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Horloger est un métier d’avenir
Economie

Horloger est un métier d’avenir

lundi, 16 juin 2014
Par Thierry Brandt
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Thierry Brandt

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4 min de lecture

On le sait, l’horlogerie suisse vit dans un cercle vertueux depuis la fin des années 1990. Certes, la crise de 2008-2009 a fait des dégâts, mais ponctuels. Et à l’heure actuelle, tous les voyants sont au vert, a fortiori du côté des grands groupes, qui affichent une santé insolente. En matière d’emploi, la branche continue d’embaucher. Compte tenu de l’ensemble de ces paramètres, faut-il encourager les jeunes à se tourner vers les métiers en question ?

La Convention patronale de l’industrie horlogère suisse (CP) a récemment publié son « Recensement annuel du personnel et des entreprises des industries horlogère et microtechnique suisses ». Verdict ? L’année 2013 s’est révélée tout à fait positive. Très exactement 1’470 postes de travail supplémentaires ont été créés par rapport à 2012, soit une augmentation de 2,6%. Au total, ce sont donc 57’286 personnes qui, en fin d’année dernière, travaillaient dans le secteur, des professionnels répartis dans 572 entreprises. À titre de comparaison, les employés de la branche étaient au nombre de 48’548 en 2010, 41’728 en 2005, 37’334 en 2000 et… 29’809 en 1987, au terme de la grande crise structurelle qui a failli faire plonger définitivement toute la branche.

Je crois pouvoir dire que la croissance actuelle de l’horlogerie suisse est organique et qu’elle repose sur des fondamentaux sains.
François Matile
« Des fondamentaux sains »

La santé de l’horlogerie paraît donc solide et durable. Elle attire les jeunes en masse. Est-ce une bonne chose ? La réponse, on peut le deviner, figure dans la question : oui, évidemment. Avis unanime, avec des nuances bien entendu, du côté de tous les acteurs du secteur : patrons, formateurs et syndicats. Leur appréciation globale de la situation est la même.
Commençons par François Matile, secrétaire général de la Convention patronale : « Tous les cinq ans, nous menons des enquêtes sur les besoins des entreprises. Enquêtes qui concernent une quarantaine de métiers. Nous avons donc une vision correcte du marché. Nous savons également que les grands groupes ont les reins solides, comme d’ailleurs une bonne partie des marques indépendantes et des entreprises de sous-traitance. Bref, je crois pouvoir dire que la croissance actuelle de l’horlogerie suisse est organique et qu’elle repose sur des fondamentaux sains. Tous les métiers techniques qui y sont liés possèdent par conséquent un bel avenir. Les jeunes peuvent avoir confiance. Je ne parle pas à la légère. J’en veux pour preuve la réaction des entreprises au plus fort de la crise de 2008-2009. Pendant toute cette période, elles ont continué à engager et former des apprentis. »

Entretien = emploi

En tant que directeur de l’École technique de la Vallée de Joux (ETVJ), Fabien Graber souligne que ce sont effectivement l’ensemble des professions liées à l’horlogerie qui doivent être considérées : « Aujourd’hui, on a tendance à valoriser le mythe de l’artisan horloger penché sur son établi, travaillant des semaines sur la même complication. Ils existent, bien sûr, mais ils sont minoritaires. Cela dit, les quantités record de montres vendues nécessitent un entretien régulier. Réalité qui garantit l’emploi, et pas seulement en Suisse. Au-delà, on ne doit pas oublier tous les métiers de la microtechnique. Les micromécaniciens sont en augmentation du fait de l’industrialisation des processus de fabrication. Ceux-ci ne sont pas moins intéressants, bien au contraire. Ils sont particulièrement variés parce qu’ils touchent tant aux machines qu’aux outils. L’industrie aura toujours besoin de micromécaniciens, et pas seulement l’horlogerie. Je pense par exemple au secteur dentaire, ou encore au paramédical, à l’aéronautique et au spatial. En cas de retournement conjoncturel, hypothèse à laquelle je ne crois pas, voilà qui peut offrir des alternatives à ceux qui sont bien formés. »

Il est vrai que si on compare la convention collective de l’horlogerie à celle d’autres secteurs, on peut presque dire qu’il s’agit d’une perle !
Pierluigi Fedele
Des Conditions De Travail « Plutôt Enviables »

Du côté de la défense des travailleurs, Pierluigi Fedele, membre du comité directeur d’Unia, la plus grande organisation syndicale de Suisse, se réjouit lui aussi que les métiers techniques soient à nouveau à l’honneur depuis plusieurs années. Il estime que, de manière générale, les conditions de travail sont « plutôt enviables » dans la branche : « Il est vrai que si on compare la convention collective de l’horlogerie à celle d’autres secteurs, on peut presque dire qu’il s’agit d’une perle ! Si elle peut inciter les jeunes à opter pour ce genre de formation, tant mieux. C’est important pour notre pays. Cela dit, nous ne devons pas baisser les bras. Ces dernières années, nous avons tout de même constaté des cas de sous-enchère salariale, notamment dans le Jura. Il est vrai qu’ils concernaient avant tout de petites entreprises actives dans la sous-traitance. Enfin, compte tenu de la situation, je pense que les groupes pourraient faire un effort supplémentaire et augmenter la quote-part des apprentis dans les embauches », conclut le syndicaliste.

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