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George Daniels, la vie d’un héros
Histoire & Pièces d'exception

George Daniels, la vie d’un héros

jeudi, 6 juin 2013
Par Louis Nardin
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Louis Nardin
Journaliste et consultant

“De l’audace, toujours de l’audace.”

Georges Jacques Danton

« Une montre de qualité concentre de la créativité, des compétences techniques et scientifiques rares, des gestes anciens. Elle touche au désir d’être unique, de se distinguer, d’afficher un savoir, une puissance, un goût. Une montre raconte plusieurs histoires à la fois, dont les détails et les secrets font la saveur. »

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6 min de lecture

Dans George Daniels, un maître horloger et son art, Michael Clerizo brosse le portrait de l’horloger anglais autodidacte. Pilote, photographe, musicien ou encore écrivain, ce maître a vécu en aventurier infatigable.

Qu’est-ce qu’un héros sinon un homme qui toujours suit l’objectif qu’il s’est fixé et dont la vie est une aventure littéralement hors du commun ? C’est la définition qu’en donne Joseph Campbell, célèbre mythologiste américain dont les livres ont inspiré tant Georges Lucas pour la saga « Star Wars » que Barack Obama. L’incroyable existence de l’horloger autodidacte George Daniels respire cette même aventure audacieuse que le journaliste Michael Clerizo du Wall Street Journal raconte avec délectation. À travers ce livre grand format, on suit la vie d’un enfant né dans la misère et qui a construit brique par brique la vie qu’il désirait. Mais le lecteur plonge aussi à travers lui dans une époque horlogère mouvementée où la montre mécanique a manqué de disparaître, n’étaient des hommes de sa trempe qui n’ont jamais cessé d’y croire de tout leur cœur. Cet Anglais excentrique n’a en effet pas douté un seul instant que l’horlogerie traditionnelle était destinée à survivre et à se réinventer. Le temps lui a donné raison.

« George Daniels, un maître horloger et son art », Michael Clerizo, 216 pages, 240 illustrations, format 29,5 x 29,5 cm
Une famille de 11 enfants sans d’argent mais avec une montre

George Daniels naît le 19 août 1926 dans une famille d’ouvriers de la banlieue londonienne. Deuxième d’une fratrie de 11 enfants, il vit ses premières années dans la pauvreté, entouré de parents irascibles et violents. Toutefois, sa curiosité et sa vitalité prennent le dessus dès son plus jeune âge. Convaincu très tôt que le savoir est un pouvoir, il apprend rapidement à lire. Une montre de poche appartenant à son père va rapidement éveiller en lui la magie des garde-temps. À 6 ans, il démonte et remonte deux fois un réveil. La graine est semée.

George Daniels deviendra tour à tour vendeur de petit bois, employé d’une usine de matelas, électricien, spécialiste de projecteurs de cinéma, joueur amateur d’accordéon et d’harmonica, soldat. Il pense même devenir steward pour voyager. Toutefois, celui qui annonce « n’avoir jamais travaillé que pour lui-même » devient spécialiste en réparation de montres avec, in fine, sa propre enseigne. « Je ne suivrai jamais une voie qui ne m’intéressera pas », fait-il savoir.

Question de bonnes manières

Sans être arriviste mais au bénéfice d’une excellente intuition, George Daniels note que son accent cockney et son ignorance des « bonnes manières » sont à même de le freiner dans ses projets. Son expérience militaire lui donnera l’occasion de corriger ce handicap puisqu’il fréquente à l’armée des sujets de sa Majesté issus de classes supérieures. George Daniels apprend et se forge ainsi une personnalité qui va lui permettre de faire dignement rayonner son art et de pouvoir le partager avec un maximum d’autres passionnés.

Outre la réparation de montres, George Daniels voue une passion mécanique aux voitures anciennes. Ce penchant, combiné à celui du pilotage de compétition, l’accompagnera jusqu’à ses derniers jours. L’univers des automobiles de collection le mène alors à une nouvelle période fondamentale de son existence qui débouchera sur la réalisation de ses propres montres. En effet, certains amateurs de belles voitures apprécient l’horlogerie ancienne. Daniels décide ainsi de délaisser les réparations pour s’adonner à la restauration de pièces d’époque. Il plonge et s’abandonne ainsi avec délectation dans les réalisations de Breguet et autres horlogers célèbres.

Il reçoit moult décorations et autres prix, dont un remis par la reine Elizabeth II en personne !
L’échappement coaxial, une lente reconnaissance

Plus ses connaissances grandissent, plus sa pensée horlogère s’aiguise. À tel point qu’il développe une approche de plus en plus personnelle et précise des montres. Sotheby’s le mandate comme photographe pour ses catalogues avant de le promouvoir expert. Sa notoriété va grandissante et ne faiblira jamais. Il reçoit moult décorations et autres prix, dont un remis par la reine Elizabeth II en personne !

Apôtre de l’horlogerie mécanique, George Daniels entend lui aussi laisser son empreinte dans l’histoire de la mesure du temps. Il développe un oscillateur totalement nouveau : l’échappement coaxial. Le dépôt de brevet durera plus de quatre ans pour finalement aboutir en 1984. Mais il faudra attendre neuf ans de plus pour vendre l’idée à un partenaire industriel capable de le produire en série. Ce vœu se réalise en 1993, lorsque Kilian Eisenegger, horloger chez ETA, le contacte pour introduire cet échappement dans un calibre de série. Le mouvement 2500 d’Omega sera le premier à l’intégrer. Aujourd’hui, l’échappement coaxial forme le cœur de l’identité mécanique de la marque. Mais pour arriver à ce résultat, il aura fallu une bonne dose de ténacité. Les passages du livre relatant les fréquentes visites de George Daniels à des manufactures suisses comme Patek Philippe et Rolex, entre autres, se révèlent particulièrement éloquents.

Sur des airs d’opéra

Alternant récit historique et anecdotes récoltées lors de ses nombreux entretiens réalisés dans la maison de Daniels à Reversale, sur l’île de Man, Michael Clerizo nous fait partager la vie et la vision d’un des plus grands horlogers du XXe siècle dont l’œuvre parle d’elle-même. Le livre est également agrémenté de nombreuses photos en grand format de ses montres, parfois en éclatés, complétant ce portrait d’un artiste qui avait l’habitude de travailler sur des airs d’opéra… of course.

Version française :
> George Daniels, un maître horloger et son art
Michael Clerizo, 216 pages, 240 illustrations, format 29,5 x 29,5 cm, CHF 160 – EUR 140

Version anglaise :
>George Daniels, A Master Watchmaker & His Art
Michael Clerizo, 216 pages, 240 illustrations, 29.5 x 29.5 cm, CHF 105 – EUR 93

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