la main de l’artisan dans les processus de création.

Il s'agit d'une exposition événement. Était-il important d'y associer les manufactures genevoises ?

Certainement. Le partenariat qui associe le musée public avec les marques genevoises et suisses, elles-mêmes dépositaires d’un patrimoine important pour l’histoire de l’horlogerie, démontre la complémentarité de nos missions respectives. Le soutien accordé par les entreprises à l’exposition est une marque d’intérêt très importante pour le patrimoine public dans le contexte de la revalorisation de ce dernier au cœur du musée d’Art et d’Histoire et du réseau muséal genevois et suisse.

Quelles retombées attendez-vous d'une telle exposition ?

Nous espérons démontrer l’évidence de la nécessité consistant à consacrer un lieu de visibilité permanent pour les collections réunies depuis le XVIIIe siècle à Genève, en étroite connexion avec son activité artistique et industrielle prédominante, ininterrompue depuis cinq siècles. La mesure du temps et les arts qui y sont associés participent de la culture genevoise comme suisse et sont connus dans le monde entier, élevés même au titre de symboles. Leur absence de la cité ne cesse d’intriguer autant nos hôtes que les citoyens genevois et suisses, sans parler des collectionneurs, des horlogers eux-mêmes ou des amateurs d’arts décoratifs.

* L’horlogerie à Genève : Magie des métiers, trésors d’or et d’émail
Musée Rath, Genève,
15 décembre 2011 – 29 avril 2012.

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