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Hilary Swank et ses montres « coups de cœur »
Histoires de montres

Hilary Swank et ses montres « coups de cœur »

vendredi, 25 septembre 2020
Par Frank Rousseau
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Frank Rousseau

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9 min de lecture

Oscar de la meilleure actrice dans Boys Don’t Cry en 2000 et dans Million Dollar Baby, de Clint Eastwood, en 2005, Hilary Swank est aujourd’hui au générique de la série Away. La star y incarne une astronaute envoyée en mission vers Mars pour plusieurs années avec tous les problèmes familiaux et de gestion de crises « spatiales » que cela suppose.

Qu’est-ce qui vous a poussée à signer pour cette série ?

Le fait, déjà, que le commandant en charge de cette mission soit une femme et qu’elle soit entourée de collègues de différentes races et de différentes orientations sexuelles. Nous avons vu ces dernières années beaucoup de films ou de séries filmés avec un œil « masculin et blanc ». C’est ce que j’appelle un regard de myope. Le monde a changé et les réalisateurs ne s’en sont pas toujours aperçus ! Dans Away, nous avons par exemple intégré des histoires d’amour LGBTQ. Pourquoi ? Parce que c’est représentatif de notre quotidien. Vous savez, aujourd’hui à la Nasa, il y a autant de femmes que d’hommes chez les astronautes. C’était important que cela transparaisse également dans la série.

Est-il vrai qu’avant de devenir une star vous avez connu des années de galère ?

Je viens d’une famille très modeste. Mon père était militaire, puis représentant de commerce. Ma mère était secrétaire. Nous dormions dans un mobile-home sur le bord du lac Samish, à Bellingham, dans l’État de Washington. Lorsque mes parents se sont séparés, j’ai décidé de suivre ma mère et mon frère Dan en Californie. J’avais un rêve qui me trottait dans la tête : devenir actrice. J’ai compris que ce métier était fait pour moi en jouant Mowgli dans Le Livre de la jungle. J’avais 9 ans ! Les applaudissements, le contact avec le public m’ont donné pour la première fois la sensation d’exister. J’ai très vite compris qu’il me fallait mobiliser toute mon énergie pour réussir. À notre arrivée en Californie, avec 75 dollars en poche, ma mère faisait des petits boulots pour survivre. Nous dormions dans une caravane et parfois dans la voiture, mais nous étions pleins d’espoir dans l’avenir. Ma mère m’a encouragée à courir les castings. J’avais alors 16 ans. C’était difficile, car je n’avais rien de la Californienne type, ni le visage d’une jeune première. Certes, il n’y avait pas d’argent à la maison, mais ce n’était pas grave. J’avais l’impression que ma vie était faite de nouvelles expériences.

Hilary Shwank
Hilary Shwank
Cela ne devait pas être évident tous les jours.

Non, je le confirme. Nous utilisions notre carte de crédit Mobil, celle que l’on propose dans les stations d’essence, pour acheter des sandwiches à côté des pompes. Ma mère remboursait sa carte bancaire avec juste ce qu’il faut pour qu’elle ne soit pas annulée. On calculait les dépenses au centime près. Quelquefois, nous avons rencontré des gens compréhensifs comme à Pasadena, où nous avons pu occuper la maison qu’un propriétaire nous a mise à disposition le temps qu’elle se vende. C’est à ce moment-là que j’ai découvert ce que « literie » voulait dire. La plupart du temps, nous dormions sur des matelas gonflables. Quelques semaines plus tard, ma mère a trouvé un travail. Nous avons alors pu louer une chambre à 500 dollars auprès d’une dame plutôt sympa. Parallèlement à son job, ma mère téléphonait à la terre entière pour me dénicher un agent compétent mais pas trop cher. Il fallait l’entendre ! Et à force de persévérance, elle y est arrivée. Des agents nous ont finalement contactés, probablement parce qu’ils en avaient marre de se faire harceler par ma mère. (Rires) Mon premier casting, c’était pour une pub McDonald. Et comme ma prestation a plu à mon agent, il m’a fait signer un contrat. Nous avons travaillé ensemble pendant cinq ans. Et avec mes premiers cachets d’actrice, j’ai pu emménager avec ma mère dans une petite maison. Par la suite, comme j’étais sportive (championne de natation junior et de gymnastique, ndlr), j’ai pu décrocher un rôle dans Buffy contre les vampires (Buffy the Vampire Slayer), de Fran Rubel Kuzui, en 1992, puis le rôle-titre dans Miss Karaté Kid, de Christopher Cain, en 1994. Ces deux réalisateurs recherchaient une actrice physique capable d’encaisser les coups !

Vous avez parlé de Pasadena, quartier chic de Los Angeles. Comment votre intégration s’est-elle passée ?

À l’école, impossible d’être acceptée par mes petits camarades. Je n’étais pas du même monde ! On me l’a d’ailleurs bien fait sentir à la récré. Certaines filles, par exemple, avaient au poignet des montres qui coûtaient autant que le salaire annuel de ma mère. Mais je n’étais pas jalouse. Ce qui m’embêtait, c’était que ces filles ne prenaient aucun soin de leur montre, généralement des petites merveilles de l’horlogerie. Je les voyais jouer au basket avec et racler leur montre partout. J’étais consternée. Je voyais bien qu’elles n’avaient aucune notion de leur valeur. Et moi, je pensais aux horlogers qui avaient patiemment assemblé ces garde-temps. Quel manque de respect pour eux…

Hilary Shwank
Hilary Shwank
Vous vous souvenez de votre première belle montre ?

Je ne vais pas citer la marque, mais je me souviens très bien que je n’osais pas la porter de peur de l’abîmer. Trop peur qu’on me la vole aussi ! (Rires) Vous savez, une première belle montre, on la bichonne, on ne la sort qu’à de rares occasions. Comme je venais d’un milieu défavorisé, je ne voulais pas non plus faire arriviste ou nouveau riche. J’étais gênée alors que j’avais travaillé dur pour me la payer. Il m’a fallu des mois et des mois pour accepter le fait que je pouvais me faire plaisir de temps en temps. Le problème, quand vous achetez une montre ou tout objet de valeur, c’est que vous vous sentez coupable, parfois. Vous vous dites : je n’aurais pas dû, ce n’était pas le bon moment, j’aurais dû y réfléchir à deux fois. Heureusement, avec le temps ce sentiment de culpabilité s’estompe, car vous savez qu’il ne s’agit pas d’un achat compulsif mais d’un vrai acte d’amour !

Comment expliquez-vous ce sentiment de culpabilité ?

Il faut regarder les choses en face. Bien souvent, les gens qui rencontrent le succès après avoir connu la pauvreté ont tendance à s’acheter des trucs « bling-bling » pour montrer au monde entier qu’ils ont réussi. Quelque part, c’est humain ! Pour ma part, ce côté m’as-tu-vu, je ne l’ai jamais eu. Au contraire, j’ai longtemps longé les murs parce que j’avais une robe d’un grand couturier ou un très bel accessoire. Tout simplement parce que je n’ai pas été élevée comme ça. Dans ma famille, on ne connaissait pas le superflu. On vivait avec le minimum. J’avais bien une montre quand j’étais jeune, mais pour donner l’heure. J’avais de la peine à imaginer qu’une montre puisse être aussi une pièce de valeur que l’on collectionne. Je ne percevais pas l’aspect œuvre d’art.

Hilary Shwank
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En tant qu’ancienne sportive d’élite dans la gymnastique et la natation, vous devez affectionner les montres qui peuvent en voir de toutes les couleurs…

Je suis sportive, mais je suis aussi une femme, et comme toutes les femmes j’aime les montres bien dessinées. L’idée de porter une pizza au poignet, non merci ! Plus c’est discret, plus cela me convient. Je suis très sensible à la forme des montres, bien plus qu’au matériau utilisé. Quand je fais du sport, j’aime aussi pouvoir me donner à fond dans l’effort. C’est pour cette raison que j’opte pour des montres résistantes. C’est la première chose que je regarde : la qualité de la fabrication. Je m’attarde par exemple sur le boîtier, qui doit être compact et ramassé, pour ne pas accrocher. Je regarde également la qualité des coutures du bracelet si c’est du cuir ou du latex. En un mot, quand je fais du sport, j’aime avoir une montre légère, en matériau composite, en sachant qu’elle va tout supporter. Je veux qu’elle s’adapte à mon mode de vie et non l’inverse. Pour ce qui est des autres montres, plus traditionnelles, je ne mettrai jamais des centaines de milliers de dollars pour en acheter une. Je ne suis pas le genre de femme à posséder des villas aux quatre coins du monde et d’innombrables voitures dans le garage. Je n’ai d’ailleurs jamais compris d’où pouvait bien venir ce désir d’étaler ! J’investis dans ma famille et ceux que j’aime. C’est un placement sûr et à long terme. J’investis aussi dans ma ligne de vêtements. Au pire, si ma carrière ralentit, je peux me dire que je serai au moins habillée pour l’hiver ! (Rires)

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