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Horloger d’un jour, horloger toujours ?
Actualités

Horloger d’un jour, horloger toujours ?

mercredi, 12 mai 2010
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Christophe Roulet
Rédacteur en chef, HH Journal

“Vouloir est la clé du savoir.”

« Une trentaine d’années passées dans les travées du journalisme, voilà un puissant stimulant pour en découvrir toujours davantage. »

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3 min de lecture

Les ateliers d’initiation organisés par la Fondation de la Haute Horlogerie font plonger le néophyte dans le cœur de la mécanique horlogère. Une incursion pratique et passionnante qui donne toute la mesure d’une profession hautement qualifiée.

Sur la table : cinq outils, une loupe d’horloger et un calibre ETA 6497, soit un mouvement mécanique à remontage manuel de style Lépine développé à l’origine par Unitas, repris depuis par ETA (Groupe Swatch). En face de la table : un amateur de ces moteurs mécaniques qui font rêver autant qu’ils font trembler le néophyte chargé d’en ausculter le cœur. Car le défi est clairement posé par la Fondation de la Haute Horlogerie pour ses ateliers d’initiation : l’impétrant horloger a trois heures devant lui pour démonter et remonter cette petite merveille mécanique. Heureusement sans les yeux bandés, heureusement aussi sous la houlette des spécialistes maison qui détaillent chaque opération après avoir disséqué les quatre constituants majeurs d’un garde-temps mécanique que sont l’accumulation d’énergie, sa transmission, distribution et régulation. Autrement dit un vrai régal pour qui n’a jamais eu l’occasion de « mettre les mains dans le cambouis ».

Tout commence par la roue des heures et la chaussée entraîneuse, suivi du pont de balancier et du balancier complet spiral compris, du pont d’ancre et de l’ancre, avant de s’attaquer à la couronne, au rochet, puis au cliquet et ressort de cliquet, au barillet, au train de rouage, à la roue d’échappement, au sautoir de tirette, au ressort de bascule, à la bascule de pignon coulant pour finir avec la tirette, la tige de remontoir, le pignon de remontoir et le pignon coulant. Cinq lignes pour résumer une heure de minutieuses opérations consistant à dévisser, désengager et enlever des pièces à ranger soigneusement et dont les appellations évoquent la plupart du temps un dictionnaire parfaitement inconnu du commun des mortels. Encore une fois un vrai régal de mettre un nom sur des pièces si souvent observées et pourtant jamais véritablement identifiées.

Mais si le démontage, comme dans un jeu de lego, représente la partie « récréative » où l’on a l’impression d’avoir ça dans le sang, le remontage est une toute autre affaire. Que l’on songe : pour une personne « normale » dotée de lunettes optiques qui doit déjà jongler avec la loupe et son correcteur de strabisme, qui, de surcroit, doit maîtriser son appréhension de perdre les précieux composant sous l’effet d’un tremblement compulsif, saisir avec des brucelles une vis d’un diamètre de l’ordre du millimètre est déjà un exploit. Mais la loger dans son habitacle fileté pour fixer un pont avant d’insérer un minuscule ressort à remettre sous tension est une prouesse qui rendrait tout homme heureux. Or c’est précisément le but de l’exercice. Au cours des deux heures de remontage, ponctuées de soupirs, d’écoulements de sueur et d’imprécations, le calibre ETA 6497 s’est reconstitué sous les yeux ébahis d’un amoureux de l’horlogerie mécanique qui a eu l’impression, certes un court instant, de toucher au Graal. Une expérience à ne pas manquer, une expérience qui fait partie de celles où l’on apprend qu’on est bien peu de chose…

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