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Points de vue

Greubel Forsey, une interprétation artistique de la Haute Horlogerie

vendredi, 14 décembre 2012
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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5 min de lecture

Plus qu’une passion, la belle horlogerie est un art aux yeux de Greubel Forsey, qui se lance dans un nouveau projet avec sa Art Piece 1. Rencontre au Salon Belles Montres de Paris.

Stephen Forsey, c’est la voix de Greubel Forsey, une Maison qui, en une dizaine d’années, a réussi le tour de force d’imposer son style dans l’univers de la mesure du temps. Une Maison qui milite pour la transmission des savoirs tout en élevant la bienfacture au rang d’art horloger. Entretien.

Greubel Forsey est un habitué du Salon Belles Montres de Paris. Qu’en retirez-vous ?

Stephen Forsey : Nous sommes effectivement présents à Belles Montres pour la sixième année consécutive. Mais pour nous, il ne s’agit pas d’une démarche commerciale. Comme nous produisons environ 100 montres par an, nous voulons donner l’opportunité aux collectionneurs de voir quelques pièces, de rendre notre travail plus accessible, en quelque sorte. Cela dit, ce salon nous permet également de faire des rencontres dans la mesure où certains passionnés d’horlogerie ne nous connaissent pas du tout. Ce qui n’est d’ailleurs pas très étonnant, car nous ne faisons pas de publicité.

Greubel Forsey a été une nouvelle fois distingué au Grand Prix d’Horlogerie de Genève. Une forme de consécration ?

Il s’agit en effet d’une superbe récompense pour notre Invention Piece 2, qui n’existera qu’en 22 exemplaires. C’est également une forme d’encouragement pour nos équipes et leur créativité. Malheureusement, nous ne pouvons pas la montrer ici, à Belles Montres, car il n’en reste plus qu’une seule disponible et elle se trouve actuellement à Moscou dans le cadre de l’exposition organisée par le Grand Prix d’Horlogerie de Genève.

Où en êtes-vous dans votre projet de transmission des savoirs traditionnels en horlogerie ?

Le projet avance bien, notamment grâce à l’appui et au soutien de Philippe Dufour. Cela nous a permis de nous lancer dans cette aventure. Lorsque nous avons présenté nos travaux ici, à Belles Montres, l’auditoire était plein. Ce qui est réconfortant vu la gravité de la situation. À l’heure actuelle, toute une génération d’horlogers formés avant la crise du quartz est au seuil de la retraite. Or la relève fait défaut, car la profession n’a plus attiré de nouveaux talents précisément en raison de cette crise. Nous sommes donc confrontés à un trou générationnel que les six écoles d’horlogerie suisses peinent à combler. Pour nous, il s’agissait d’attirer l’attention sur cette perte de savoir-faire.

Les visiteurs de ce salon ont l’opportunité de contempler des pièces magnifiques en parcourant l’exposition de la Fondation de la Haute Horlogerie « La Conquête du Temps ». Or ces garde-temps, qui retracent cinq siècles d’histoire, ont été réalisés à la main. Notre projet consiste donc à perpétuer ces techniques de tradition. Il n’a certes pas été facile de trouver un candidat horloger prêt à jouer le jeu, mais avec Michel Boulanger nous avons trouvé la perle rare, d’autant qu’il est lui-même enseignant. Lorsqu’il aura terminé sa montre, entièrement faite à la main, il va retourner à l’enseignement et à son tour sensibiliser les jeunes générations. Ne nous leurrons pas, freiner la déperdition des savoirs horlogers est un gros défi. On pourrait certes nous rétorquer que l’industrie horlogère n’a pas besoin d’anglage fait à la main pour prendre un seul exemple. Mais des centaines de milliers de pièces historiques ont été réalisées grâce à ces techniques. C’est là que l’horlogerie devient une science tout autant qu’un art.

En parlant d’art, vous êtes également engagé dans une démarche originale aux côtés du microsculpteur Willard Wigan.

Lorsque nous avons présenté notre Invention Piece 1 en 2007, on nous a dit qu’il s’agissait là d’une œuvre d’art. C’est certainement le plus beau compliment que l’on pouvait nous faire, car effectivement, avec Robert Greubel, nous avons adopté une forme de démarche artistique dès nos débuts. Pour ce qui est de la rencontre avec Willard Wigan, elle s’est faite par hasard. Quand nous avons pris contact avec lui, il a bien compris le sens de nos créations, si bien que nous avons très vite décidé de réaliser quelque chose ensemble. Dans ce projet, la principale difficulté tient de l’optique, car si nous sommes au niveau de la miniature en termes horlogers, Willard travaille dans le microscopique pour réaliser ses sculptures dans le chas d’une aiguille. Pour arriver à ce niveau de précision, il utilise un binoculaire et se met pratiquement en état d’hypnose en ralentissant son pouls à quelque 40 battements par minute, effectuant chaque geste en deux battements. Nous devons donc imaginer un système qui permette de mettre en valeur ses créations dans notre propre univers horloger. Une magnifique aventure qui se déclinera à raison d’une à deux pièces par année et dont la prochaine étape sera présentée lors du prochain Salon international de la Haute Horlogerie en janvier à Genève. Certains collectionneurs nous ont d’ailleurs déjà manifesté un grand intérêt.

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