Si cette année 2013 se caractérise chez de nombreuses marques par une offre spécialement dédiée aux femmes, chez Chanel, cela fait longtemps déjà que la clientèle féminine est au centre de toutes les attentions horlogères. « Je rappelle que le premier garde-temps présenté par Chanel en 1987, la Première précisément, constituait déjà une forme de rupture par rapport aux produits de l’époque, explique Nicolas Beau, en charge des activités horlogères de la Maison. Les femmes n’avaient guère d’autres choix que de porter soit des montres joaillières, soit des garde-temps conçus pour les hommes déclinés en plus petite taille. La Première, dont le boîtier adopte la forme de la place Vendôme et du cabochon du parfum N°5, a été d’emblée conçue comme une montre femme, synonyme d’un phénomène puissant dès son lancement. Cette année, nous avons donc voulu faire redécouvrir cette pièce, présentée avec un tourbillon volant en 2012 que nous déclinons en deux versions serties. »
La mécanique horlogère n’est pas un but en soi
Si Chanel a fait le choix de pousser la Première Tourbillon Volant, dont le mécanisme a été développé en exclusivité par Renaud & Papi, cela tient essentiellement au succès rencontré par ce modèle dès ses premiers pas sur le marché. Car l’horlogerie mécanique n’est pas un but en soi chez Chanel. « Pour nous, la mécanique doit toujours être au service de l’esthétique, précise Nicolas Beau. Elle vient en plus, pourrait-on dire. L’attrait qu’elle exerce sur notre clientèle féminine est d’ailleurs une question de culture. C’est pourquoi notre offre se partage à parts égales entre montres à quartz et montres mécaniques.
Et Nicolas Beau de poursuivre : « Cela se reflète également dans notre manière de travailler. Chez Chanel, nous concevons d’abord nos modèles au niveau des fonctions, des matériaux et de son esthétique pour ensuite considérer quel mouvement nous allons y intégrer. Nous présenterons cet été une collection dotée de la fonction phases de Lune, qui seront mécaniques. Le choix était logique et il ne s’est pas posé pour la J12 Rétrograde Mystérieuse proposée à Baselworld en version Chromatic. En résumé, cela signifie que le nom “Chanelˮ s’associe également très bien à l’univers des complications de Haute Horlogerie et peut compter une clientèle sensible à ce type de produits, notamment des amateurs fortunés admirateurs du travail de Julio Papi. »
Cette année 2013 donne également à Chanel l’occasion de marquer le dixième anniversaire de la première J12 en céramique blanche, anniversaire marqué par deux nouvelles déclinaisons, l’une sertie de diamants et l’autre, la J12 White Phantom, présentée en deux éditions limitées de 2 000 pièces en 33 mm et 38 mm. « La céramique noire, puis blanche, et enfin la céramique de titane, que nous appelons “Chromaticˮ, offrent d’excellentes opportunités créatives dans l’univers horloger de Chanel, mélange de classicisme et d’avant-gardisme, poursuit Jacques Bau. L’utilisation de la céramique s’est d’ailleurs largement répandue depuis. Ce n’est ainsi pas un hasard si la J12 s’est très rapidement imposée comme une icône de la marque. D’abord considérée comme une montre de mode, elle s’est depuis imposée dans le paysage horloger. Et si elle a été dessinée dans un premier temps comme une montre homme, elle a rapidement gagné de nouveaux territoires féminins, comme le démontrent les pièces de cette année. » Reste enfin la nouvelle collection Mademoiselle Privée, datant de 2012, avec ses cadrans et boîtiers comme terrains d’expression pour les métiers d’art et la joaillerie. Aux 10 pièces Décor Coromandel réalisées par Anita Porchet l’an dernier succéderont 10 nouveaux chefs-d’œuvre de l’émailleuse d’exception. À noter, une pièce au cadran brodé des plus sélectives, tout comme l’approche des marchés orchestrée par Chanel, qui dispose d’un réseau de 450 détaillants de par le monde. Question d’entretenir le rêve.